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12/12/2007

LA FAMILLE DU DR CAPPADORO A COLLO

 

« Chers amis Colliottes.

 

Depuis fin novembre 1964 et jusqu'au 15 octobre 1965, j'ai été médecin coopérant à COLLO et mon épouse Martine, enseignante à l'école de commerce pour les filles.

 

Nous habitions avec notre fils Gilles qui avait un an et quelques mois dans une villa-dispensaire face à l'ancienne gendarmerie française qui avait été transformée en Hôpital-Maternité là où je m'occupais de la trentaine de patients alités.

 

Né en Tunisie et y ayant exercé comme médecin-coopérant hospitalier pendant un an avant notre arrivée à COLLO, je parlais assez bien votre langue et cela avait encore plus facilité le contact avec toute la population et en particulier avec les patients que je recevais au dispensaire tous les matins dans la villa où nous étions logés.

 

Avec Monsieur GATI, présent dès le matin pour organiser, orienter les nombreux consultants et mon ami TOUTA infirmier, Louisa infirmière, deux stagiaires sages-femmes de Constantine, l'infirmier-secrétaire du dispensaire, très sérieux mais dont le nom hélas ne me revient pas, et quelques autres, nous avions essayé de faire face aux besoins de santé de la population.

 

En 65, Pierre et A-M TUBERI tous deux médecins coopérants nous avaient rejoint avec leurs trois enfants et s'occupaient surtout des communes environnantes.

 

Beaucoup de bébés sont nés à cette époque et malgré tout sans gros problèmes.

 

Les Colliottes nous avaient accueillis très chaleureusement et une famille m'avait même prêté un piano pour la durée de notre séjour en échange de quelques cours de musique pour le fils de la maison.

 

SALAM ALIKOUM. »

 

 

Dr.CAPPA

 

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Témoignage publié sur le VraiForum de Collo

(le 17 Déc. 2006) 

05/12/2007

Témoignage de Henri AMADÉI

Vos informations sont justes, j'ai été "coopérant civil" à l'Université d'Alger de septembre 1969 à juillet 1979, pendant dix années universitaires :

  • en faculté de Médecine-Pharmacie (en 1ère année de médecine puis en 1ère et 2ème année de Pharmacie - chimie et chimie organique)*
  • en faculté des Sciences,
  • à l'ENP Ecole Nationale Polytechnique d'El Harrach (département Génie Chimique, cours de Chimie Organique)*
  • occasionnellement à l'USTA Université des Sciences et Techniques d'Alger (dans la Mitidja) pour suppléer au départ d'enseignantEs algérienNEs appeléEs sous les drapeaux juste après la rentrée universitaire (armée toute puissante en Algérie)

 

Pédagogiquement, j'ai souvent tiré de grandes satisfactions d'étudiantEs souvent très motivéEs, acceptant volontiers des exigences de travail importantes : souci d'avoir des diplômes ayant une validité comparable à celle des diplômes de pays dits développés (le nif , fierté ...), mais aussi perspectives d'emplois dans un pays manquant cruellement de diplômés.

 

Syndicalement, j'ai exercé des responsabilités dans l'APES Association Professionnelle de l'Enseignement Supérieur (SNESup en Algérie) à partir de 1972 ou 73 environ. J'ai eu l'occasion d'être témoin de grèves importantes (d'étudiantEs dans l'université, journée(s) de grève totale de tous les transports en commun de l'agglomération d'Alger, tracts et AG des personnels de l'université d'Alger, interdiction de la FTEC-UGTA Fédération des Travailleurs de l'Enseignement et de la Culture de l'Université d'Alger, ... dont nous connaissions évidemment des militantEs - avec des précautions).  

 

En 1975 et 76, par exemple, à l'occasion des débats sur un bilan d'une réforme universitaire (semestrialisation, découpage en modules semestriels, répétés à plus faibles effectifs l'autre semestre, avec prérequis ou non, ...), nous avons vivement été sollicités de participer aux discussions (tout particulièrement par des représentantEs étudiantEs qui souhaitaient la participation d'enseignantEs osant porter un regard critique, positif et négatif, sur ces réformes, sur le bilan de divers enseignements, y compris les nôtres, ... ).

 

Suite à l'incendie du bâtiment de Chimie de l'USTA (conçu par un prestigieux architecte international, à grands frais et en dépit du bon sens), nous avons été invités à examiner attentivement les conditions de sécurité des bâtiments d'enseignement supérieur où nous exercions, et l'avons fait sans aucune réserve.

 

Dans l'APES, d'autres camarades nous reprochaient un manque d'indulgence "pour un jeune pays" . Les collègues algérienNEs avaient heureusement un point de vue différent, nous disaient qu'ils appréciaient nos critiques (positives et négatives d'ailleurs), et n'auraient pas aimé une pseudo-indulgence teintée de paternalisme.

 

Nous avons, à plusieurs reprises, organisé des manifestations suivis d'occupations de locaux dépendant de l'ambassade de France (mission culturelle, paierie générale de France) sur diverses revendications :

  • contre l'interruption des processus de titularisation en coopération (textes non respectés, commissions interministérielles non réunies pour examiner les dossiers),
  • droit au logement (Coopérants civils, mais aussi VSNA et contractuelLEs non-algérienNEs),
  • salaires versés trop tardivement aux contractuelLEs étrangerEs (des collègues algérienNEs, payéEs plus tard encore, assistaient avec intérêt à ces AG - mais nous ne pouvions pas, nous non plus, intervenir pour elles et eux : FTEC-UGTA, dissoute à une époque).
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Ayant la chance d'habiter dans un immeuble d'Alger occupé majoritairement par des algérienNEs (rue Didouche Mourad, ex rue Michelet), j'ai participé aux réunions d'habitantEs de l'immeuble (80 logements), ai même fait partie du conseil d'immeuble (sollicité : volonté d'au moins un membre étranger - succédant à un Égyptien dans le même esprit) et connu des relations de voisinage normales.

 

Dans l'ensemble, j'ai gardé de mes dix années de travail et vie en Algérie d'excellents souvenirs sur le plan des relations humaines et d'un esprit d'hospitalité et de fierté.

 

Amitiés. Henri Amadéi

 

* Des fascicules de cours, de travaux dirigés et de travaux pratiques ont été tapés, reproduits et diffusés aux étudiantEs par mes soins : de mes enseignements en pharmacie, mais aussi à l'ENP d'El Harrach.

 

Par la suite, les deux tomes de mon cours de Chimie Organique à l'ENP (dépt. Génie Chimique) ont été édités par la SNED (Société Nationale d'Edition et de Diffusion) pendant des années : je l'ai appris indirectement par des doctorantEs algérienNEs venuEs compléter leurs recherches au laboratoire de l'UJM St Etienne, qui voulaient voir "l'auteur" de ces livres (la SNED ne m'en avait pas avisé).

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28/11/2007

LiMag, le site du professeur Charles BONN

Interview du professeur Charles BONN (Liberté - 15/11/2000) extrait

 

"Ce n’est que dans la marge qu’on peut inventer de nouvelles choses"

 

1d054e775b2fb6ae96bba296cf4fe177.jpgLe professeur Charles Bonn est l'un des plus grands spécialistes de la littérature maghrébine, qu'il a découverte fortuitement après son affectation, en tant que coopérant, à l'Université de Constantine en 1969.

 

Il y a passé 6 années durant lesquelles il a ficelé sa thèse de doctorat 3e cycle, en 1972, sur "Imaginaire et discours d’idées. La littérature algérienne d’expression française à travers ses lectures ", sous la direction de l’éminent sociocritique Robert Escarpit, avec la mention très bien.

 

En 1982, il soutient sa thèse de doctorat d’État sur "Le roman algérien contemporain de langue française. Espace de l’énonciation et productivité des récits ", sous la direction de Simon Jeune.

 

Entre-temps, il a quitté l’Algérie pour le Maroc où il a continué ses recherches sur d'autres écrivains qui le fascinent, notamment Kateb Yacine, Mohamed Dib, Nabil Farès…

 

Enfin, depuis quelques années, il a créé un site Internet

http://www.limag.com/

qui se veut à la fois une expérience originale et une référence incontournable pour tout chercheur sur la littérature du Maghreb. Ce travail, lui prend plus d’un tiers de son temps.

Sollicité pour nous entretenir sur, aussi bien sa carrière de chercheur que sur la littérature maghrébine, il a accepté avec plaisir et amabilité.

 

Vous êtes l’un des plus grands spécialistes de la littérature maghrébine. Comment est né votre intérêt pour cette littérature ?

Tout à fait par hasard. Étant étudiant français, je ne connaissais rien à cette littérature jusqu’à ce qu’on me propose un poste, en tant que coopérant, à l’Université de Constantine, en 1968. Suite à cela, j’ai voulu travailler sur un sujet de thèse qui soit en rapport.

Et il se trouve que j’ai entamé et clôturé ma thèse avec Le Polygone étoilé, qui passe pour le texte le plus difficile de cette littérature que j’ai découvert fortuitement dans une librairie. J’ai dû vivre cette résistance comme étant un défi à relever : je suis sorti de ma première lecture sans rien comprendre. C’est justement ce qui m’a poussé à travailler dessus. Entre-temps j’ai, bien sûr, travaillé sur des textes plus faciles.

Les portes et cet univers et référent ont-elles résisté longtemps à vous ?

Étant Alsacien d’origine, je n’avais pas grand-chose à voir avec cette culture, si ce n’est, peut-être, mon bilinguisme. Étant de langue maternelle alsacienne qui est un dialecte allemand, j’ai dû apprendre le français à l’école. Cela me rapproche davantage des expériences linguistiques maghrébines.

Pour revenir à la résistance du texte, je crois que mon cours, à l’époque, qui a fonctionné comme un forum où les diverses idées véhiculées par mes nombreux étudiants, m’a été d’une grande utilité. Pour moi, c’était une sorte de familiarisation vivante et dynamique. Cela a compensé mon handicap de la non-connaissance de l’arabe.

Plus tard, vous avez quitté l’Algérie pour le Maroc. Pourquoi ?

Je me suis dit que 6 ans, ça suffit, surtout qu’à l’époque, la vie en Algérie était à la fois dure, tendue et épuisante. Par ailleurs, le Maroc se présentait pour moi comme un espace de repos. C’était le repos du guerrier.

Vous êtes un défenseur de la francophonie. Quel signifié mettez-vous dans ce signifiant ?

Je ne suis pas un défenseur de la francophonie officielle, c’est-à-dire, la théorie de l’universalité de la langue française, réconciliation entre les peuples… je n’y crois pas trop pour ne pas dire pas du tout. J’y vois des intérêts qui ne sont pas les miens.

Ceci dit, pour moi, la francophonie, je la vois comme un espace de parole de marge. Elle recouvre un ensemble d’identités culturelles non-définies. Je crois que cette non-définition favorise la création. D’ailleurs, cela se voit dans l’inventivité des auteurs dits francophones qui, sur le plan formel, présentent des originalités pendant qu’ils apportent un renouvellement à l’écriture de langue française.

C’est également une sorte de laboratoire des définitions aussi bien de la littérature que des identités culturelles. Je crois que ce n’est que dans la marge, et l’immigration en est une du même ordre, qu’on peut inventer de nouvelles choses dans la mesure qu’on est placé en dehors des définitions consacrées…

 

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Source de l'article : http://dzlit.free.fr/bonn.html

 

17/11/2007

DE NOMBREUX COOPERANTS AU CDES D’ORAN

 

C’est dans les années 70 qu’apparaît le terme CDES*, mais je n’en connais pas la date exacte, sous l’impulsion de deux Pères Blancs, Hans Voecking et Josef Moser. C’est à ce moment-là aussi que la spécialisation est décidée : les sciences humaines.

 

Quand je suis arrivé pour la première fois au CDES en 1977, avec Sœur Lucette, et d’autres, son espace était 4 fois plus petit qu’aujourd’hui. Une salle pour les livres, une pour les revues, une pour travailler, uniquement en silence ; et une pour les enseignants…Tout cela était bien tassé, mais ça fonctionnait, avec 600 inscrits environ.

 

Quelques autres grandes époques ; début des années 80 et l’arabisation des sciences humaines. Géraud Geneste et son équipe décident alors d’arabiser le plus possible. Et ce n’était pas facile car pas grand chose n’existait en Algérie. Il fallut aller au Maroc, en Tunisie, en Egypte, au Liban. Actuellement, 1/3 des livres du CDES sont en langue arabe.

 

Cette époque est aussi celle où se retrouvent assidûment au CDES des coopérants alors présents en Algérie, Antoine Vialard ou Christian Palloix, Denis Grandet ou Omar Carlier, mais aussi toute une génération de jeunes enseignants prometteurs : certains sont là encore aujourd’hui, d’autres enseignent sous d’autres cieux, Beldjillali, Touati, Lahouari Addi, Hocine Benkheira, Babadji et d’autres encore que j’oublie. La salle des professeurs ressemblait à un laboratoire d’idées, dans lequel Géraud se trouvait tellement à l’aise.

 

On nous interroge parfois – et c’est tout à fait légitime – sur le pourquoi de ce que fait le CDES depuis 40 ans. Quel est notre but ? Pourquoi sommes-nous restés, même quand les conditions étaient difficiles, voire même un peu dangereuses ? Sommes-nous seulement là pour rendre service à un certain nombre d’étudiants et d’enseignants en leur fournissant de la documentation pour leurs recherches ou leurs cours ? N’aurions-nous pas des arrière-pensées ?

 

… si le CDES, ses ouvrages, ses revues, son cadre, son équipe, pouvait chaque année donner l’occasion à quelques étudiants, enseignants, chercheurs, quelques dizaines de personnes, de s’intéresser plus à leurs études, de trouver du goût à ce qu’ils étudient, et pourquoi pas à d’autres sujets que celui de leur mémoire, si ces quelques dizaines de lecteurs pouvaient apprendre à ne pas se contenter de l’à-peu-près, si nous pouvions leur donner l’envie, la curiosité, de fouiller dans les livres et les revues, de devenir toujours plus curieux, alors vraiment j’aurai le sentiment de ne pas avoir perdu mon temps, de ne pas le faire perdre à tous mes collaborateurs.

 

*Centre de Documentation Economique et Sociale

 

 

Bernard Janicot le 12 Juin 2003,

 

À l’occasion du 40ème anniversaire du CDES.

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25/09/2007

Un Alsacien en Kabylie : Jean-Pierre SPIES

Parmi tous les participants présents à cette journée, un Français de 71 ans bon pied, bon œil, originaire d’Alsace discutait avec un groupe de jeunes d’une discipline sportive très peu connue en Algérie. Fervent adepte du parapente depuis plus de 24 ans, Jean-Pierre Spies a vécu 8 années durant en Algérie en qualité de coopérant technique.

Depuis sa retraite, il se rend régulièrement en Algérie, plus précisément en Kabylie, région qu’il privilégie pour ses montagnes abruptes qui se prêtent à merveille à la pratique du parapente. Venu sur invitation du Club amateur Tikjda vol libre (CATIVOL) Jean Pierre Spies, cet ancien professeur de physique au lycée technique de Dellys et à l’école polytechnique El Harrach, apprécie particulièrement la Kabylie qu’il découvre au fil de ses séjours, s’il se rend aussi fréquemment en Kabylie, ce n’est pas uniquement pour pratiquer le parapente, mais aussi pour ne pas rompre les attaches avec les gens qu’il connaît et qu’il continue de découvrir. 

"L’accueil chaleureux que je retrouve à chaque fois est le même, les kabyles sont très hospitaliers et j’aime me retrouver parmi eux pour partager cette discipline qu’est le parapente dans le respect de l’environnement."  dira le septuagénaire qui se dit subjugué par la beauté du Djurdjura et les paysages pittoresques. "Des sites qui se prêtent parfaitement aux pistes de décollage nécessaires au parapente, " avoue notre interlocuteur qui dit ne pas retrouver cette osmose dans les montagnes françaises beaucoup, trop dense en végétation pour pouvoir décoller.

J.P Spies espère que cette discipline prenne son essor en Algérie et surtout en Kabylie car comme il le dit lui-même : "Les Kabyles ont cette volonté de liberté et de se sentir libres".  Ainsi en s’envoyant dans les airs avec son parapente Jean-Pierre initie de jeunes Bouiris qui font partie de l’association  CATIVOL créée en octobre dernier. Notre septuagénaire ne désespère pas de faire ‘’décoller’’ les jeunes adeptes du parapente sur quelques kilomètres en vol plané durant les trois jours qui lui restent à passer en Algérie.

 

Hafidh.B

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