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21/05/2013

Allocution de M. Pierre-André WILTZER en 2003

Monsieur le Ministre de la Fonction Publique,

Mesdames et Messieurs,

 

L'assistance technique est l'un des piliers dela Coopérationfrançaise.

Au cours de ses évolutions successives, elle a toujours rempli une mission primordiale : maintenir une présence visible et contribuer au développement de nos partenaires en leur apportant notre savoir-faire et notre expérience.

Cette présence, comme j'ai pu le constater à maintes reprises, est aujourd'hui reconnue comme une des forces dela Coopérationfrançaise : sa connaissance des hommes et du terrain en fait un interlocuteur apprécié et souvent sollicité. Nous avons le devoir de maintenir et valoriser cet atout.

Cet héritage est de haute valeur, mais la gestion de ce patrimoine, par la force des choses, a dû et se doit d'évoluer. La mutation vient de l'apparition, heureuse, dans de nombreux pays, de cadres administratifs, universitaires ou plus récemment issus de la société civile. Elle est due aussi à l'abandon d'une politique de substitution aux cadres locaux, souvent plus l'expression d'une continuité du système préexistant que d'une profonde recherche de solutions locales. Enfin, elle prend en compte l'évolution des bailleurs avec l'intervention de plus en plus déterminante d'institutions internationales comme le FMI,la Banquemondiale ou de l'Union européenne ou de banques régionales et la multiplication des appels d'offres internationaux de plus en plus ouverts à la concurrence. De ce fait, le Coopérant intégré à long terme dans une institution locale a disparu progressivement. Cette évolution est d'ailleurs renforcée par le tarissement de la ressource des Volontaires du Service National. Les effectifs qui étaient d'environ 20 000 dans les années 70-80 sont à présent de 2 300.

Est-ce à dire que l'apport et l'impact de notre assistance technique se réduisent à 10 % de ce qu'ils étaient il y a vingt ans ? Je ne le pense pas.

Aujourd'hui c'est moins l'importance des effectifs de cette expertise qui est recherchée que sa qualité et son positionnement. Nous devons désormais utiliser ses moyens au mieux, en choisissant soigneusement, en concertation avec nos partenaires, les profils, les hommes, la durée des missions et les lieux où elle doit être mise en œuvre.

Le métier a changé : il n'y a plus de Coopérants exerçant à l'étranger un métier "classique", comme ils l'auraient assuré en France, mais des spécialistes en développement social, urbain, en ingénierie éducative, en économie de la santé, en environnement, en gestion administrative. Il n'est plus cet assistant technique conduisant simplement un projet de Coopération mais il est aujourd'hui un expert apportant un conseil, une vision stratégique sectorielle sur la réorganisation des systèmes dans le domaine de l'éducation, de la santé, de la justice, de la fonction publique ou des transports urbains...

Sa zone d'intervention s'est également élargie : elle ne se limite plus aux seuls pays d'Afrique francophone mais englobe l'ensemble des 54 pays dela Zonede Solidarité Prioritaire.

Avec la création puis l'installation aujourd'hui du groupement d'intérêt public "France Coopération internationale", une nouvelle étape de la modernisation de nos instruments de Coopération est franchie. Le ministère des Affaires étrangères et le ministère dela Fonctionpublique, associés à l'Agence française de développement, à l'Ecole nationale d'administration et à Egide, ont ensemble voulu faire de cette nouvelle structure un véritable relais entre les administrations françaises, les experts et assistants techniques – publics ou privés – d'une part et les organismes qui expriment les besoins en expertise d'autre part. Pour être en phase avec les évolutions que je viens de décrire, nous avons voulu lui confier quatre missions :

- Mobiliser l'expertise publique de courte et moyenne durée pour l'identification, la sélection de projets,

- Appuyer les opérateurs nationaux publics et privés en respectant le principe de subsidiarité, FCI n'étant éventuellement opérateur que si l'offre ne peut répondre,

- Organiser des partenariats public/privés et internationaux,

- Mettre en œuvre pour le compte de la direction générale dela Coopérationinternationale et du Développement des missions d'assistance technique civiles pluridisciplinaires de courte et moyenne durée, notamment en situation de post-crise.

 

Le GIP-FCI a donc une vocation interministérielle, pluridisciplinaire, horizontale. Il peut offrir, à la demande des partenaires, et donc de façon facultative des services mutualisés.

Il constitue un outil adapté à la demande croissante d'expertise de courte et moyenne durée et remplit le chaînon manquant dans les instruments de notre Coopération. Ce n'est pas un substitut, mais un complément du dispositif général d'aide.

Sans concurrencer les opérateurs nationaux, et tout en visant, à terme, l'autonomie financière "France Coopération internationale" va permettre àla Francede prendre davantage pied dans la compétition internationale que se livrent les bailleurs de fonds. Plus léger et donc plus réactif qu'une structure administrative classique, il sera en mesure de répondre avec rapidité et souplesse aux sollicitations multiples notamment de l'Union européenne, dela Banquemondiale, des Nations unies ou des banques régionales.

* * *

La Francea fait de la solidarité à l'égard des pays les plus démunis l'une de ses grandes priorités. Il nous appartient donc d'offrir à nos partenaires une aide efficace mobilisant des hommes et des femmes de talent et de volonté. A mes yeux, France Coopération internationale est donc appelée à devenir un outil parfaitement adapté de notre aide au développement.

 

 

Pierre-André WILTZER.jpgALLOCUTION DU MINISTRE DELEGUE ALA COOPERATION ET ALA FRANCOPHONIE,

M. PIERRE-ANDRE WILTZER

 

(Paris, 2 septembre 2003)

  

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