24/04/2009
Patrick Mestelan, un architecte en Suisse
Atelier : institutions de la cité
Patrick Mestelan
architecte ETH-Z
nationalité: France, Bayonne
MISSION
L'idéal culturel, politique et social des Lumières et les institutions qu'il a engendré est menacé par son caractère unidimensionnel qui séquestre la modernité.
La ville et son organisation dans le territoire sont le résultat des volontés politiques, sociales, culturelles et économiques. Elles sont l'image de la collectivité qui les désire et les dessine. Les institutions sont à comprendre comme un ensemble de valeurs collectives essentielles et fondatrices où naît l'organisation de la collectivité: la polis, la cité. Elles s'inscrivent dans le territoire qui en est le garant et la mémoire.
Prétendre que ces notions sont obsolètes au nom d'une complexité croissante ou d'une modernité prise en otage ressort d'un désengagement critique et idéologique. La grande inquiétude et l'interrogation incontournable et fondamentale que soulève le développement durable en sont le reflet.
C'est donc bien sur le sens et les valeurs symboliques et rationnels de l'architecture, sur sa raison critique, que porte l'étude du savoir-faire (la techné) et de la théorie qui l'induit: un débat sur les valeurs qui fondent l'acte de bâtir dans un territoire particulier, lui offrant une finalité culturelle et sociale engagée.
BIOGRAPHIE
1972, diplômé de l'ETH-Zürich;
1972-1974, coopération en Algérie;
1974-1986, premier assistant et chargé de cours du professeur Jean-Marc Lamunière à l'EPFL;
1982-1984, professeur invité à l'Ecole d’architecture de l'Université de Genève où il est nommé professeur adjoint en 1985.
1993, professeur invité à l'Université de Pennsylvanie "The Graduate School of Fine Arts", aux Etats-Unis;
1988-..., professeur ordinaire à l'EPFL;
1992-1994, président de la commission d'enseignement du département d'architecture;
1994-1997, chef du département d'architecture.
Il dirige, en association avec Bernard Gachet, un bureau d'architecture à Lausanne. On lui doit notamment l'Ecole de la construction et les bâtiments administratifs de la Fédération Vaudoise des Entrepreneurs, à Tolochenaz, le collège de Gland, la Policlinique Médicale Universitaire et l'agrandissement du collège d'Entre-Bois à Lausanne.
PRINCIPALES PUBLICATIONS
L'ordre et la règle. Vers une théorie du projet d'architecture, Mestelan Patrick, PPUR, Lausanne, automne 2005.
"Jean-Pierre Vouga, L'aménagement du territoire", Mestelan Patrick, Collection Monographie, EPFL-DA-ITHA, Payot, Département d'Architecture, EPFL, 2000.
"Louis I. Kahn, Silence and Light, Actualité d'une pensée", Mestelan Patrick, Cahiers de théorie, no 2/3, EPFL-DA-ITHA, Département d'architecture, PPUR, Lausanne, 2000.
"Hypogée et cénotaphe", Mestelan Patrick, Collection Matières no 4, EPFL-DA-ITHA, PPUR, Département d'architecture, EPFL, Lausanne, 2000.
…
09:56 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
10/04/2009
Bonjour de Jean Bisson
Bonjour !
Bien reçu votre message.
En effet, après deux mois de "classe" en Allemagne (Chasseurs Alpins), pour avoir refusé de couper ma barbe, j'ai été muté en Algérie (années 1956 et 1957 complètes) au 1er Régiment de Tirailleurs algériens, 5° Bataillon, 3° Cie.
En 1964, je suis reparti en Algérie, en coopération (Prof de Français) et j'y suis resté 5 ans (Aïn Témouchent puis Mostagagnem).
Ensuite, j'ai enseigné après 2 années en Côte d'Ivoire.
Puis, dans la foulée, j'ai enseigné 6 ans à Fez, au Maroc.
Cordialement
Jean Bisson
05:59 Publié dans 1-PREMIERS CONTACTS | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook
31/03/2009
A. et M-Th. Le Guerroué médecins-coopérants à L'Arbaa Naït Irathen
Alain Le Guerroué
Affecté au titre de Service National comme médecin coopérant au Service de Pédiatrie et de médecine-femme de l'hôpital du secteur sanitaire de L'Arbaa Naït Irathen en Grande Kabylie (Algérie).
Marie-Thérèse Le Guerroué-Le Bouard
A accompagné son mari.
Comment faire un travail valable quand c'est la valse incessante des coopérants de toutes nationalités dans ce secteur sanitaire de L’Arbaa Naït Irathen, en grande Kabylie, dans la wilaya de Tizi-Ouzou ? C'est ainsi que s'exprime Alain Le Guerroué qui partage avec son épouse, médecin comme lui, une action médicale générale pour lui, et centrée sur la femme et l'enfant pour elle.
…
Cela n'empêche pas ce ménage médical de s'attacher profondément à cette grande Kabylie, dont ils donnent une description ponctuée de beaux clichés. Mais ce qui retiendra le plus leur attention c'est bien la population – ce qui est normal pour des médecins – dont ils donneront une étude sociologique poussée. La soumission de la femme en est le trait marquant qu'ils relèveront d'emblée.
La structure du secteur sanitaire représente un ensemble équilibré, mais l'équipe médicale comprend en 1972, 60 % de médecins étrangers se renouvelant trop souvent. Heureusement en 1976, on compte 60 % de médecins algériens. Accoucheuses rurales et agents techniques d'assainissement, constituent un apport original et efficace à cette organisation, leur mobilité, en particulier quant aux derniers, correspond bien aux nécessités de l'immensité algérienne.
Les consultations hospitalières se déroulent le matin, bien suivies par les femmes qui échappent ainsi pour quelques heures aux contraintes familiales. La pathologie n'amène rien de bien particulier, dominée par les infections gastro-intestinales.
Le service hospitalier de Pédiatrie est restreint, réservé surtout aux cas graves, c'est-à-dire : déshydratation, broncho-pneumopathie, syndromes méningés, rhumatisme articulaire aigu. Les mères redoutent l'hospitalisation pour leurs enfants, elles n'y consentent que devant la gravité des affections.
…
Marie-Thérèse Le Guerroué, en sa qualité de femme, pourra cerner, ne serait-ce que sur le plan psychologique, les problèmes de gynécologie-obstétrique, bénéficiant d'une meilleure acceptation du contact médecin-malade. Cela va même, aux yeux de la femme algérienne, constituer un exemple de considération de leur sexe, qui sera ainsi valorisé.
Marie-Thérèse Le Guerroué nous présente le Centre de P.M.I.. Les consultations prénatales, par manque de moyens, restent superficielles et les femmes se présentent à tous les stades de grossesse ! Comment en faire le suivi ? La succession des grossesses et l'allaitement empêchent la reprise d'un cycle normal.
Les consultations post-natales sont de plus en plus fréquentes, mais les femmes algériennes sont régies par les coutumes ancestrales dont l'application est étroitement surveillée par les belles-mères. Le bébé emmailloté va accuser un retard psychomoteur, du rachitisme par carence nutritionnelle et non-exposition au soleil, une macération, des érythèmes fessiers.
Hélas la succession des médecins dont les règles hygiéno-diététiques varient avec leurs diverses nationalités, n'arrange rien : qu'en pense le personnel fixe ? Le difficile fonctionnement de la maternité va amener les femmes à préférer l'accouchement à domicile avec une matrone.
La stérilité du couple est toujours imputée à la femme : elle devient maudite ; des certificats de virginité sont souvent demandés, des déchirures graves de l'hymen sont très fréquentes.
Le centre d'information pour le planning familial est ici peu fréquenté, pourtant chaque secteur sanitaire dispose de son Centre, nous sommes en 1977, et c'est encore une notion bien nouvelle.
…
Article titré de "Médecins nantais en outre-mer" de Claude VERMEIL
Analyse des Thèses de Doctorat publiées à Nantes en 1980 :
Deux ans de coopération en grande Kabylie. Une expérience médicale en milieu rural.
et
Deux ans de coopération en grande Kabylie.
Protection Maternelle et Infantile : maternité et planning familial.
08:51 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook
16/03/2009
Hubert PAPIN, médecin-coopérant à Saïda
Affecté au titre du Service National, comme médecin responsable de la Protection Maternelle et Infantile, à l'hôpital de Saïda en Algérie.
Hubert Papin va être seul Français dans cet hôpital de six cents lits à Saïda, dans l'Est algérien, régi par une équipe de vingt-cinq médecins chinois. Aussi cette coopération va lui ouvrir un double horizon et un double contact. Bien sûr et surtout avec le contexte algérien : c'est la raison de sa venue ; mais aussi avec la médecine chinoise, pour son plus grand bénéfice technique et moral.
Hubert Papin a la responsabilité du Service de P.M.I., assurant une couverture maximale de vaccination, améliorant les notions d'hygiène, évitant le gaspillage des médicaments. Il s'attache à l'enfance algérienne.
Les matinées de consultations ne se déroulent pas dans le calme, la salle d'attente est encombrée de femmes ravies de se rencontrer et de bavarder, le bon déroulement des présentations, grevées des inévitables passe-droits. En hiver dominent les surinfections broncho-pulmonaires compliquant souvent les rougeoles ; en été, les déshydratations, les problèmes diarrhéiques et parasitaires variés prennent le relais. L'enfant est souvent vu tardivement, couvert de poudre de caméléon en cas de rougeole pour faire sortir le mal. Comment recommander de varier la nourriture, quand une mère doit préparer le repas de douze personnes, avec bien peu d'argent ? Que deviennent les conseils d'hygiène contrés par la grand-mère ? Là aussi, aider à l'espacement des naissances, incombe essentiellement à la sage-femme qui informe, distribue les pilules et pose les stérilets... Seulement 4 % des femmes, en activité génitale, consentent à se soumettre à ces mesures.
Le désir de contraception augmente avec le niveau socioculturel et aussi le nombre d'enfants. C'est, dans le récit de Hubert Papin, que Duteau, son analyste, relève, exprimé avec affirmation ce que le coopérant appelle le choc de deux cultures.
Comment faire comprendre le principe d'un traitement par antibiotiques quand les interlocuteurs désirent une médecine "magique" à effet immédiat ?
Comment créer une confiance dans les traitements oraux, et éviter le gaspillage, surtout quand la piqûre est préférée ?
Comment éviter le laxisme du personnel soignant ? La médecine traditionnelle a toujours le même crédit, la mort est un don de Dieu comme la naissance.
Hubert Papin a appris l'acupuncture auprès des médecins chinois, et il a été séduit par cette technique. L'acupuncture est bien acceptée par les Algériens, car elle est revêtue pour eux de magie, et ils la mettent en parallèle avec les pratiques maraboutiques. Coopérant jusqu'au bout Hubert Papin n'a cessé d'assurer un enseignement auprès des jeunes élèves infirmières.
Hubert Papin nous fait un récit original de sa vie de coopérant dans une Algérie que, lui aussi appréciait beaucoup.
Article titré de "Médecins nantais en outre-mer" de Claude VERMEIL
Analyse de la Thèse de Doctorat publiée à Nantes en 1981
Seize mois de coopération médicale à Saida (Algérie).
07:48 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook
27/02/2009
Marc LIGEN, médecin-coopérant à Boghni
Affecté au titre du Service National, comme médecin coopérant à Boghni (Grande Kabylie), au service de médecine-femme.
La grande Kabylie fascine les coopérants qui y sont affectés, peut-être plus particulièrement les obstétriciens, observateurs de la continuité familiale et sociale.
Marc Ligen analyse le peuple Kabyle avec le souci d'un sociologue décidé à en pénétrer toutes les composantes, …
De la structure familiale, tout découle : collectivités emboîtées, présentant des cercles concentriques de fidélités qui ont leur nom, leurs biens, leur honneur. Dans la famille du mari, dont les enfants font partie, la femme n'est qu'une visiteuse, une étrangère, la parenté est agnatique, réalisée par les mâles.
Le Kabyle, langue berbère, s'amenuise car interdit d'enseignement, heureusement et paradoxalement survivant à Paris où il est enseigné.
L'habitat berbère est à l'image de la famille élargie, la maison est marquée par la présence féminine. Le seuil en est le lieu où le monde s'inverse, l'homme s'affirme comme un homme en tournant le dos à la maison, pour faire face aux autres hommes, alors que la femme le franchissant perd son identité. La femme Kabyle avoue être malheureuse, mais elle ne se révoltera jamais.
…
Il sera concerné lui aussi, et s'y attachera, par le problème de l'espacement des naissances voulu par le gouvernement algérien, et qui n'en est encore qu'à ses débuts. Il reconnaît que cette volonté politique se heurte à des arguments culturels et religieux, pas faciles à contourner : Allah a déterminé à l'avance le nombre d'enfants qu'une femme doit avoir. Une famille nombreuse est une force morale et économique ; pour le mari, chaque nouvelle grossesse de sa femme est une preuve de virilité, l'orgueil masculin ne veut rien accepter de ce qui serait pour lui une restriction.
…
Article titré de "Médecins nantais en outre-mer" de Claude VERMEIL
Analyse de la Thèse de Doctorat publiée à Nantes en 1980
Un secteur sanitaire en Algérie et ses activités obstétricales.
09:42 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (77) | Facebook