27/12/2008
Convention signée Jean DE BROGLIE et Abdelaziz BOUTEFLIKA
Nous autres, Coopérants, de quel régime dépendions-nous ?
Nous ne nous posions guère la question …
J’ai retrouvé le texte de la CONVENTION signée entre L’ALGÉRIE et LA FRANCE en 1966.
Voici les articles du Décret n° 66-313 du 14 octobre 1966 relatifs au Personnel de l’Enseignement.
Cette convention avait été signée à Paris le 6 (ou le 8) avril 1966 par Jean DE BROGLIE et Abdelaziz BOUTEFLIKA !
08:32 Publié dans 2-SOUVENIRS, SOUVENIRS ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
22/12/2008
Mgr André LACRAMPE, missionnaire en Corse
«Ce sera moi ou les armes», finit-il par dire, en ajoutant, après un silence: «Et si jamais vous les sortez, je m'en irai.» L'évêque ne sourit plus. Alors, les responsables de la confrérie, qui pressent André Lacrampe, le pasteur de l'Eglise corse, de «respecter [leurs] traditions», s'inclinent: ils promettent de ne pas faire le coup de feu à la fin de leur procession...
C'était à la veille de la Santa di Niolo, le plus grand des innombrables pèlerinages corses, en septembre 1995. Elle rassemble encore plus de fidèles que les fameuses processions pascales, comme le Catenaccio de Sartène, avec ses pénitents enchaînés, ou celle de Bonifacio, avec ses porteurs de reliques en grande cape. Dans le Niolo, haute vallée au pied du monte Cinto, dorée et embaumée par la fin de l'été, on célèbre Marie, figure transcendante de toutes les mères corses. A la fin, rituellement, les membres de la confrérie soulevaient leur aube et leur surplis, en extirpaient des revolvers et tiraient en l'air.
L'évêque d'Ajaccio a donc mis fin à cette étonnante tradition. «Les armes tuent, explique-t-il, elles sont le symbole des drames actuels. Cette culture de mort n'a pas sa place dans nos cérémonies.» Récemment, sur ses instances, l'abbé Jean-Marie Mondoloni, une figure du nationalisme, a persuadé ses amis d'éviter la salve d'honneur autour du cercueil d'un militant assassiné à Porto-Vecchio.
Un sinistre jour de juillet, revenant en voiture de l'une de ses incessantes tournées pastorales, l'évêque est saisi d'une sainte colère: la radio annonce un troisième meurtre en vingt-quatre heures dans les rangs nationalistes. Avec son téléphone portable, il convoque ses collaborateurs pour le soir même. De leur longue veille sort un communiqué vigoureux, au titre carré: «Tu ne tueras pas», le sixième des Dix Commandements.
Il y a longtemps qu'ici on n'avait pas entendu l'Eglise réagir si vite et si fort. Le précédent évêque était un autochtone. Mgr Sauveur Casanova, âgé, digne et laconique, donnait le sentiment de souffrir en silence devant la violence insulaire. André Lacrampe, lui, parle haut. Il prêche pour «une Eglise présente au monde». C'est le fil conducteur de son parcours personnel, depuis l'aumônerie de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) jusqu'à l'animation de la Mission de France, en passant par ses expériences de jeune coopérant en Algérie ou de visiteur attitré des missionnaires d'Amérique latine.
«Il faut sortir de soi et de chez soi!» proclame l'évêque aux fidèles réunis à Calvi, à Corte ou ailleurs. Le regard brillant derrière ses lunettes rondes, il écoute religieusement. Si un conflit surgit, il calme les esprits, mais précise aussitôt: «Je ne veux pas enterrer le problème.» En termes vifs et colorés, il mêle l'arrivée du printemps et la «montée vers Pâques», la saison du renouveau et le temps de la Résurrection. Ses mains prolongent ses mots et, à la mode corse, il lance à la fin de son prône «Grazie mille, tutti!», ou bien «Pace e salute», soulevant des murmures approbateurs. Il se montre chaleureux et prudent à la fois, c'est un Méridional descendu des montagnes.
André Lacrampe est né voilà cinquante-quatre ans dans les Hautes-Pyrénées, à Agos-Vidalos, où son père se dévouait au développement rural. Il domine de la tête toutes les assemblées. Bien qu'il soit champion d'athlétisme (relais 4 x 100 mètres) et grand amateur de football, les Corses, impressionnés par sa stature, n'ont retenu que sa passion pour le rugby. Il l'a cultivée aussi bien à Tarbes, où il revint comme vicaire épiscopal, qu'à Charleville-Mézières, son premier évêché, et il est toujours prêt à bondir au Parc des Princes pour un match du tournoi des Cinq Nations.
L'évêque rugbyman oppose à la folie meurtrière les mots de Charles Péguy: «Prier pour la paix, c'est bien; mais ne rien faire pour elle, c'est lâche.» Aux Corses désorientés - chrétiens ou non - il offre, enfin, un repère que beaucoup, ici, attendaient avec désespoir. Pour le nouvel an, La Corse, édition locale du Provençal, qui ne passe pas pour un organe calotin, l'a élu et proclamé en gros titre «Corse de l'année». Les lecteurs eux-mêmes l'avaient désigné. «Lui, il est proche des gens», confient, tour à tour, un chauffeur de taxi, un dirigeant sportif ajaccien et un sympathisant nationaliste, qui ajoute: «Pourvu qu'on ne nous le retire pas!»
Aujourd'hui, les micros se tendent vers André Lacrampe, et on l'invite sur les plateaux de télévision, où il est à son aise. N'a-t-il pas Jacques Chancel pour ami d'enfance, compagnon de randonnée et conseiller occasionnel? L'évêque ranime les bonnes volontés. Le concours qu'il organise dans les écoles sur le thème de la paix rassemble ainsi 3 000 dessins et poèmes. Les universitaires, invités à «apporter [leur] pensée à la Corse», l'aident à tenir un large colloque à Corte.
L'évêque déplore aussi bien la spirale de la violence que le règne de l'argent, les pannes de la démocratie et du développement. Il veut «combattre la sinistrose» et «mettre en lumière ce qui se fait de bien». Pour lui, justice et paix vont de pair, mais il faut avant tout remiser les armes. Il s'active aussi pour que les femmes «occupent toute leur place» dans la société insulaire, afin de la pacifier. Sans relâche, il incite les parents à s'interroger: «Quelle éducation donnez-vous à vos enfants, quel modèle: la vengeance ou la réconciliation ?»
«Mon but est d'éveiller les consciences, précise- t-il, surtout pas de me substituer aux institutions.» Dans son grand bureau encombré de livres et de dossiers, l'évêque reçoit tous ceux qui le désirent, du ministre de l'Intérieur au nationaliste pur et dur, mais sans la moindre publicité. Celui qui le récupérera n'est pas encore né. Lorsque, à la radio, un dirigeant du Mouvement pour l'autodétermination le presse de «prendre la tête d'une grande manifestation pour la paix», Monseigneur ironise: «Ah! il pense m'enrôler comme ça...» L'abbé Mondoloni rit encore de ses compagnons, qui lui avaient certifié, après une première rencontre: «L'évêque est un naïf.» Et l'abbé corse de conclure: «Ces gens de la montagne, ils n'en ont pas l'air, mais ils cachent bien leur jeu.»
En randonneur émérite, André Lacrampe sait qu'il avance sur une crête, où le faux pas se paie comptant. Pour l'heure, il évite les embûches, comme celle qu'un nationaliste lui a malicieusement tendue lors d'une réunion sur la liturgie: l'homme lui adressa une supplique, en corse d'abord, puis en français. L'assistance retenait son souffle. «Avec vous, répondit posément Mgr Lacrampe, je prierai Marie en corse, comme je l'ai priée en occitan. C'est bon de parler à sa mère dans sa langue.»
>Biographie express
17-12-1941: naissance à Agos-Vidalos (Hautes-Pyrénées).
1967: ordination.
1975: aumônier de la JOC.
1979: vicaire épiscopal de Tarbes.
1983: évêque auxiliaire de Reims, en résidence à Charleville.
1989: prélat de la Mission de France.
1995: évêque d'Ajaccio.
Article du journal L'EXPRESS (1996)
13:46 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook
14/12/2008
Georges DIDIER, coopérant et être de parole
Georges Didier a été un des premiers écologistes.
Aujourd’hui directeur de Réel, il s’explique sur sa fidélité militante.
Réel : En 76 vous étiez directeur de “La Gueule Ouverte”, le premier hebdomadaire écologique. Aujourd’hui vous l’êtes de “Réel”. Quels changements dans votre action ?
Georges DIDIER : Une maturité est advenue. En 72, je co-organisais à la première conférence alternative à celle de l’ONU à Oslo sur l’environnement. Ensuite, le journal “La Gueule Ouverte” s’est développé et j’en ai été le directeur en 76 et 77. Le changement a surtout été le fait d’une maturité et d’une intériorisation. À l’époque, nous étions beaucoup dans la dénonciation, dans “c’est la faute du système multinational et militaro-industriel” et “nous allions arrêter le progrès !”. Le monde n’a peut être pas tellement changé depuis 40 ans, mais nous avons changé dans nos réalités intérieures. Il y a eu l’irruption de la thérapie et de la psychanalyse. Dénoncer ne suffisait plus. Nous nous sommes aperçus que nos propres systèmes psychiques étaient en relation avec le système lui-même. Il y a un pont entre la réalité du monde et notre réalité soit individuelle, soit collective. Nous avons donc à avoir ce focus-là aujourd’hui.
Réel : Quelle est la différence entre la réalité de 68 et la réalité d’aujourd’hui ?
GD : En 68 nous voulions libérer le système. Aujourd’hui nous nous rendons bien compte que nous sommes prisonniers nous-mêmes d’un certain nombre de systèmes qui nous modèlent. Il faut certainement lutter, continuer les poussées culturelles, artistiques, ou éventuellement révolutionnaires. Mais nous avons d’abord à nous libérer de nos propres chaînes. Il y a là un vertige qui s’ouvre parce que nous avons toujours cru que c’était le système qui avait de gros problèmes et que nous, nous n’en avions que de petits. Mais si vraiment nous voulons être sérieux avec nous-mêmes, c’est nous qui avons de gros problèmes.
Chacun d’entre nous est porteur de conflits inconscients qui nous infusent, nous écrasent et nous déforment. C’est nous qui sommes, avant tout, prisonniers. Certes le système nous emprisonne, nous phagocyte, nous sollicite par des formats incitateurs, mais si vraiment nous sommes sérieux, et il faut l’être aujourd’hui, le problème, comme dirait Patrick Viveret, avant tout, c’est nous.
Donc, travaillons sérieusement sur nous, osons notre grandeur, notre créativité et notre liberté. Si nous osons cela, le monde changera.
[…]
Réel : Donc de la révolution à la relation ?
Georges DIDIER : Le monde intérieur c’est nous et le monde extérieur c’est nous aussi. Nous sommes le monde. C’est un grand appel à la maturité et à l’amour de nous-mêmes parce que nous-mêmes c’est l’autre. Aujourd’hui, hier et demain. Nous avons à travailler profondément toutes ces cellules qui nous composent, toutes ces étoiles que nous avons en nous. Nous avons à configurer nos relations de telle façon que ça soit bien la vie qui se manifeste à travers elles. C’est cela demain.
Présentation de Georges DIDIER
Ses ouvrages :
L’EXPÉRIENCE DE LA NON-VIOLENCE
Activités : Formateur (Ecole de l’Accompagnement Symbolique et Spirituel) de psychanalystes symboliques. Conférencier.
Stages : Constellations des valeurs, constellations familiales, psychodrame, psychanalyse symbolique, spiritualité.
Site web : journalreel.info
Résumé Georges Didier a fait des études de droit et a travaillé au “service de coopération en Algérie” pendant deux ans. Il a lutté pour faire pénétrer le concept de l’écologie en France. Fondateur de la revue “Alternatives non violentes” et directeur de “La Gueule Ouverte” au moment des grandes manifestations non violentes au Larzac et de la contestation de Creys-Malville, il a quitté en 1997 ses activités militantes pour devenir journaliste et psychothérapeute. Il dirige aujourd’hui la revue “Réel”, porte-parole des psychothérapeutes en France.
10:18 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook
06/12/2008
Chantal Péran, assistante sociale après l’Algérie
Chantal Péran, assistante sociale, et Jean-Jacques Parmentier, enseignant, ont fêté leur départ en retraite, jeudi, au collège Charles-Langlais de Pontivy.
Tout le personnel du collège était réuni pour honorer les heureux retraités, ainsi que leurs collègues appelés à d'autres fonctions et les (très) jeunes nouveaux arrivants.
Chantal Péran est également assistante sociale au collège Romain Rolland et au lycée du Blavet.
Chantal Péran se souvient très bien de l'année « 1968, le premier mai, je terminais ma première année à l'école d'assistante sociale, à Alençon en haute Normandie. Avant de partir à Saint-Lô et de passer le concours d'assistante sociale en 1972. J'ai connu mon mari, là-bas. Je l'ai accompagné en coopération, en Algérie, en 1970 ».
Sur la région, Chantal précise son parcours : « Nous sommes allés en Bretagne, la région d'origine de mon mari, en 1979. Ayant eu trois enfants, j'ai été dix ans en disponibilité. En 1989, je commençais au lycée du Blavet. Après la manifestation des lycéens en 1991 et la création des fonds sociaux, je suis arrivée au lycée Joseph-Loth et à Charles Langlais. Soit 26 ans dans l'éducation nationale ».
Chantal Péran se prépare à une retraite active avec ses enfants et petits-enfants. Sportive, elle s'investit dans la gym et le chant.
08:49 Publié dans 2-SOUVENIRS, SOUVENIRS ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
02/12/2008
Père Christophe LEBRETON, mort à Tibhirine
Né le 11 octobre 1950 à Blois (Loir-et-Cher), Christophe LEBRETON passa d’abord deux ans en Algérie à titre de coopérant de 1972 à 1974. C’est alors qu’il connut le monastère de Tibhirine. Étant entré au monastère de Tamié en Savoie en 1974, il arriva à Tibhirine le 23 avril 1976 jusqu’au 11 novembre 1977. Il est ensuite reparti au monastère de Tamié, et il est revenu à Tibhirine en 1987. Poète et mystique d’une grande sensibilité, il établit des liens d’amitié très profonds avec la population environnante.
09:00 Publié dans 2-SOUVENIRS, SOUVENIRS ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook