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17/10/2009

Régis BELLEVILLE ou les méharées de l’extrême

 

Régis Belleville, le «chamelier blanc», affronte en autonomie extrême les zones hyper-arides du Sahara. Il y teste les limites de la survie en milieu hostile.

 

 

À quand remonte votre passion pour le désert ? Pour les zones hyper-arides ?

 

Régis Belleville : J'ai été assez marqué petit, vers l'âge de 8-9 ans, en accompagnant mon père qui était coopérant en Algérie ; nous passions nos vacances d'hiver dans le Sahara. Cela a éveillé un goût chez moi pour les horizons différents. La véritable accroche s'est faite sur mes premiers départs en humanitaire, vers 20 ans, où je traversais le désert au volant de camions. J'ai travaillé ensuite dans des mines d'or, quelques mois pendant plusieurs années consécutives, et me suis intéressé aux croyances ancestrales animistes liées à cette extraction.

 

Qu'est ce qui vous a décidé à affronter seul le désert ? Pourquoi l'autonomie extrême ?

 

R.B : À l'âge de 30 ans, j'en ai eu marre du brouhaha humain. Le Sahara m'impressionnait énormément. J'ai voulu me confronter à un milieu extrême. Pour y survivre, il a d'abord fallu que j'apprenne le métier de chamelier avec les touaregs, dans le nord de la Mauritanie et le nord du Mali, dans des zones hyper-arides du Sahara.

 

Je ne travaille qu'avec des Nomades. J'ai appris le métier de méhariste auprès de différentes ethnies. Le travail n'est en effet pas le même pour l'élevage et le matériel chez les touaregs, berbères ou les toubous.

 

Ils ne partent pas seuls car il est stupide de risquer les chargement d'un dromadaire. Les zones hyper-arides ne les intéressent pas car il n'y a pas de pâturage. De plus, d'après la croyance populaires, ces espaces sont les lieux de Dieux tels les Djinns et d'autres esprits, qu'il vaut mieux éviter.

 

À quand remontent vos premières méharrées dans ces zones hyper-arides ?

 

R.B : La première remonte à 1998, soit 800 kilomètres en un mois entre Chinghetti et Kiffa, en essayant de retrouver une ancienne piste du commerce caravanier. Après cette première méharée, j'ai traversé la Majâbat al-Koubra en 2002, puis tenté la traversée de la totalité du Sahara - sept pays - par le 20ème parallèle en 2005-2006, un échec après 4 000 kilomètres et cinq mois de marche. On a été récupérés dans le Ténéré. 

 

Le principe de la méharée c'est de marcher tout le temps. En effet, lorsqu'on  s'arrête on consomme de l'eau pour rien. En réalité ces méharées demandent énormément de préparation. Il faut plusieurs années avant de se lancer dans de grandes opérations.

 

Cette autonomie extrême vous a-t-elle fait prendre de grands risques pour votre vie ? Notamment en risquant de trouver un puits sec ?

 

R.B : J'essaye de limiter au maximum la prise de risque. Les puits secs sont assez rares et je m'informe très sérieusement avant de partir. Pendant ma plus grande traversée, j'ai connu un problème de confusion mentale. Sur cette zone, je  savais que les caravanes étaient arrêtés pendant ce mois-là. J'avais heureusement un véhicule en alerte, ce qui n'est toutefois pas une garantie totale compte tenu des risques de tempêtes de sable.

 

 

Sur le plan humain et personnel, que vous apporte vos expériences dans le désert ?

 

R.B :  J'ai aujourd'hui besoin de cette solitude, elle fait partie de mon équilibre. Ces expériences me donnent également une vision très éloignée de nos valeurs, de nos réflexes de consommateurs. C'est même l'opposé, on est dans l'économie de tout, de l'eau, de la nourriture. Un devoir d'humilité, sachant en plus que l'homme est le mammifère le moins adapté au désert.

 

Je m'inscris ensuite dans une démarche de diffusion de la connaissance, par le biais de mes livres et films. La communication est importante également dans le cadre de la recherche de sponsors. J'essaye alors de faire passer un message en particulier, celui de la menace qui pèse sur les espèces  animales.

 

Propos recueillis par Vincent de Monicault

 

ARTICLE chez OOPARTIR

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11/10/2009

Françoise BARRY présente son livre "Justine …"

 

Françoise Barry native de Jaujac en Ardèche a passé ses 10 premières années dans son village niché dans une vallée au sol de lave et de basalte. Après la disparition de ses parents, elle se retrouve à Nîmes où elle est interne aux lycées Feuchêres puis Montaury. Après le bac, elle se prépare à devenir institutrice après un passage à l'Ecole normale de Privas. Après de nombreux remplacements dans l'Ardèche et dans le Gard elle part en coopération en Algérie où elle enseigne 7 ans. Elle poursuit sa carrière d'enseignante dans l'Oise durant 10 ans. En 1983, la voilà en Lozère, professeur des écoles dans l'enseignement spécialisé où elle fait la classe à des cas sociaux, adolescents de 13 à 20 ans, venus surtout de la région parisienne. Après 15 ans auprès des délinquants, elle arrête sa carrière auprès des jeunes. Cependant elle poursuit ses cours à titre bénévole en préparant des adultes qui ont arrêté leurs études trop tôt et se retrouvent sans diplômes. A l'issue de ces cours, deux jeunes femmes ont pu obtenir un CAP et sont à présent fonctionnaires en Lozère. Installée depuis 4 ans dans le Gard, elle a écrit 4 livres dont 3 publiés : en 2004 :Les Hommes du viaduc (éditions GabriAndre, 2004), L'Etrangère des Hautes Terres (GabriAndre, 2006) Prix VALLEE LIVRE CEVENNES, Justine, une Oubliée de Rieucros (éditions la Mirandole, 2007). Le 4ème livre est parti dans des maisons d'édition, un 5ème est en cours. Françoise Barry écrit des romans de pure fiction ou des romans à base historiques tels que Les Hommes du Viaduc et Justine, une oubliée de Rieucros.

 

1938, les menaces de guerre angoissent Justine, 20 ans, habitant un village des Cévennes. Sa vie est toute tracée : travail dans la fabrique de pavés d'asphalte, mariage, enfants… Mais le destin en a décidé autrement. La guerre éclate, le village se vide de sa jeunesse. C'est alors que survient l'impensable. Justine se retrouve prisonnière en Lozère, entourée de cinq cents femmes de vingt cinq nationalités différentes et de quelques enfants. La vie est dure, le froid, la faim, l'isolement sont le lot quotidien de toutes ces femmes qui n'acceptent pas cet enfermement. Cependant, elles luttent, des amitiés très fortes se nouent mais l'angoisse est toujours présente…

 SOURCE 

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04/10/2009

L'ETOILE ALGERIENNE de Fabrice Blaudin de Thé

Remerciements de ses compagnons

Notre communauté se souvient avec enthousiasme de Fabrice Blaudin de Thé, ce jeune volontaire de la Délégation Catholique pour la Coopération venu améliorer le système informatique du diocèse. Connu pour sa disponibilité et son grand cœur, il était aussi toujours prêt à sillonner l’Algérie en vue de mieux comprendre ses frères d’accueil.

Trois années se sont écoulées et Fabrice n’a rien oublié de l’Algérie et de la communauté chrétienne. Pour témoigner de sa gratitude, il a rassemblé avec soin les lettres qu’il avait écrites à ses proches durant ses deux années de coopération dans son premier recueil L’Etoile algérienne.

D’Alger à Tamanrasset en passant par El Oued, Fabrice pose avec spontanéité et humour la mosaïque de son aventure humaine. Sa démarche n’est ni celle « d’un historien, ni celle d’un sociologue » et se veut avant tout personnelle. Nous nous délectons ainsi à lire ses anecdotes «glycinesques» ou diocésaines, à retrouver ceux que nous aimons et à découvrir toujours davantage ce pays, ses habitants et leurs traditions.

Merci Fabrice en te souhaitant bonne route vers ton étoile.

 

Source

 

BLAUDIN-DE-THE_l-etoile-algerienne.jpgFabrice Blaudin de Thé

L’Etoile algérienne

Aix-en Provence, Les Editions du Persée, 2007

 

Mot de l'éditeur sur "L'étoile algérienne" de Fabrice Blaudin De Thé

L'Algérie, ses paysages de rêve, son histoire tumultueuse, sa jeunesse éclatante, sa diversité ethnique et religieuse, son aspiration à la paix. Un pays tellement lié à la France et qui reste pourtant méconnu et intrigant.

 

D'Alger à Tamanrasset, de Tlemcen à Constantine, de Ghardaïa à Tibhirine, l'auteur dépeint, avec humour et pertinence, une société pleine de surprises et loin des préjugés habituels. Il évoque sans tabou l'islam, la place des femmes, le traumatisme des années de terrorisme, les espoirs et les désillusions des jeunes, les soubresauts de la nouvelle démocratie et aussi la vie de la communauté catholique au sein de laquelle il a été accueilli.

 

L'Etoile algérienne nous amène à réfléchir à nos modes de fonctionnement d'Occidentaux par rapport à ce qui se vit en Algérie ; un pays où l'on n'est pas si en retard qu'on voudrait bien le croire... Un vrai dépaysement !

 

Fabrice Blaudin de Thé, 29 ans, travaille à Paris comme consultant en informatique. Avide de rencontres, de découvertes et sensible aux questions de développement et de fraternité, il œuvre au sein de différentes associations caritatives. Il a passé deux ans en Algérie comme volontaire de la solidarité internationale.

 

 

28/09/2009

Témoignage de Jean-Pierre JOURDAIN

 

J'ignorais la disparition de M. Paillard dont je garde un excellent souvenir. Ayant perdu le contact avec l'IHPOM (j'avais déposé un sujet de thèse sur Léon Cayla à Madagascar en 1988, mais je n'ai pu mener à bien ce projet), c'est donc par vous que j'apprends son décès.

 

J'étais coopérant en Algérie quand je rencontrai le fils de Léon Cayla qui y travaillait. Il me parla de son père et me proposa de consulter ses archives à son domicile à Saint-Germain-en-Laye. Je fis part à M. Paillard de cette découverte, et il me conseilla vivement d'en tirer parti. J'avais soutenu une maîtrise avec Jacques Valette sur l'Algérie en 1983 à Poitiers, mais M. Valette n'était pas intéressé par Léon Cayla.

 

Il m'accueillit à Aix avec la plus grande cordialité, et me donna tous les conseils nécessaires pour ce travail. Les archives étaient très importantes, je mis du temps à les dépouiller. Il y avait un très grand nombre de photos notamment, la correspondance avec Lyautey, dont Cayla était le disciple et l'ami, etc.

 

Je rencontrai M. Paillard à plusieurs reprises avant la soutenance du DEA, notamment au cours d'un colloque à Aix en 1988 à l'IHPOM dirigé par Jean-Louis Miège, et il fit preuve à chaque fois de la même gentillesse, et j'avais besoin d'être rassuré car M. Miège était impressionnant...

 

Après la soutenance (le jury était composé de Miège et lui-même), il m'encouragea à poursuivre mon travail et me parla de Madagascar où il avait enseigné, et dont il gardait un souvenir enthousiaste.

 

Jean-Pierre Jourdain

(Montgeron, Essonne)

Site Etudes coloniales

 

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22/09/2009

Yves JANIN, l'instituteur globe-trotter

Portrait

 

Yves Janin en cinq dates

1963 : ouvre une école en Algérie

1973 : rentre en France, prend la direction d’une école à Villeurbanne

1979 : s’installe à Vaulx-en-Velin

1980 : fonde Ademir

1995 : participe à la création de la Main à la pâte

 

 

 

Yves Janin, l'instituteur globe-trotter

 

Quand les Français d’Algérie se voyaient contraints de regagner l’hexagone, Yves Janin faisait le chemin inverse. Ainsi commença une carrière hors du commun, qui devait l’amener de la banlieue lyonnaise au Kosovo, en passant par Djibouti ou le Gabon. 

 

 

"Mon père, fils de paysans du Bas-Jura, avait raté le concours d’entrée à l’Ecole normale. C’est peut-être pour réussir dans un domaine où il avait échoué que je suis devenu instituteur…" Pour y parvenir, Yves Janin emploie les grands moyens : en février 1963, quelques mois après l’indépendance, il accepte d’aller fonder une école en Algérie. "C’était un bon moyen d’embrasser la carrière dont je rêvais. J’ai donc été formé sur le tas avec des instituteurs. J’ai rapidement passé mon Certificat d’aptitude pédagogique et je suis parti. Je n’avais pas vingt ans".

Pendant dix années, le jeune homme vit dans la montagne, à 80 kilomètres d’Alger. "Les élèves faisaient jusqu’à une heure et demie de marche pour venir jusqu’à l’école. Je me suis donc organisé, avec l’aide de l’Unicef, pour leur fournir un vrai repas équilibré tous les midis."

 

Retour en France

 

En 1973, il retrouve la région Rhône-Alpes de son enfance. "J’avais envie, passez-moi l’expression, de me planquer comme instituteur de base dans une école." Son expérience algérienne incite pourtant l’administration à le nommer directeur de l’école Berthelot, à Villeurbanne. "C’était une école de 14 classes, dont 90% des élèves étaient d’origine maghrébine. Les enfants n’y respectaient pas les enseignants qui, de leur côté, n’hésitaient pas à proférer des insultes racistes ! J'ai imposé des règles de part et d'autre. Le fait de parler arabe m'a permis d'instaurer un dialogue avec les parents. En quelques semaines tout était rentré dans l’ordre, et ce fut finalement une belle aventure".

Elle prend fin trois ans plus tard, quand Yves Janin part pour Djibouti. "J’avais envie de me retremper un peu dans cette ambiance étrangère. Le travail ressemblait d’ailleurs beaucoup à ce que j’avais fait en Algérie. Il s’agissait de mettre en place un système qui puisse perdurer après mon départ".

 

Le virus de l’informatique

 

En 1979, Yves Janin revient en banlieue lyonnaise. Il prend les rênes de l’école Jean Jaurès, à Vaulx-en-Velin. "L’établissement ressemblait plus à une grosse villa qu’à une école. Entouré par une équipe de gens motivés, je m’y suis fait plaisir pendant 25 ans."

C’est l’époque des premiers micro-ordinateurs. Yves Janin, qui avoue pourtant n’avoir rien d’un scientifique, y fonde l’un des premiers clubs informatiques scolaires de France. Il deviendra Ademir, l’Association pour le développement dans l'enseignement de la micro-informatique et des réseaux. "Pour nous, l’ordinateur était avant tout un outil pédagogique supplémentaire, pour permettre aux enfants de travailler les maths, la maîtrise de la langue ou la sécurité routière."

Dans le même esprit, Yves Janin réussit à faire financer l’aménagement d’une péniche en hôtel flottant. "Nous emmenions deux classes, de Lyon jusqu’à la Camargue, pour des cours en situation sur les sciences naturelles, l’histoire ou la géographie…"

 

La main à la pâte

 

A l’occasion d’une visite à Vaux, en 1995, Hubert Reeves et Pierre Lena, un autre astrophysicien, découvrent cette "Péniche de l’environnement". Avec Georges Charpak, ils cherchent alors à introduire en France un concept américain, qui deviendra chez nous "La main à la pâte", et demandent à Yves Janin de se joindre à leur réflexion. "L’homme de terrain que j’ai toujours été n’en revenait pas : des hommes qui avaient reçu le Prix Nobel me demandaient conseil !"

Depuis dix ans, Yves Janin joue un rôle d’ambassadeur de l’association. A travers des missions de quelques semaines, il exporte ses méthodes pédagogiques aux quatre coins du monde : Colombie, Gabon, Afghanistan, Kosovo… "Notre plus belle récompense, c’est d’avoir invité un Colombien à venir en France, parce qu’ils sont devenus meilleurs que nous dans le domaine de l’évaluation !"

Depuis qu'il a pris sa retraite - il ne se souvient d'ailleurs plus de la date exacte - l'infatigable voyageur a repris la route et continue à parcourir le monde. 

 

 

 

JANIN-Yves.jpgPatrick Lallemant

 

NousVousIlle

 

 

2 juin 2006