16/03/2009
Hubert PAPIN, médecin-coopérant à Saïda
Affecté au titre du Service National, comme médecin responsable de la Protection Maternelle et Infantile, à l'hôpital de Saïda en Algérie.
Hubert Papin va être seul Français dans cet hôpital de six cents lits à Saïda, dans l'Est algérien, régi par une équipe de vingt-cinq médecins chinois. Aussi cette coopération va lui ouvrir un double horizon et un double contact. Bien sûr et surtout avec le contexte algérien : c'est la raison de sa venue ; mais aussi avec la médecine chinoise, pour son plus grand bénéfice technique et moral.
Hubert Papin a la responsabilité du Service de P.M.I., assurant une couverture maximale de vaccination, améliorant les notions d'hygiène, évitant le gaspillage des médicaments. Il s'attache à l'enfance algérienne.
Les matinées de consultations ne se déroulent pas dans le calme, la salle d'attente est encombrée de femmes ravies de se rencontrer et de bavarder, le bon déroulement des présentations, grevées des inévitables passe-droits. En hiver dominent les surinfections broncho-pulmonaires compliquant souvent les rougeoles ; en été, les déshydratations, les problèmes diarrhéiques et parasitaires variés prennent le relais. L'enfant est souvent vu tardivement, couvert de poudre de caméléon en cas de rougeole pour faire sortir le mal. Comment recommander de varier la nourriture, quand une mère doit préparer le repas de douze personnes, avec bien peu d'argent ? Que deviennent les conseils d'hygiène contrés par la grand-mère ? Là aussi, aider à l'espacement des naissances, incombe essentiellement à la sage-femme qui informe, distribue les pilules et pose les stérilets... Seulement 4 % des femmes, en activité génitale, consentent à se soumettre à ces mesures.
Le désir de contraception augmente avec le niveau socioculturel et aussi le nombre d'enfants. C'est, dans le récit de Hubert Papin, que Duteau, son analyste, relève, exprimé avec affirmation ce que le coopérant appelle le choc de deux cultures.
Comment faire comprendre le principe d'un traitement par antibiotiques quand les interlocuteurs désirent une médecine "magique" à effet immédiat ?
Comment créer une confiance dans les traitements oraux, et éviter le gaspillage, surtout quand la piqûre est préférée ?
Comment éviter le laxisme du personnel soignant ? La médecine traditionnelle a toujours le même crédit, la mort est un don de Dieu comme la naissance.
Hubert Papin a appris l'acupuncture auprès des médecins chinois, et il a été séduit par cette technique. L'acupuncture est bien acceptée par les Algériens, car elle est revêtue pour eux de magie, et ils la mettent en parallèle avec les pratiques maraboutiques. Coopérant jusqu'au bout Hubert Papin n'a cessé d'assurer un enseignement auprès des jeunes élèves infirmières.
Hubert Papin nous fait un récit original de sa vie de coopérant dans une Algérie que, lui aussi appréciait beaucoup.
Article titré de "Médecins nantais en outre-mer" de Claude VERMEIL
Analyse de la Thèse de Doctorat publiée à Nantes en 1981
Seize mois de coopération médicale à Saida (Algérie).
07:48 Publié dans 6-CONFRONTATION d'idées | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook
Commentaires
Un récit bien réel et fidèle.Bonne fin de soirée
Écrit par : Fethi | 22/03/2009
pouvez nous aider : mon fils français 24 ans est malade à saida et il est seul. quel médecin peut on lui conseiller? il est parti en vélo de paris depuis 2 mois pour faire le tour de l'europe ( il passe par l'algérie et la tunisie pour rejoindre la sicile)
merci de votre aide
Écrit par : vassal | 14/11/2011
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