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16/01/2010

Claude-Albert BOURDON à EL-ASNAM

 

Ingénieur civil français ; expert de l'ONU.

Né(e) le 25 octobre 1924 

à Domfront, Orne (61), Basse-Normandie, France

 

Biographie :

1935 - 1941 

Collège de Domfront.

1941 - 1944 

Lycée Saint Louis (Paris)

1944 - 1947 

Ecole Centrale de Paris

1947 - 1962 

Ingénieur civil (études) dans diverses entreprises importantes de travaux publics et bureaux d'études (mécanique des sols, béton armé et béton précontraint, études hydrauliques et barrages, réalisations et projets en France, Maroc, Madagascar, Sénégal, Liban, Iran, Argentine, Uruguay, Venezuela).

1962 - 1966 

Ingénieur en chef adjoint au bureau d'études des entreprises Campenon Bernard:

Etudes de grands barrages et d'ouvrages portuaires

Etudes d'exécution du barrage de Latiyan sur le Jaje Rud en Iran, étude sismique approfondie avec le bureau anglais Sir Alexander Gibb & Partners, le professeur Stucky, Manuele Rocha.

Barrage de Sangar sur le Sefid Rud

 

1966 - 1970 

Directeur du bureau d'études de l'Omnium Français d'Etudes et d'Entreprises (OFEE). Travaux publics généraux, fondations, travaux souterrains, constructions industrielles, ponts.

1970 

Préconise l'arrêt du chantier du réservoir de Troyes (8.000 m3) pour raisons de sécurité et initie des études nouvelles sur le flambement et le cloquage des coques minces.

1970 - 1978 

Ingénieur Principal à la Direction Technique de Socotec (département béton précontraint).

Contrôles techniques concernant des ouvrages spéciaux et divers ouvrages en zones sismiques:

Antibes - Palais des Congrès (1970)

Nice - PTT Nice Nord

Monaco - Pont de la Poterie

Ouvrages maritimes divers au Maroc (Agadir, Tanger)

Afrique du Sud - Centrale nucléaire de Koeberg (contrôle des plans d'exécution)

Iran - Centre sportif de Téhéran, calcul sismique des éléments de couverture et renforcement de la poutraison; parkings en superstructure à Chiraz.

Poursuite des recherches et études personnelles sur l'instabilité (travaux de thèse), applications aux réfrigérants hyperboliques EDF, et aux poutres préfabriquées de SARET

 

1972 - 1976 

Thèse à l'Université Paris VI

1978 - 1979 

Directeur Technique Barrages à l'Omnium Technique de l'Uranisme et des Infrastructures (OTUI, Groupe O.T.H.)

Etudes du barrage de Pishin (Balouchistan) en collaboration avec Coyne et Bellier et du barrage de Tang e Karzin (études de stabilité, problèmes de liquéfaction de certaines zones du corps de dique à Pishin).

1979 - 1980 

Inscription comme expert à la Cour d'appel de Versailles.

 

1980 - 1981 

Coopération en Algérie - responsable de formation d'ingénieurs pour le secteur du bâtiment et de la construction à l'Inforba.

Organise après le séisme d'El Asnam (octobre 1980) le premier séminaire algérien sur le Génie parasismique avec le CTC et l'Inforbas (4-7 avril 1981).

 

à partir de 1980 

Expert près la Cour d'Appel de Versailles

1981 - 1984 

Directeur des Etudes de la société Hydreco (aménagements hydro-électriques en Côte d'Ivoire et en Polynésie Française).

1984 - 1992 

Expert près la Cour d'Appel de Versailles (Construction et Fondations); expertises diverses

Enquêtes personnelles sur la qualité des bâtiments anciens dans la région de Nice (remise de photos de constructions dangereuses à la Délégation aux risques majeurs, au Ministère de l'Environnement).

 

 

Participation dans les ouvrages d'art suivants :

Barrage de Diama  

 

Bibliographie :

 Bourdon, C.   Application de la théorie des empilages élastiques à la vérification de la stabilité des arcs dans les barrages voûtes, dans "Travaux", février 1983, n. 574 . 

 Bourdon, C.   Conception des projets et évolution des méthodes de calcul des barrages. Prise en compte du risque sismique, dans "Travaux", juin 1986, n. 611 . 

 

Biographie complète ici

El-Asnam_Seisme-1980-10-10_timbre.jpg

 

 

07/01/2010

Savoir(s) en rire (Hugues LETHIERRY)

 

 

Témoignages, humour involontaire

 

La guerre d'Algérie se terminait avec l’OAS et nos professeurs, d'un commun accord, refusaient qu'il en fût question, alors même que des bibliothèques flambaient en Algérie et que les attentats se multipliaient. Les événements se répètent parfois et, quoi qu'en ait dit Marx, ce n'est pas toujours sous forme de comédie (J'interprète à ma façon la célèbre phrase du 18 Brumaire). Le professeur d'histoire (dont je tairai le nom, arrivait régulièrement en retard car il enseignait également dans le privé. Comme nous avions un jour décidé de tous partir, nous eûmes droit (toute la classe!) à une exclusion temporaire et à un discours du proviseur expliquant que le lycée de Bergson et de Proust n'était pas «l'abbaye de Thélème»  O tempora, o mores!

 

À cette époque, aucun professeur n'aurait écrit un plan air tableau noir.

 

En khâgne, au lycée Lakanal, professait un enseignant de philosophie, positiviste convaincu, dont personne n'écoutait les cours mais qui écrivait des ouvrages fort sérieux au demeurant sur «l'autorité du maître» (Gloire soit cependant rendue à Auguste Comte, (dont j'ai depuis visité la maison). Puis je passai en Sorbonne où je ne rencontrai malheureusement ni Piaget ni Merleau-Ponty. Je parle ailleurs de Jankélévitch et ne une répéterai donc pas ici. L'antique université ne représentait plus la même orthodoxie qu'autrefois (face à l'esprit de libre examen que défendait le collège de France) mais l'enseignement qu'on y donnait reposait sur le triptyque Platon-Descartes-Kant. (Je connus ensuite en Ecole Normale Piaget-Freud-Wallon). On avait certes droit à un détour par Plotin, à une once de moyen âge, un soupçon de Hegel... Bachelard passa un jour pour un clochard venant se chauffer au collège de France.

 

Je connus ensuite l'Université de Nanterre et, avec son profil aquilin, Henri Lefebvre dont la présence subjuguait étudiantes et étudiants. Dans un cours sur « l’aliénation » où il commentait un tract du Club Méditerranée. Monde de signes offerts à nos yeux étonnés! L'université passait, c'était notre illusion, du monde clos à l'univers infini... (À travers les bidonvilles de banlieue...)

 

Coopérant en Algérie, je remplaçai à Mascara une collègue qui avait commis le crime d'expliquer en classe, l'histoire du Petit Hans de Freud. Pauvre enfant qui ne sut jamais les victimes de son propre «cas»! Je connus pratiquement dans ce pays mes premières classes mixtes!

 

Avant les conseils de classe, des élèves compréhensifs nous offraient parfois, malgré nos rétractations, poulet ou bouteille de vin (du moins une fois!).

 

Lorsque je repris plus tard mes études à Nancy pour un DESS de Sciences de l'Education, nous provoquâmes un jour une intervention de Lapassade que l'Institution craignait à ses heures, comme le roi ses bouffons subtils. Se retrouver étudiant. provoque un renversement comique de situation. Mais l'université de Saint-Denis où je m'inscrivis pour une thèse était suffisamment différente de la Sorbonne pour que je n'aie pas l'impression de «recommencer» (comme naguère en 6ème) un cursus antérieur. D'autant que les Sciences de l'Education me faisaient découvrir les Philosophes sous un jour nouveau ; le monde n'avait pas changé de base mais mon regard sur lui! Y compris, plus irrespectueux, sur mes enseignants, mes collègues.

 

Puisse ce livre aider le lecteur et l'auteur à prendre conscience de leur propre clown pour ne plus l'être mais le jouer avec la «maitrise» des metteurs en scène!

 

 

LETHIERRY-Hugues_Savoir(s) en rire-3.jpgHugues LETHIERRY

 

Savoir(s) en rire 3

 

Rire à l'école ?

(Expériences tout terrain)

 

 

Pages 121-122           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MASCARA-Campagne_ph-Chassignet.jpg
Environs de Mascara (Photo Chassignet)

30/12/2009

Lettre de Gilles C. "fils de coopérant"

 

Bonjour Monsieur,

 

Un simple bonjour d’un Français expatrié aux États-Unis, perdu vers les Rocheuses.

 

Je suis (enfin j’étais) français. Je vis aux Etats-Unis depuis 20 ans, où je suis maintenant traducteur. Je ne suis pas algérien, ni kabyle, ni arabe, ni musulman, ni juif, ni pied-noir, (même si je suis un peu "oriental" dans mon genre par ma grand-mère, la France étant une terre de brassage depuis longtemps) simplement quelqu’un pour qui l’Algérie est souvent dans ses pensées, et souvent avec tristesse, en constatant ce que peut faire l’histoire à un pays.

 

Pour la petite histoire, mon père était officier de l’armée française, et a participé à la guerre d’Algérie de 1956 à 1960. J’étais petit à l’époque et ma famille vivait à Hussein Dey. Mes frères allaient au pensionnat des Frères à El Biar. Mon père était gaulliste. Il a été muté avant la phase finale des "événements". Le gaullisme m’est passé depuis.

 

En 1970, mon père, à sa retraite, avait accepté un job d’encadrement aux Entreprises Maschat à Constantine. Les autorités algériennes savaient qui il était (capitaine à l’époque de la guerre) mais ce n’était pas un problème pour eux. J’avais 15 ans et passai une année au Lycée Victor Hugo de Constantine. Nous rentrâmes plus tôt que prévu pour des raisons financières. Mais bien sûr cela m’avait marqué. Par la suite, ici aux USA, j’ai écrit un pensum sur la littérature algérienne contemporaine que bien sûr quasiment personne n’a lu.

 

Bref, pourquoi Tamazgha est-il (est-elle ?) présente dans mes pensées ? Pour les visages, les souvenirs, la musique (Aït Menguellat, Lounès Matoub, Idir, etc), et aussi et surtout pour la tristesse de voir combien votre peuple s’en prend toujours plein la gueule, et les Français ont bien sûr participé à ce traitement inique, d’une façon qui me fait honte en rétrospective, à bien des égards.

 

Et puis les difficultés de l’intégration en France, avec tout cet enchaînement de politiques qui ont mené à ces situations de haine et d’incompréhensions et à toutes ces violences passées et peut-être à venir. Beaucoup de Français n’ont jamais entendu parler des héros berbères, de Kateb Yacine, d’Abane Ramdane ; ils ont oublié tous ces soldats qui ont combattu pour la France dans les guerres mondiales et que l’on jeta en prison quand ils revendiquèrent leur dignité.

 

Ils ne savent même pas pour la plupart sans doute que les Bugeaud et consorts ont entrepris d’arabiser les Kabyles, même par leurs noms. Et puis le rouleau compresseur arabo-islamiste s’est installé en Algérie, depuis longtemps, et tous ces gens liquidés, assassinés, parce qu’ils voulaient créer quelque chose d’autre, et remplacés par tous ces profiteurs faisant plus ou moins allégeances aux rois du pétrole qui envoient en Europe leur prêcheurs salafistes et leur pognon pour construire des mosquées tout en sirotant des scotchs aux bras de putes à Marbella.

 

Comme disait Lou Reed je crois, "It takes a busload of faith to get by", dans ce monde pourri.

 

Enfin, c’est tout. Je pourrais en écrire beaucoup encore, mais vous avez une idée. Je souhaiterais, avant la fin, visiter la Kabylie libre, autonome ou juste un peu plus « respirable », selon les possibilités, et ces villages perchés, symbole de l’empreinte millénaire d’une civilisation unique, et manger quelques olives à l’ombre avec un coup de raki ou autre chose en bavardant avec les vieux. Je souhaiterais que Français et Algériens puissent dépasser les ornières et les œillères de l’histoire, et simplement coopérer dans l’amitié. J’en souhaite beaucoup...

 

Bonne chance dans toutes vos entreprises.

 

Gilles C.* le 1er décembre 2009

 

Lettre envoyée à kabyles.net

CONSTANTINE_Ex-Lycée-Victor-Hugo_2006.jpg
L'ex-lycée Victor Hugo de Constantine en 2006

 

25/12/2009

« En filigrane », une exposition de Michel REMAUD

 

 

Du 12 novembre au 18 décembre 2009 à Télécom Bretagne à Brest

Télécom Bretagne est heureuse d'accueillir, du 12 novembre au 18 décembre, sur son campus de Brest, «En filigrane», une exposition de peintures de Michel Remaud.



L'artiste

Michel Remaud est né à Rennes en 1948. Après deux années de coopération en Algérie, il s’installe à Quimper en 1971 où il mène en parallèle sa carrière d’enseignant et celle de peintre. C’est au début des années 90 que sa peinture s’oriente résolument vers la non-figuration. La fréquentation féconde des poètes l’a amené plus récemment à se passionner pour la réalisation de livres d’artistes.


En filigrane


« Durant les 18 derniers mois, j’ai travaillé à la réalisation d’un deuxième livre d’artistes (après « Du Rouge » avec Daniel Kay, sorti en 2008) dont le titre est « Filigrane » en collaboration avec le poète, Alixoneil, dont le texte, écrit spécialement pour le livre, a généré la création d’un ensemble de douze collages. Le texte évoque les vicissitudes et les vertiges de l’acte créatif, ses élans, ses violences et son ultime tentative de re-construction du monde. Mon but n’était pas d’illustrer ni d’expliciter ce texte mais plutôt de constituer un corpus d’œuvres graphiques qui s’efforce seulement d’être en écho permanent, en « filigrane » avec les tensions, les frémissements, les textures et les colorations de l’écriture. Les toiles qui ont été peintes durant cette période sont les fruits de cette lecture, les déclinaisons sur toile de certains des collages et, en même temps, par le passage au grand format sur toile, l’affirmation de leur totale autonomie vis à vis du livre qui en fut, pourtant, leur véritable matrice. Enfin, je dirais que chaque peinture –la peinture- est travaillée comme un espace métaphorique où de multiples forces se conjuguent ou se heurtent, se déploient ou se compriment, se dévoilent ou se voilent pour, un jour, aboutir à cet équilibre instable que l’on peut appeler une vie. »

Michel Remaud, août 2009

 

Pour en savoir plus : Entrée libre, du lundi au vendredi, de 9 à 19 heures. Inauguration de l’exposition le jeudi 19 novembre, à partir de 18h, en présence de l’artiste, dans le centre-vie de l’École.

 

REMAUD-Michel_acrylique et fusain_1999.jpg
"L'art qui me passionne ne peut être que celui qui m'élève l'âme par l'émotion plastique."

20/12/2009

Le Père François Dornier à Bordj-Mira

 

Le Père François Dornier va poursuivre son activité ailleurs (qu’au domaine agricole de Thibaren Tunisie). Il est nommé à la communauté de Bordj-Mira, en Algérie, dans les gorges de Kherrata, non loin de Sétif, en Petite Kabylie. C’est encore le lieu d’une exploitation agricole, mais de bien moindre importance. En fait, le P. Louis Juguet, son prédécesseur, y avait installé et lancé un centre de formation professionnelle agricole pour les jeunes adultes de la région. Avec le même allant et le même enthousiasme, mais surtout avec sa compétence confirmée, François Dornier retrouve une responsabilité de formation professionnelle au bénéfice de jeunes futurs techniciens agricoles de l’Est algérien. Durant 9 années, aidé en particulier par le Frère Gérard, et avec la collaboration de jeunes français de la D.C.C (Direction catholique de la coopération), il y coule des jours heureux. Il aime en particulier assurer aux jeunes les cours de formation humaine. Il noue de nombreux contacts avec la population environnante et les responsables des services agricoles. Seule, vint assombrir cette période, la noyade accidentelle de son confrère le P. Maurice Cuchet en 1972, lors d’une sortie sur la côte, avec le groupe des stagiaires.

En 1976, l’Algérie nationalise tous les établissements privés, les écoles, les centres de formation professionnelle ou d’action sociale. La maison va fermer. La communauté se disperse en diverses directions.

François Dornier retourne alors dans sa Tunisie et rejoint la communauté de La Marsa, tout heureuse de le retrouver. Il aura œuvré 30 années pour le développement rural.

 

Bordj-Mira vu d'Ait Idriss.jpg
Bordj-Mira vu de Aït-Idriss