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17/11/2007

DE NOMBREUX COOPERANTS AU CDES D’ORAN

 

C’est dans les années 70 qu’apparaît le terme CDES*, mais je n’en connais pas la date exacte, sous l’impulsion de deux Pères Blancs, Hans Voecking et Josef Moser. C’est à ce moment-là aussi que la spécialisation est décidée : les sciences humaines.

 

Quand je suis arrivé pour la première fois au CDES en 1977, avec Sœur Lucette, et d’autres, son espace était 4 fois plus petit qu’aujourd’hui. Une salle pour les livres, une pour les revues, une pour travailler, uniquement en silence ; et une pour les enseignants…Tout cela était bien tassé, mais ça fonctionnait, avec 600 inscrits environ.

 

Quelques autres grandes époques ; début des années 80 et l’arabisation des sciences humaines. Géraud Geneste et son équipe décident alors d’arabiser le plus possible. Et ce n’était pas facile car pas grand chose n’existait en Algérie. Il fallut aller au Maroc, en Tunisie, en Egypte, au Liban. Actuellement, 1/3 des livres du CDES sont en langue arabe.

 

Cette époque est aussi celle où se retrouvent assidûment au CDES des coopérants alors présents en Algérie, Antoine Vialard ou Christian Palloix, Denis Grandet ou Omar Carlier, mais aussi toute une génération de jeunes enseignants prometteurs : certains sont là encore aujourd’hui, d’autres enseignent sous d’autres cieux, Beldjillali, Touati, Lahouari Addi, Hocine Benkheira, Babadji et d’autres encore que j’oublie. La salle des professeurs ressemblait à un laboratoire d’idées, dans lequel Géraud se trouvait tellement à l’aise.

 

On nous interroge parfois – et c’est tout à fait légitime – sur le pourquoi de ce que fait le CDES depuis 40 ans. Quel est notre but ? Pourquoi sommes-nous restés, même quand les conditions étaient difficiles, voire même un peu dangereuses ? Sommes-nous seulement là pour rendre service à un certain nombre d’étudiants et d’enseignants en leur fournissant de la documentation pour leurs recherches ou leurs cours ? N’aurions-nous pas des arrière-pensées ?

 

… si le CDES, ses ouvrages, ses revues, son cadre, son équipe, pouvait chaque année donner l’occasion à quelques étudiants, enseignants, chercheurs, quelques dizaines de personnes, de s’intéresser plus à leurs études, de trouver du goût à ce qu’ils étudient, et pourquoi pas à d’autres sujets que celui de leur mémoire, si ces quelques dizaines de lecteurs pouvaient apprendre à ne pas se contenter de l’à-peu-près, si nous pouvions leur donner l’envie, la curiosité, de fouiller dans les livres et les revues, de devenir toujours plus curieux, alors vraiment j’aurai le sentiment de ne pas avoir perdu mon temps, de ne pas le faire perdre à tous mes collaborateurs.

 

*Centre de Documentation Economique et Sociale

 

 

Bernard Janicot le 12 Juin 2003,

 

À l’occasion du 40ème anniversaire du CDES.

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09/09/2007

Un couple de séniors de retour d’Algérie

Extraits du témoignage de Cécile et Alain Mignot, volontaires de retour d’Algérie :

Cette expérience de service nous aura permis de découvrir les réalités de la vie de l’Eglise d’Algérie, d’un diocèse, de communautés dont le charisme est spécifique et très ajusté à la vie sociale.

Non seulement découvrir mais être associés à leur réflexion sur le sens d’une présence chrétienne si minoritaire en terre d’Islam.

 

Qui dit communautés humaines, dit des hommes et des femmes qui vivent ensemble avec leurs caractères et leurs aspirations différents, qui ne se sont pas choisis. Notre regard de laïcs fut évidemment différent, quelquefois critique, mais toujours avec l’envie que ces communautés bougent et cherchent de nouvelles voies.

 

 

Le "Vivre avec", un des points forts de la mission des Pères Blancs, aura été pour nous une expérience humaine et spirituelle inattendue et enrichissante. La découverte de l’Eglise d’Algérie fut l’autre grande rencontre de notre coopération. L’Eglise en situation minoritaire, surveillée, est si proche et si solidaire, signe d’une altérité dans cette terre d’islam, ouverte à un dialogue au niveau des personnes plus que des institutions.

 

C’est étonnant de voir que l’Algérie redécouvre son passé chrétien du temps de l’empire romain, se souvient que Saint Augustin est algérien, a vécu et a été évêque d’Hippone (Annaba). Beaucoup d’Algériens viennent sur les hauteurs d’Annaba ou d’Alger visiter ou même prier dans ces basiliques chrétiennes.

 

Au-delà de ce service, nous avons pu regarder ce pays de l’intérieur, voir les questions qui se posent à la société et à chacun sur sa situation matérielle, sur l’occident, sur les religions, le colonialisme, le pouvoir, la corruption, le terrorisme qui reste un traumatisme profond pour la société aujourd’hui.

 

Nous gardons en nous la richesse de ce que nous avons découvert et partagé même si tout n’a pas toujours été facile. Plusieurs volontaires DCC sont présents dans ce pays pour soutenir et appuyer la mission de l’Église et des communautés ; ils y sont les bienvenus.

 

 

Publié dans "La lettre aux Amis" n° 39 - février 2007

 

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06/08/2007

COOPERATION : UNE EXPERIENCE POUR TOUS LES AGES !

Cécile et Alain Mignot, jeunes retraités du diocèse de Rennes, ont décidé de partir comme volontaires avec la Délégation Catholique pour la Coopération. Depuis 18 mois, ils aident à l’administration du diocèse algérien de Ghardaïa. Par ce petit billet du Sahara, ils nous expliquent le sens de leur démarche de volontariat

Mais que font-ils dans le désert ?

Cette question cent fois posée, nous la vivons au quotidien depuis un an ! Partir comme volontaires, en couple, à l’heure de la retraite, ce n’était pas tellement pour "faire" mais plutôt pour "être" ensemble dans une réalité nouvelle, au service de l’Eglise présente à un peuple. Et bien nous ne sommes pas déçus !


L’Eglise au Sahara ?

"Le Sahara...du sable et des musulmans" disait le Pape. En effet, c’est un diocèse de deux millions de km², avec 100 permanents (religieuses, religieux, prêtres et quelques laïcs) éparpillés sur 15 localités et des chrétiens de passage... Nous y avons vécu l’arrivée du nouvel évêque, Claude Rault, qui visite, rencontre, anime ces communautés ; son "siège épiscopal" est sa voiture ! Il nous a invités à faire partie de son "conseil" pour partager sa réflexion pastorale et la vie du diocèse.


Cette population musulmane qui nous accueille, que nous révèle-t-elle ?

Les cours de français que nous donnons, nous, aux adultes si désireux de pouvoir parler, écrire, échanger... les Pères aux scolaires, permettent aux Mozabites -d’origine berbère- et aux Arabes -issus d’Arabie- de se rassembler, hommes et femmes (ce qui est difficile pour certains). Ces temps de formation, comme les bibliothèques de prêts et de recherches, sont des occasions d’échanges, de confrontations, d’ouverture pour eux et pour nous. Rien n’est petit... ces rencontres nous permettent de partager les événements familiaux et religieux : c’est le dialogue de la vie !
Ce dialogue nous le vivons souvent séparément ; les Mozabites ferment leur porte entre hommes et entre femmes. C’est pour nous un manque ; et la vie "sous le voile" des femmes mozabites est, pour moi, une souffrance (plus que pour elles : c’est une coutume à laquelle elles donnent sens) Et la parole entre femmes garde la saveur de la complicité, du rire partagé, de la confiance simple, comme le bain au hammam où l’on se frotte mutuellement avec tant de bienfait ! Pour certaines, c’est la couture et le tricot qui nous rassemblent ; et là aussi au delà des aiguilles, les paroles et les cœurs tissent des liens singuliers ; ce savoir-faire permet à certaines un peu d’autonomie financière. Les ressources sont précaires.
Ce qui nous semble clair pour la rencontre, comme pour la vie en Eglise, c’est la nécessité de durer pour que les différences créent de la vie ensemble. Cette durée des chrétiens que nous rencontrons au Sahara les rend simples et étonnamment "jeunes", le cœur brûlant... C’est une belle stimulation pour notre couple qui dure depuis 37 ans!

Alain et Cécile Mignot

en 2006

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02/03/2007

NOËL À ORAN ET L’AÏD À ALGER

Noël, Noël ! à Oran :

J’ai passé mon premier Noël en terre musulmane, cela fait tout drôle soit dit en passant… Pas d’ambiance de Noël, ni sapin ou guirlande, ni chants de Noël dans les rues ou les magasins, ici tout le monde travaille, peu d’Algériens parlent de Noël. Cette fête-là n’existe pas pour eux… pas de volée de cloches, non plus, à la sortie de la messe de Noël, bien sûr je suis en Algérie ! Mais en même temps pas de frénésie pour acheter les cadeaux ni de consommation à outrance… ça c’est chouette !

Bref à Noël à Oran, après la messe et le repas partagé entre chrétiens, je me suis essayé aux danses africaines et au raï. Le raï est né ici, à Oran, (comme les chanteurs Khaled, Rachid Taha) alors quoi de plus normal qu’un Oranais nous donne les premier leçons de raï, en compagnie de mes amies et sœurs rwandaise, burkinabé, polonaise…


La fête du sacrifice (l’Aïd) à Alger :

Ensuite pendant 4 jours j’ai pu visiter la capitale, Alger La Blanche, et ses quartiers tels que Bab El Oued, la Casbah, et la basilique Notre Dame d’Afrique… Sympas, mes guides et autres compagnons de balades à travers la capitale : Saïda, Jonathan, François… et puis des libanaises, une japonaise,…… quelle diversité culturelle. Merci !

Ambiance particulière dans les rues de la ville à la veille de l’Aïd, le 30 décembre : des moutons partout dans les rues ; ils ont pris place dans les lieux les plus insolites tels au milieu de pièces détachées pour automobiles ! C’est incroyable, on dirait qu’une immense foire aux moutons a envahi cette ville de plus de 2 millions d’habitants !

Et puis j’ai eu ma première leçon gastronomique algérienne : comment réussir son couscous. Génial !

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Lulu. Janvier 2007

Retrouvez l’article complet :

http://www.ladcc.org/ puis : « Nouvelles des volontaires »

 

12/02/2007

PREMIER MOIS DE LUCIE A ORAN

Bonjour à tous !

 

Cela fait déjà un mois que je suis arrivée à Oran. Ici tout va bien pour moi, je continue d’ouvrir grand mes oreilles, mes yeux, mes narines pour observer tout ce monde tellement nouveau pour moi. Tant de changements en si peu de temps : plein de découvertes. Bien sûr ce fut d’abord le Muezzin (appel à la prière) de la mosquée voisine, qui m’a réveillée en sursaut les premiers matins vers 5h30-6h (ça rappelle des souvenirs à d’autres personnes, il parait ?) puis après on s’habitue et c’est ce qu’il m’est arrivé. Je me suis habituée ! Ensuite cette ville d’Oran qui grouille de monde, où les gens vivent quasiment dans la rue… des rues sales où les chats, errants en quête de repas dans les poubelles, côtoient les enfants qui s’amusent. Les nombreuses femmes voilées, et les autres habillées à l’occidentale…. Ville de contrastes !

 

Pour illustrer les choc des cultures, une des paroles de José, Père Blanc et directeur de la bibliothèque, à mon arrivée à propos de la conduite automobile : « En France, la loi est impérative, en Espagne (il est espagnol) elle est indicative et ici [en Algérie] elle est décorative » ! ! ! Je n’ai pas encore hâte de me mettre à cette conduite digne des courses de « fun cars ».

 

Mais c’est aussi et surtout la magnifique vue sur la Mer Méditerranée et malgré toute cette eau bleue, on espère la pluie pour nous sauver de la sécheresse qui oblige les autorités à couper l’eau tous les deux jours environ.

 

À la bibliothèque, je n’ai pas eu le temps de dire ouf ! On m’attendait de pied ferme et j’ai rapidement été projetée dans le quotidien : accueil des abonnés pour les prêts des livres les après-midi, début du « cercle de lecture » que j’anime (enfin j’essaye) une fois par mois, et où nous tentons d’aborder divers sujets à travers les lectures des uns et des autres (étudiants en médecine, infirmière, dentiste, pédiatre, enseignants etc.…mais aussi algériens, espagnol, française, rwandaise,… quel melting-pot !), cette semaine nous avons parlé de nos lectures à propos du dialogue inter religieux. Vaste sujet et vaste débat, mais très intéressant. Et puis surtout j’ai commencé à donner les cours de français une fois par semaine à une vingtaine de jeunes femmes. Je travaille avec trois Pères et cinq oranais (deux hommes, l’un d’eux connaît très bien la Chartreuse pour y séjourner régulièrement l’été, et trois jeunes femmes)

Ce sont aussi ces rencontres et ces échanges avec les étudiants africains (camerounais, burundais, congolais, etc.….), qui me font dire que oui vraiment mon vœu est exaucé : je suis en Afrique….. du Nord certes, mais aussi grâce à toute cette population d’ici et d’ailleurs, je suis aussi en Afrique ! ! ! Chouette !

 

Bon vent,

À bientôt,

Novembre 2006. Lulu.

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Retrouvez l’article complet :

http://www.ladcc.org/ puis : « Nouvelles des volontaires »