06/08/2007
COOPERATION : UNE EXPERIENCE POUR TOUS LES AGES !
Cécile et Alain Mignot, jeunes retraités du diocèse de Rennes, ont décidé de partir comme volontaires avec la Délégation Catholique pour la Coopération. Depuis 18 mois, ils aident à l’administration du diocèse algérien de Ghardaïa. Par ce petit billet du Sahara, ils nous expliquent le sens de leur démarche de volontariat
Mais que font-ils dans le désert ?
Cette question cent fois posée, nous la vivons au quotidien depuis un an ! Partir comme volontaires, en couple, à l’heure de la retraite, ce n’était pas tellement pour "faire" mais plutôt pour "être" ensemble dans une réalité nouvelle, au service de l’Eglise présente à un peuple. Et bien nous ne sommes pas déçus !
L’Eglise au Sahara ?
"Le Sahara...du sable et des musulmans" disait le Pape. En effet, c’est un diocèse de deux millions de km², avec 100 permanents (religieuses, religieux, prêtres et quelques laïcs) éparpillés sur 15 localités et des chrétiens de passage... Nous y avons vécu l’arrivée du nouvel évêque, Claude Rault, qui visite, rencontre, anime ces communautés ; son "siège épiscopal" est sa voiture ! Il nous a invités à faire partie de son "conseil" pour partager sa réflexion pastorale et la vie du diocèse.
Cette population musulmane qui nous accueille, que nous révèle-t-elle ?
Les cours de français que nous donnons, nous, aux adultes si désireux de pouvoir parler, écrire, échanger... les Pères aux scolaires, permettent aux Mozabites -d’origine berbère- et aux Arabes -issus d’Arabie- de se rassembler, hommes et femmes (ce qui est difficile pour certains). Ces temps de formation, comme les bibliothèques de prêts et de recherches, sont des occasions d’échanges, de confrontations, d’ouverture pour eux et pour nous. Rien n’est petit... ces rencontres nous permettent de partager les événements familiaux et religieux : c’est le dialogue de la vie !
Ce dialogue nous le vivons souvent séparément ; les Mozabites ferment leur porte entre hommes et entre femmes. C’est pour nous un manque ; et la vie "sous le voile" des femmes mozabites est, pour moi, une souffrance (plus que pour elles : c’est une coutume à laquelle elles donnent sens) Et la parole entre femmes garde la saveur de la complicité, du rire partagé, de la confiance simple, comme le bain au hammam où l’on se frotte mutuellement avec tant de bienfait ! Pour certaines, c’est la couture et le tricot qui nous rassemblent ; et là aussi au delà des aiguilles, les paroles et les cœurs tissent des liens singuliers ; ce savoir-faire permet à certaines un peu d’autonomie financière. Les ressources sont précaires.
Ce qui nous semble clair pour la rencontre, comme pour la vie en Eglise, c’est la nécessité de durer pour que les différences créent de la vie ensemble. Cette durée des chrétiens que nous rencontrons au Sahara les rend simples et étonnamment "jeunes", le cœur brûlant... C’est une belle stimulation pour notre couple qui dure depuis 37 ans!
Alain et Cécile Mignot
en 2006
09:50 Publié dans 7-VOLONTAIRES du 21e siècle | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook
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