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27/08/2007

Denis RICHARD, l’assistant à l'Université d'Alger

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« Vient la période du service militaire, à une époque où les militaires semblent être à l'antipode des étudiants, à l'issue d'une guerre qui n'a pas osé dire son nom et à laquelle Denis Richard s'était opposé jusqu'aux accords d'Evian comme militant de l'UNEF. Ayant décidé de prendre part à la reconstruction de l'Algérie, en participant aux chantiers d'alphabétisation de Kabylie et à la formation des instituteurs de Ben Aknoun entre juin et septembre 1965, il avait demandé à effectuer son service militaire en tant que coopérant en Algérie. Il fut bien surpris lorsque sa feuille de route lui parvint aux États-Unis : d'abord parce que son désir était exaucé mais aussi parce qu'il n'avait pas d'argent pour rentrer en France. Il s'en tirera par un expédient au Canada que je ne veux pas dénoncer ici. Le voila donc assistant à l'université d'Alger entre 1966 et 1968, en tant que coopérant. Il y restera jusqu'en 1970, obtenant le seul poste d'assistant titulaire attribué par les ambassades.

 

L'Algérie restera à jamais dans son coeur comme pour tous ceux qui y sont jamais allés ; il y retournera régulièrement jusqu'en 1989. Il en profite pour s'initier à pêche sous-marine et pour améliorer ses talents de conciliateur : en tant que syndic bénévole de l'immeuble de douze appartements qu'il habite, 3 rue Desseigne à Alger, à quelques jours des nombreuses fois où la compagnie d'électricité ou des eaux menace de déconnecter l'installation, il va voir chaque copropriétaire un par un pour expliquer que, cette fois-ci, il faut quand-même payer les factures.

 

Denis reprend les cours de Roger Godement, qui vient de partir. Il s'aide des excellents polycopiés de l'UNEA (Union Nationale des étudiants Algériens) que ce dernier y avait laissés (Denis citera ces polycopiés à maintes reprises dans ses livres de préparation au CAPES, quelquefois avec la mention ``introuvable''). Il y rencontre, entre autres, Boutet de Montvel dont il est l'assistant, Jean-Marc Braemer avec qui il collaborera plus tard, Rémy Chauvin qui l'initie à la logique, Ahmed Bekroucha, marocain et théoricien des nombres qu'il trouve passionnant, et Jouanolou, spécialiste de géométrie algébrique. Il ne manque aucune conférence de Georges Poitou, alors président de l'université d'Orsay, qui vient régulièrement. » …

 

Propos de Patrick Cégielski : à l'occasion du congrès organisé par ses anciens élèves et collaborateurs pour les soixante ans de Denis Richard.

 

 

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21/08/2007

Daniel JUMEAU, un coopérant devenu CHANTEUR

 Voici un message reçu de Daniel JUMEAU :2cdcae0b113c43055bd1e80ab10dcf6c.jpg

 

« J'ai enseigné la chimie en Algérie, au Technicum de Sétif de 1978 à 1980.

Je suis allé faire un  tour sur votre blog. J'aurais bien mis un avis de recherche concernant cette période et ce lieu mais je n'ai pas réussi...

 

Amicalement  » Daniel

 

 

L’avis de recherche est maintenant lancé !

 

Et voici son autobiographie :

"Je suis né à Aubervilliers un 18 septembre 1956, mais à peine six mois plus tard je suis allé vivre à côté de Perpignan avec mes grand parents jusqu'à l'âge de cinq ans. De cette prime enfance il me reste quelques souvenirs heureux, choyé par une grand-mère qui restera une des personnes les plus importantes de ma vie. La musique est arrivée très tôt et avec elle les premiers spectacles, mais c'est à vingt ans que j'ai commencé à écrire mes premières chansons, sur la guitare d'une amie pendant un séjour étudiant à la montagne et après une soirée très arrosée…

 

Depuis l'écriture m'est devenue indispensable, et elle n'a cessé de m'accompagner pendant tout le reste de ma vie. Mon premier spectacle, c’était en 1980 au festival off d'Avignon, dans une formule très classique (guitare et flûte traversière) après deux ans passés en coopération en Algérie à enseigner la chimie. Après ça je suis allé vivre à Paris, essentiellement pour tenter ma chance dans la musique. Là j'ai rencontré des musiciens de jazz qui ont sensiblement changé mon univers musical. Parmi eux Bernard Maury, un pianiste exceptionnel, qui a magnifiquement harmonisé les chansons.

 

 

Récemment pour fêter "ma résurrection" j’ai décidé de produire l'album que je rêvais de faire, un album plus abouti musicalement et qui me corresponde vraiment. "Ambivalence"  est maintenant terminé, et même si je n'ai toujours pas de distribution, je garde l'espoir… Je sais que même quand ça paraît impossible, tout peut bien se terminer…"

 

 

Daniel Jumeau

 

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13/08/2007

Mohamed Rochd, ex Jules KEMPF, coopérant

Mohamed Rochd, spécialiste d’Isabelle Eberhardt et critique littéraire est né Jules KEMPF.

En 1963, il était coopérant à Kenadsa, un village près de Béchar . … Et il est resté en Algérie !

Voici un entretien réalisé par Menaouar Bahloul pour le journal algérien La Nouvelle République

 

La Nouvelle République : Vous vous intéressez à Isabelle depuis 30 ans. Pouvez-vous nous expliquer comment cela a débuté ?

 

Rochd Mohamed : J’ai été affecté en 1963 à Kenadsa, un village près de Béchar, en tant que coopérant français. C’est en ramassant de vieux livres que je découvris un texte d’Isabelle intitulé ″Retour du troupeau à Kenadsa″. Ce texte émerveilla l’enseignant que j’étais et les enfants dont j’avais la charge.

 

Vous êtes musulman depuis quand ?

Je me suis converti à l’Islam le 12 avril 1965 à l’occasion de l’Aïd El Kébir. Je me suis marié la même année avec une algérienne. C’est d’ailleurs Isabelle qui a joué un grand rôle dans ma conversion à l’Islam, ainsi que la bonté légendaire propre aux gens du Sud.

 

82a965cfbf91635173cf36d914ddd49c.jpgOn a beaucoup parlé de cette jeune fille. Qui est-elle en réalité ?

Née le 7 février 1899 à Genève, Isabelle est morte le 2 octobre 1904 à Aïn Defla (Algérie). Destinée singulière que celle de cette jeune femme issue de l’aristocratie russe, qui ne connaît que l’exil et qui est décédée à 27 ans et demi, victime de la crue d’un oued, à l’orée du Sahara sous le déguisement d’un cavalier arabe.

 

Et Isabelle et l’Islam ?

Isabelle éprouve un grand amour pour le pays et le peuple algérien. Elle défendit les musulmans, ses frères. Mon principal objectif, disait-elle, est de défendre les musulmans et les plus démunis. Elle s’est convertie à l’Islam et s’est mariée avec un spahi.

Des projets ?

Des démarches sont entreprises avec la perspective de créer une fondation d’Isabelle, mais cela nécessite beaucoup de fonds. La Suisse est partante pour restaurer la tombe d’Isabelle qui a été endommagée. Il faut une volonté politique pour redonner à Isabelle, cette Maghrébine d’adoption, la place qui lui revient dans notre société arabo-musulmane.

 

Sinon ?

J’attends d’être recruté à l’université dans le département de français. Cependant, des problèmes persistent en raison de mon âge (je suis né en 1941). Il faut une dérogation, une autorisation du ministère afin que je puisse travailler. En attendant, je continue d’écrire et de faire de la recherche.

 

Entretien réalisé par Menaouar Bahloul

En intégralité sur DzLittérature

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06/08/2007

COOPERATION : UNE EXPERIENCE POUR TOUS LES AGES !

Cécile et Alain Mignot, jeunes retraités du diocèse de Rennes, ont décidé de partir comme volontaires avec la Délégation Catholique pour la Coopération. Depuis 18 mois, ils aident à l’administration du diocèse algérien de Ghardaïa. Par ce petit billet du Sahara, ils nous expliquent le sens de leur démarche de volontariat

Mais que font-ils dans le désert ?

Cette question cent fois posée, nous la vivons au quotidien depuis un an ! Partir comme volontaires, en couple, à l’heure de la retraite, ce n’était pas tellement pour "faire" mais plutôt pour "être" ensemble dans une réalité nouvelle, au service de l’Eglise présente à un peuple. Et bien nous ne sommes pas déçus !


L’Eglise au Sahara ?

"Le Sahara...du sable et des musulmans" disait le Pape. En effet, c’est un diocèse de deux millions de km², avec 100 permanents (religieuses, religieux, prêtres et quelques laïcs) éparpillés sur 15 localités et des chrétiens de passage... Nous y avons vécu l’arrivée du nouvel évêque, Claude Rault, qui visite, rencontre, anime ces communautés ; son "siège épiscopal" est sa voiture ! Il nous a invités à faire partie de son "conseil" pour partager sa réflexion pastorale et la vie du diocèse.


Cette population musulmane qui nous accueille, que nous révèle-t-elle ?

Les cours de français que nous donnons, nous, aux adultes si désireux de pouvoir parler, écrire, échanger... les Pères aux scolaires, permettent aux Mozabites -d’origine berbère- et aux Arabes -issus d’Arabie- de se rassembler, hommes et femmes (ce qui est difficile pour certains). Ces temps de formation, comme les bibliothèques de prêts et de recherches, sont des occasions d’échanges, de confrontations, d’ouverture pour eux et pour nous. Rien n’est petit... ces rencontres nous permettent de partager les événements familiaux et religieux : c’est le dialogue de la vie !
Ce dialogue nous le vivons souvent séparément ; les Mozabites ferment leur porte entre hommes et entre femmes. C’est pour nous un manque ; et la vie "sous le voile" des femmes mozabites est, pour moi, une souffrance (plus que pour elles : c’est une coutume à laquelle elles donnent sens) Et la parole entre femmes garde la saveur de la complicité, du rire partagé, de la confiance simple, comme le bain au hammam où l’on se frotte mutuellement avec tant de bienfait ! Pour certaines, c’est la couture et le tricot qui nous rassemblent ; et là aussi au delà des aiguilles, les paroles et les cœurs tissent des liens singuliers ; ce savoir-faire permet à certaines un peu d’autonomie financière. Les ressources sont précaires.
Ce qui nous semble clair pour la rencontre, comme pour la vie en Eglise, c’est la nécessité de durer pour que les différences créent de la vie ensemble. Cette durée des chrétiens que nous rencontrons au Sahara les rend simples et étonnamment "jeunes", le cœur brûlant... C’est une belle stimulation pour notre couple qui dure depuis 37 ans!

Alain et Cécile Mignot

en 2006

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