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30/07/2007

Daniel NICOLAS, un ″coopérant″ atypique

″Si c’était à refaire, je le referais.″  

 

« Daniel Nicolas est né dans l’agglomération de Longwy en Meurthe et Moselle le 20 juin 1932.

À 18 ans, Bac en poche, il s’engage au 11ème bataillon de choc parachutiste. Libéré de son engagement, Daniel part au Canada. Il sera bûcheron au Québec, docker à Montréal, ouvrier dans une usine de papier.

L’idée de devenir prêtre lui revient. Il rentre en France et se retrouve avec les jeunes séminaristes, lui qui avait déjà baroudé chez les paras et s’était aventuré au Canada.

Il prend contact avec une équipe de la Mission de France où il se trouve à l’aise avec un monde un peu nouveau. Ordonné prêtre en 1959, il parcourt la Tchécoslovaquie , la Yougoslavie et la Grèce et à son retour on lui propose une  affectation à Hussein Dey (à Alger) qu’il accepte de bon cœur.

Dès 1960 l’équipe de la Mission de France d’une paroisse de 30 000 pieds-noirs et 100 000 Algériens a conscience d’être là pour les deux communautés. FLN, OAS, Gendarmes et militaires étaient leur quotidien.

À l’indépendance il va apprendre l’arabe, et sur la base de ses compétences techniques en mécanique, il obtenait du Ministère de l’Education Nationale Algérien un poste d’enseignant au Lycée technique de Annaba. Il y aura occupé les postes de professeur, chef d’atelier, chef des travaux de 1964 à 1975. »

Je rencontrais pour la première fois un prêtre ouvrier, et il était prof dans un Lycée, c'était en 1969.

La suite nous l’avons un peu partagée, je le retrouvais à Tunis, et alors qu’en 1978 je rentrais en France sur Nice ; lui, poursuivait jusqu’en 1983 pour revenir et enseigner au Lycée d’Orange pendant cinq ans et … repartir en Mauritanie en 1988.

Il démarre alors une aventure étonnante, il accueille chez lui une bissao-guinéenne qui était enceinte, vit les tensions communautaires entre les Noirs et les Maures, se réfugie dans les locaux de l’ONU, fait migrer en France la maman et sa fille via le Portugal et adopte la petite Marie-France dont il était le parrain.

1992 sonne le temps de la retraite. Daniel est revenu à Orange, et il s’investit dans une association. C’était avant que la ville n’élise un maire du Front National, Jacques Bompard.

Le « statut » de Daniel a été le plus souvent secret. « C’est un secret que personne ne connaît, disait-il de Mauritanie. Je suis doublement hors-la-loi : en professeur officiellement laïc de l’Etat français et en exerçant dans l’Education nationale d’une République islamique… »

Ne lui demandons pas s’il a un cœur, il suffisait de l’écouter parler de Marie-France, sa fille adoptive. Il en était très fier quand, à l’âge de 8 ans, elle a chanté dans Carmen, au théâtre antique d’Orange. À la télé, on n’a vu que ce petit minois noir, sûrement au grand désespoir de Bompard …

Nous étions quelques uns à le retrouver ce samedi 9 décembre pour célébrer sa mémoire.

 Hommage rendu par Christian JAMBOU

 

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Ce texte sur le Blog de Christian

 

21/07/2007

À tous mes amis d'El Milia (Michel COLLIGNON)

 À tous mes amis d'El Milia ,

 

En 1967, je suis parti pour El Milia au titre de la coopération pour deux ans. Je suis rentré en France ... 8 ans plus tard après avoir enseigné au CET et accompagné l'équipe de foot qui s'est appelée JSEM, puis CREM et qui s'appelle désormais CRBEM.

 

J'ai publié un certain nombre de photos en ma possession: je me rends compte que cela ne représente qu'un bref aperçu de mon séjour de huit ans.

 

J'ai finalement fait peu de photos, j'ai vécu parmi vous sans imaginer que c'était temporaire et que 30 ans plus tard l'envie de regrouper ces souvenirs me tiendrait tant à coeur ...

 

Si vous avez des photos de l'époque, vous pouvez me les faire parvenir: je me ferais un plaisir de les publier.

 

De toute façon, les objets que j'ai ramenés me rappellent chaque jour cette époque: de la poterie achetée sur la route à Sidi Abdelaziz au plateau en cuivre que m'a offert le CREM lorsque je suis parti; des cornes du bélier de l'aïd que m'avait données Boucherit le boulanger à la lanterne en cuivre achetée à la maison de l'artisanat de Constantine (rue Abane Ramdane) ...

 

Je vais sans doute faire des photos de ces souvenirs......

   

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À bientôt sur mon Blog

 

Michel Collignon

15/07/2007

L’ALGERIE, LE GRAND SAUT POUR LE DR BIGOT.

b543604f2a57ef49802094ca1d231b01.jpgJean-Jacques BIGOT est né en 1946 dans l’Eure-et-Loir. Par hasard, dit-il. Sa famille s’était enracinée à Paris depuis longtemps déjà. Il y a grandi. Sept ans à Paris-même puis en banlieue. Il y a fait ses humanités puis sa médecine. Il y a passé sa thèse.

 

C’est en banlieue qu’il a fait ses premiers remplacements avant le grand saut : coopérant en Algérie.

En rentrant d’Afrique du Nord, en 1975, ce parisien choisit de s’installer au Houga, au cœur du Gers. Il y exerce toujours 30 ans plus tard. Seul.

 

Jean-Jacques pratique encore cette médecine rurale qui fait si peur aux jeunes diplômés. Médecin pompier volontaire depuis 1975, il aurait aimé rompre cette solitude professionnelle. Une tentative d’association avorta à la veille de la signature.

 

Maintenant, à sept ans de la retraite, il a choisi de mieux s’organiser, et réussit à dégager un peu de temps... pour … chanter.

  

  Qu’est-ce qui le pousse à chanter, à diriger ?

« Je crois que c’est le plaisir de dynamiser un groupe autour d’un projet artistique commun, plaisir du beau résultat, plaisir du groupe très soudé par le travail assidu, la jouissance de l’oreille et le résultat final.

Chanter en groupe, c’est retrouver également le chemin de l’art et redevenir soi-même artiste, c’est-à-dire créateur de beau. Monter une pièce polyphonique nous plonge en effet dans une belle aventure artistique. On construit ensemble avec d’autres et pour d’autres.

Être « ensemble » c’est peut-être ce qui résume ce que nous ressentons. Former un ensemble qui fonctionne bien. S’écouter et s’ajuster. Je leur répète souvent : « Chantez moins fort. Écoutez les autres. ».

C’est là qu’est le plaisir, la justesse, l’harmonie, une forme de communion.

Il y a aussi le plaisir du puzzle, de l’assemblage, de l’alchimie. Les pupitres travaillent d’abord chacun de leur côté, sous la direction de répétiteurs. Ensuite, on assemble.

Parfois, la magie opère. J’ai appris tout seul à diriger, « sur le tas ». Ca tient peut-être à une vocation refoulée d’enseignant. J’aime faire partager ce que je connais, ce qui m’a donné du plaisir. Je retrouve ça dans mon autre passion, le sport (tennis, planche à voile, dans le temps saut à la perche). J’aime aider les gens à se perfectionner. Quelle satisfaction quand les morceaux sélectionnés leur procurent le plaisir de découvrir une mélodie, des harmonies nouvelles, l’essence de la musique derrière la partition.

C’est une forme vivante d’éducation musicale. On vit de l’intérieur comment est faite une orchestration. Aucun de mes choristes n’a une voix de soliste. Certains timbres ont des défauts. Certaines oreilles sont en difficulté. Pourtant, par le travail du groupe, on arrive à un résultat agréable. Le résultat est bien supérieur à la somme des parties !

Cette activité rythme mon temps, ponctue la semaine : recherche de partitions, harmonisation, préparation du travail et répétitions. J’y pense même entre deux malades et je travaille mes chants dans la voiture entre deux visites. Cela m’accompagne toute la semaine. C’est un stimulant, un dynamisant. C’est ma dope ! »

 

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09/07/2007

Jean-Philippe BRETTE et ses ″Souvenirs d'Algérie heureuse″

Jean-Philippe Brette est écrivain mais aussi et avant tout Médecin.  

Médecin coopérant en Kabylie de 1982 à 1984, l'auteur a été profondément marqué par ce séjour et par sa rencontre avec les habitants de cette région. J.-Ph. Brette réussit brillamment un exercice périlleux : le mélange des genres, car à travers une dizaine de récits qui ressortissent à la fois du document vécu et de la poésie, il parvient à communiquer sa fascination nostalgique pour des personnes qui lui ont inspiré amour ou amitié - et pour une terre forte mais si féminine dans sa manière de capter les émotions. "

 

EXTRAIT DU DOSSIER DE PRESSE :

De 1982 à 1984, Jean-Philippe Brette fut médecin coopérant en Algérie, un "médecin captif, prisonnier de légendes... un rêveur". Il a sillonné le pays de dispensaire en dispensaire et prescrit des ordonnances. Rédigés dans un style télégraphique afin de capter au vol les impressions les plus fugaces, ces "Souvenirs" restituent le climat embaumé de la Kabylie, le scintillement de ses feuillages, la terre ocre et poudreuse qui aurait enflammé le peintre Corot, les après-midis alanguis de chaleur, les parties de carte dans les arrière-salles, l'attente du soir et de l'autre, dans "ce pays couvert de cimetières qui donnent l'envie d'y mourir. Dans la beauté. Dans l'ombre de l'olivier. Dans la voûte étoilée". (M.S., "L'événement du jeudi", 10 au 16 juin 1993)

 

" L'ouvrage "Un retour à l'Algérie Heureuse" que l'auteur présente comme un voyage ethnographique à la rencontre des tradipraticiens de Kabylie - entre Timezrit, Chabet-el-Ameur, Bordj-Menaïel, Tademaït et Drâa-el-Mizan... - relate ses souvenirs, ces retrouvailles avec ce pays, ses gens et ses amis... Plus qu'un reportage ou un récit de voyage, Un retour (...) est un livre d'images que l'on peut voir mais aussi sentir sous ses pas, avec l'auteur, le coriandre, le safran, la menthe, le romarin... Les odeurs de la terre et du ciel... L'odeur du sang...

"Une oeuvre difficile" prévient l'auteur. Mais une fois que vous aurez franchi ce pas sans porte, sans doute vous laisserez-vous éblouir par ce texte-image qui plonge ses racines dans le "Pays des Tribus" ("bilâd leqbayel"), si profondément que l'on retrouve Homère. (...)

 

EXTRAIT DE L'OUVRAGE :  

Avril 1992.

Ce soir là, entre Alger et Tizi...

L'autoroute paraissait verser,

Basculer doucement dans la terre d'Algérie,

S'enfoncer dans un pays sans âge.

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