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23/09/2011

Messages à Jean-Pierre CHATEAUDON (2)

 

Message de BITAM Abdenour (Jeudi 7 août 2008)

 

Bonjour Monsieur CHATEAUDON,

 

En rentrant sur ce site j'ai eu une immense surprise : j'ai trouvé un message venant de vous à peine deux jours après avoir découvert ce site. C'est une joie sans précédent qui me submerge. Vous ne pouvez savoir à quel point nous tenons à vous ; les années n'ont pas du tout entamé l'affection, le respect, et l'immense considération que nous avons pour vous. Je me fais l'interprète de mes camarades du collège pour vous dire tout le bien que cela nous fait de vous savoir à nouveau près de nous. Puisque vous êtes toujours adepte du stylo et du bon vieux papier, vous aurez droit à une longue lettre et vous pourrez toujours jeter un coup d'œil sur l'orthographe...

 

Un grand merci au webmaster. Si Hercule en écartant les falaises de Gibraltar a ouvert un détroit, vous, vous venez de réunir les deux rives de la Méditerranée à plus de 30 ans de distance. Encore une fois soyez remercié.

 A.     B.

 

 

Message de Amarouche (Samedi 9 août 2008)

 

À M. Chateaudon

 

C'est par un heureux hasard que j'ai découvert ce site et su avec ravissement que M. Chateaudon est toujours de ce monde.

 

Monsieur, vous ne pouvez deviner l'immense joie que j'éprouve de pouvoir vous écrire après toutes ces années alors que le long fleuve, pas toujours tranquille, de la vie nous a séparés comme des fèves sur une claie. Vous nous avez tous marqués et nous ne pouvons vous oublier. Je me souviens que j'étais en quatrième, vous étiez mon professeur de dessin. Vous étiez un jeune-homme blond, à lunettes, très prévenant et jamais en colère. Vous nous remettiez des invitations pour tous les gens lettrés de la ville et des villages pour qu'ils viennent voir les films que vous projetiez en fin de semaine et à l'issue desquels il y avait un débat. Même s'ils ne venaient pas nombreux, vous continuiez à inviter tout le monde. Vous nous avez initiés aussi à la musique. Et c'est avec vous que nous découvrions alors ces matières magiques qui éveillèrent notre curiosité.

 

Soyez assuré de ma gratitude, de mon immense respect. Votre nom n'est pas oublié et c'est avec beaucoup d'affection qu'il est rappelé par tous les anciens élèves du Collège d’Enseignement Général de Fort National. Je pense aussi à Mlle Tenoz, Mlle Brunelle, M. Torcq, M. Ebion qui ont tous contribué à déposer en chacun de nous un petit trésor de connaissance.

 

MERCI M. CHATEAUDON.

 

 M. M.

 

 

Message de HERNANE (Vendredi 15 août 2008)

 

Bonjour,

 

Je suis un ancien élève du CEG de Larbaâ Nath Irathen ( ex Fort National ). J'ai fréquenté ce Collège durant quatre années, de 1972 à 1976. Je souhaite rentrer en contact avec mes anciens enseignants ainsi que mes anciens camarades de classe de l'époque. Je garde un très bon souvenir de M. Jean-Pierre Chateaudon que je salue vivement.

 

M. Jean-Pierre Chateaudon était mon enseignant de français. Je n'oublierai jamais les animations qu'il assurait : le journal mural et aussi les projections de films au foyer de l'internat. Je citerai également Mme Le Roux mon enseignante de français durant l'année 1973/1974. Je serais très heureux d'avoir de vos nouvelles.

 

 M.O. Hernane

 

 

Message de Le Roux J.E. (Mardi 9 septembre 2008)

 

Je voudrais répondre à ceux qui, avec des mots qui me vont droit au cœur, demandent de nos nouvelles, à moi et à ma femme.

 

Les circonstances qui me conduisent à écrire ce message sont très particulières : ma femme Dany est décédée le 17 juin 2008, la veille de son anniversaire. Elle aurait été particulièrement heureuse de lire les phrases qui lui étaient adressées ; malheureusement, depuis trois ans elle ne pouvait plus trouver de sens dans un texte écrit. Je considère qu'en vous adressant à elle vous l'avez, d'une certaine manière, accompagnée, et je vous remercie de tout cœur, avec en toile de fond les cinq années très riches que nous avons passées chez vous.

 

J'ai eu plusieurs fois au téléphone J.P. Chateaudon, et notre regard sur ce passé est le même ; nous aimerions séjourner encore une fois en Kabylie, mais je pense que les "circonstances" actuelles seront à jamais un obstacle majeur à notre venue chez vous.

 

Bien amicalement à vous tous, nos anciens élèves aujourd'hui cinquantenaires...

 

 J.E. Le Roux

 

 

Message de Hocine Imrazène (Dimanche 18 janvier 2009)

 

Je suis un ancien élève du C.E.G de Fort National (Larbaâ Nath-Iraten) - 1968-1972.

 

Je remercie tous les enseignants français qui ont contribué à notre développement et à notre savoir. Beaucoup de leurs élèves occupent des postes importants que ce soit en Algérie ou à l’étranger. M. Leroux nous a initiés à la musique avec la chorale dont je faisais partie, M. Chateaudon au cinéma avec ses films d'art et d'essai, et j’en passe.

 

Les années passent mais vous restez dans nos cœurs à jamais. Je raconte souvent à mes filles ces belles années du collège. Un grand merci à vous chers enseignants.

 

 Imrazène H.

 

 

Message de Mokhtar Choubane (Jeudi 22 janvier 2009)

 

Je remercie tous ceux qui participent à la vie de ce site. J’ai été élève au C.E.G. de Fort National de 1968 à 1971, puis au Lycée de la même ville de 1973 à 1975. Beaucoup de beaux souvenirs sont restés gravés à jamais dans ma mémoire, à tel point que je raconte souvent à mes trois enfants toutes ces années passées comme interne (six années à Fort National et une année à Michelet).

 

Je n’oublierai jamais M. Chateaudon, M. et Mme Leroux, Mme Bossu, M. Ghebbi, M. Ayoub, M. Delaube et tant d'autres. Je les remercie tous du fond de mon cœur pour la culture, le savoir, les loisirs et les distractions qu’ils nous ont apportés.

 

M. Chateaudon en dehors de ces cours de français, nous projetait certains soirs des documentaires et des films. Il nous initiait à la confection de petits coffres berbères. M. et Mme Leroux nous apprenaient la musique et le chant choral. En évoquant cette famille, je rends un grand hommage à M. Leroux suite à la disparition tragique de son épouse.

 

Fraternellement

Mokhtar Choubane

 

 

Message de Akli Oumsalem (Mardi 13 octobre 2009)

 

Bonjour à tous,

 

Par pur hasard, je tombe sur ce merveilleux site qui nous fait plonger dans les souvenirs lointains de notre jeunesse. Je suis un ancien élève de M. Jean-Pierre Chateaudon le noble. "Il a su adapter le programme de l’époque à la réalité kabyle des montagnes de Fort National". Tout est encore gravé dans ma mémoire comme si cela datait d’hier : les travaux champêtres... Je rends un très grand hommage à M. Jean-Pierre Chateaudon que je voudrais rencontrer aujourd’hui sans oublier M. Le Roux qui nous faisait la chorale. C’était nos meilleurs moments.

 

 A. O.

 

 

Message de RAID H. (Mardi 27 octobre 2009)

 

À MONSIEUR J.-P. CHATEAUDON

 

Ancien élève du collège de Fort National, je suis très ému par les témoignages sur mon prof de français M. J.-P. CHATEAUDON de qui j’ai reçu une carte postale puis une lettre très longue juste après l’année de son départ. Depuis pas mal de choses se sont passées. Je me rappelle encore certaines de ses phrases : "Cessez de traîner les savates" et "Je tiens à vous dire que la classe n’est pas un moulin et M. CHATO n’est pas un meunier".

 

Une image me reste : M. CHATO arrive dans la cour du collège et gare sa voiture - une COCCINELLE VERTE - entre les eucalyptus, 10 cm de neige, un cache-nez autour du cou et une chemise à demi-manches marron, arrive en classe, nous demande d’ouvrir les fenêtres et s’accoude sur la table la plus proche de la porte, avec son regard lointain vers la cour et de là nous invite à corriger un exercice qu’il nous a donné la veille.

 

J’aimerais bien par l’intermédiaire de votre fille avoir des nouvelles. Par la même occasion je demanderais des nouvelles de Mme LEROUX, puis de mon prof de français au lycée Mme CHATELLIN et aussi de STÉPHANE GODENDAY sans oublier mes camarades de classe HERNANE M.O, DJEBLI H., KERDJA M., et tant d’autres...

 

 R. H.

 

LARBA NATH IRATEN_CEM-1970_(JP Chateaudon)_detail.jpg

Détail d'une photo trouvée sur le Net (J-P Chateaudon à gauche)

 

16/09/2011

Messages à Jean-Pierre CHATEAUDON (1)

Message de Amar Ou Mohand (Lundi 22 janvier 2007)

 

Bonjour,

Je souhaiterais prendre contact avec tous mes anciens professeurs du collège de Fort-National (Kabylie) de 1970 à 1974 et ceux du Lycée Technique d'État de Dellys (Kabylie) entre 1974 et 1977. Je souhaite échanger avec eux des nouvelles, des photos, les revoir dans la mesure du possible et les inviter.

J'ai un autre vœu à formuler... Serait-t-il possible d'organiser un regroupement des anciens coopérants avec leurs anciens élèves dans leurs anciens établissements ? C'est peut-être un rêve ? Mais sait-t-on jamais.

Recevez ces quelques photos de la Kabylie. Je les dédie à tous nos anciens professeurs. Certains d'entre eux nous ont marqués à vie. Je n'oublierai jamais M. Jean-Pierre Chateaudon, M. Le Roux, Mme Jobert, M. Salvat, M. Chanteloup, Mme Vérité... et j'en passe.

Bonjour et salutations à tout le monde.

 

Message de Chateaudon Jean-Pierre (Jeudi 22 mars 2007)

Bonsoir Amar Ou Mohand,

J'ai pris connaissance de ton message du 22 janvier 2007.

Bien cordialement

Jean-Pierre Chateaudon

 

Message de Menhouk Merzouk (Vendredi 3 août 2007)

Ce message s'adresse bien entendu à Jean-Pierre Chateaudon. Bien sûr, tu fais parti des monuments du réveil de la conscience amazigh... en tout cas à Fort National. Tu es le premier à avoir prononcé le nom prestigieux de nos jours de JUGHURTA... dans tes cours d'histoire.

En plus du professeur de français, je salue en ce moment un ami qui a su ouvrir beaucoup de fenêtres à ces jeunes collégiens des fins fonds des hauteurs de la Kabylie... c'est le cas de le dire.

En tout cas Jean-Pierre je suis content de trouver tes traces... J'ai essayé plusieurs fois de te rejoindre sur le net... bien entendu.

Voilà vingt ans que je vis au Québec... dans le fin fond (encore un autre fin fond) de la forêt boréale... une petite ville de l'est du Québec...

Bonjour... et j'ai hâte d'avoir de tes nouvelles.

 M. M.

 

Message de Elsa Chateaudon (Lundi 17 septembre 2007)

Bonsoir,

Ce message s'adresse à Merzouk Menhouk. Je suis la fille de Jean-Pierre Chateaudon. C'est moi qui suis "chargée" de consulter de temps en temps le site car mon père n'a pas Internet (le premier mail avait été écrit lors d'une de ses visites chez moi). En tous cas, il a été ravi d'apprendre que vous souhaitiez prendre contact avec lui. Pouvez-vous me transmettre vos coordonnées pour qu'il puisse vous écrire (par la poste : les bonnes vieilles méthodes fonctionnent encore très bien !) ?

En espérant avoir de vos nouvelles...

 Elsa

 

Message de Menhouk Merzouk (Dimanche 23 septembre 2007)

Je suis très ravi de retrouver les traces de M. Chateaudon. Je commençais à douter et je me posais des questions.

Comment ça se fait qu'il ne me répondait pas, ça m'a surpris !

Puisque c'est ainsi... donc il demeure attaché à l'ancienne école qu'il a longuement contribué à développer. Je le comprends très bien...

 

Message de LATTAB N. (Mercredi 2 janvier 2008)

Monsieur LEROUX,

Élève, interne, au collège de LARBAA NATH IRATHEN de 1967 à 1971, je vais sur mes 52 ans et habite actuellement en France depuis 1982. Je suis certifié en maths et exerce actuellement dans un collège en attendant la retraite...

J'ai repris contact depuis quelques années avec l'incontournable M. CHATEAUDON avec lequel je communique régulièrement. Je souhaiterais avoir vos coordonnées (je suis un de vos anciens élèves) ; vous vous souvenez certainement de l'inoubliable chorale à laquelle j'ai participé...

Je profiterai éventuellement de ce nouveau contact pour revivre avec vous certains souvenirs et vous communiquer des nouvelles récentes. Je vous remercie et espère vous lire bientôt.

 N. Lattab

 

Message de Melbouci Mohand ou Ahmed (Mardi 19 février 2008)

Bonjour,

Je suis heureux d'avoir des nouvelles de M. Jean-Pierre Chateaudon que j'ai eu comme professeur durant quatre années. Je souhaiterais reprendre contact avec lui. Il a marqué ma génération et nous lui en serons éternellement reconnaissants. C'est lui qui nous a mis sur la voie et nous a inculqué tant de choses qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Nous ne l'avons jamais oublié et nous parlons de lui chaque fois que nous nous rencontrons. D'autres professeurs nous ont marqués, notamment M. Leroux, M. et Mme Ebion et bien d'autres encore.

Mes salutations distinguées à mon maître à qui je voudrais dire que ses anciens élèves ont tous admirablement réussi. Je suis sûr qu'il en sera ravi et que cela lui fera plaisir.

 M. M.

 

Message de Tahar Mokri (Lundi 24 mars 2008)

Bonjour,

J'ai été élève au C.E.G. de Larba Nath Iraten de 1968 à 1972. Je voudrais contacter mes professeurs de l'époque que je n'ai jamais oubliés, et à qui je dois beaucoup :

Monsieur Jean-Pierre Chateaudon, prof de français et de géographie,

Madame Le Roux, prof de français

Monsieur Jobert, prof de maths et sciences

Monsieur Guebi, prof d'anglais

et Monsieur Videau, prof de français à l'Énita de cap Matifou en 1973. Je vous remercie et à bientôt.

 Tahar

 

Message de Lekhbassene Abderrahmane (Jeudi 19 juin 2008)

Étant moi-même un ancien élève du collège de Fort-National (wilaya de Tizi-Ouzou) dans les années 1967-1973, c'est avec un immense plaisir que je découvre l'existence de ce forum, auquel je m'empresse de me joindre. Il s'agit là d'une occasion inattendue qui me permettra, je l'espère, de renouer le contact avec mes anciens enseignants : M. Jean Pierre Chateaudon, M. et Mme Le Roux, M. Vierra et tous les autres, dont je ne garde que de très bons souvenirs. Un grand merci à vous tous d'avoir, non sans efforts, réussi à faire de nous ce que nous sommes devenus : des citoyens utiles au monde.

Cordialement,

 L.A.

 

Message de BITAM Abdenour (Lundi 4 août 2008)

Je voudrais avec beaucoup de déférence, Monsieur Jean-Pierre CHATEAUDON, vous saluer. Aujourd'hui Internet permet beaucoup de choses, y compris réunir ceux que l'espace sépare. En vous recherchant sur ce fabuleux outil, votre nom a rempli l'écran. Si tel est votre désir -reprendre contact avec l'un de vos anciens élèves- écrivez-moi. Puis comme un conte qui se déroule, cette phase que vous ne connaissez que trop bien : je me souviens comme si cela datait d'hier...

A. B.

 

Message de Chateaudon J.P. (Jeudi 7 août 2008)

Message à Mohand ou Ahmed MELBOUCI à Alger

Abderrahmane LEKHBASSENE à Alger

Abdenour BITAM à Tizi-Ouzou

 

 

Bonjour,

J'ai pris connaissance de ton message ; sache que je suis sensible au fait que tu veuilles entrer en contact avec moi. Il est vrai que les années passées au collège furent dans l'ensemble heureuses et enrichissantes pour un bon nombre d'entre nous, élèves et professeurs ; aussi elles restent indélébiles...

Je te contacte par l'intermédiaire de ma fille cadette Elsa qui communique par internet alors que moi, je suis resté à l'âge du stylo et du papier à lettres ; non pas que je rejette le progrès mais ce nouveau moyen de communication, pour l'instant, ne m'est pas indispensable pour vivre !

Bien cordialement

J.P. CHATEAUDON.

 

LE ROUX J-E+Dany+CHATEAUDON J-P_ph-LeRoux_GéLamBre.jpg

 

Forum-Source des messages

 

08/09/2011

Pierrot de MAGNONNET à BISKRA et DJELFA

 

Une fois ordonné prêtre en Tunisie chez les Pères-Blancs, je pris la décision d'apprendre l'arabe à TUNIS, de 1960 à 1962, et ai passé un diplôme d'arabe littéraire à l'Institut pontifical des langues orientales, comprenant une formation à la civilisation et religion musulmanes.

Je rentrai en Algérie au lendemain de l'indépendance, appelé par Mgr Mercier, évêque du Sahara.

J'ai été envoyé à Biskra, pour transformer la vieille bibliothèque des Pères-Blancs en une salle d'animation culturelle. Le soir de mon arrivée, un ingénieur des Ponts et Chaussées avait été assassiné  dans l’enceinte de la chapelle de Ouled Djellal, à la suite d’une dispute avec un soldat de l'Armée de libération nationale, car il avait empêché son âne de brouter l'herbe de l'enceinte de la chapelle.

Je me suis rendu dans les endroits les plus pauvres de Biskra, en uniforme de Père-Blanc (gandourah, burnous et rosaire). J'y ai été agressé à coup de pierres. D'un commun accord avec le Supérieur, je décidai de ne plus ponter l'uniforme des Pères-Blancs, obstacle à mon désir d'aller vers les plus pauvres. L'esprit d'ouverture, prélude au Concile Vatican II qui s'ouvrirait quelques années plus tard, avait permis cette première victoire contre le dogmatisme.

 

Je commençai à engager un combat contre les structures et institutions ecclésiastiques, que j’estimais obsolètes dans l'Algérie indépendante. Il a fallu se battre contre les conservateurs intégristes Pères-Blancs, heureusement peu nombreux, contre le clergé pied-noir où grenouillaient, tant en Algérie qu'en Tunisie, des sympathisants de « l'Action française », embrigadés par la revue « Verbe » et sa défense de l'Occident contre l'Islam.

J'ai laïcisé la bibliothèque pour la rendre accessible aux Arabes, et répondre à leurs besoins du moment, dans un contexte de naissance de l'Algérie indépendante. Les ouvrages religieux ont été transférés à la paroisse. Cette ouverture au monde arabe m'a été reprochée, mais la majeure partie de mon équipe était sur cette ligne. Nous avons réalisé l'évolution adaptée aux circonstances du moment : être arabe avec les Arabes. J’ai contribué à la restauration de la dignité des Algériens, au développement du pays, à l'aide humanitaire aux plus pauvres.

L'Eglise, et notamment les Pères-Blancs, avaient rompu avec le colonialisme, et de ce fait, nous étions bien acceptés par la population, à cause des services que nous lui rendions ; notre place de chrétiens était là, pas ailleurs.

Laïcisation et ouverture sur la civilisation arabe, l'Islam, les enseignants laïcs de la coopération, baignés d'anticléricalisme. En ouvrant les locaux de la mission, je cassai de cette manière, l'image trop cléricale de la mission: façon d'entrer dans VATICAN Il avec Jean XXIII.

Je participai au développement de l'Algérie indépendante, en devenant Vice-Président de l'Université Algérienne Populaire de Biskra (1964), un mythe de la nouvelle idéologie socialiste.

Malgré ma bonne volonté d'intégration au monde algérien et musulman, j'ai été mis en cause par la jeunesse du Front de Libération Nationale. J'ai ressenti qu'il y avait une tendance du pouvoir algérien qui tentait d'éliminer tout ce qui était français, même « pied-rouge », qui voulait participer au développement de l’Algérie indépendante. Il aurait fallu rentrer complètement dans le nouvel ordre : être algérien, socialiste, autogestionnaire et membre du Front de Libération Nationale...

 

BISKRA_Formation professionnelle.jpg

On m'a demandé de donner des cours au Centre de formation professionnelle de Biskra, nouvellement créé, puis de devenir Directeur-Adjoint en l'absence de Directeur. Comme souvent dans ma vie, j'ai eu l'impression qu'il fallait dire non. Au fond de moi, j'étais opposé à toute action missionnaire à travers l'enseignement et des structures diverses (centre de formation professionnelle d'adultes, école primaire et secondaire libres), disons des « institutions », coûteuses à tout niveau, et qui empêchaient l'annonce de l'Évangile par contact personnel et vie en proximité des gens. Je pensais que ma vocation, c'était le contact avec la population, et non pas une position d'autorité. Toutefois, j'ai fini par obéir par réalisme. J'ai accepté, parce que la structure dans laquelle, je me trouvais n'avait personne d'autre que moi à mettre à ce poste.

 

Ensuite, je fus nommé directeur du Centre de Formation Professionnelle de Djelfa. J'y suis resté quatre ans. Modernisant le centre, je l'ai fait rentrer dans l'autogestion pratique, en conformité avec les directives du pouvoir algérien. Suite au mouvement de mai 1968, je suis allé plus loin ; je réalisais moi-même ma propre perestroïka dans ma manière de diriger le Centre, en harmonie avec mes orientations tiers-mondistes et de partage des richesses.

En 1972, la Direction Départementale du Travail de Médéa m'informe que je ne peux pas rester directeur, parce que je ne suis pas algérien. Elle me propose une formation. J'ai moi-même dû former mon successeur

 

 

BRAND Philippe_Des prêtres épousent leur humanité_2007.jpgTémoignage extrait du livre :

 

Des prêtres épousent leur humanité

 

de Philippe BRAND

 

L'Harmattan, 2007