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24/04/2012

Coopération et Engagement au Jardin (Michel Charmey)

Dossier spécial. Des idées pour agir. Solidarité-intégration.

Dans certaines cités, le chômage endémique a fait des ravages. Dans les quartiers urbains comme dans des zones plus rurales, on cherche à retisser le lien social. À Saint-Étienne, on s'évade de la cité pour cultiver son jardin.

Reportage. Le centre social Espace loisir de Saint-Étienne entend rapprocher les habitants des quartiers sensibles des petits agriculteurs des environs. Centre social Espace loisir de Saint-Étienne. Prix national 2006 pour le projet « Campagne pour la ville ». Saint-Étienne (Loire), de notre correspondant régional.

Pantalons retroussés, Zara, 40 ans, manie la bêche avec dextérité. Tout en binant des plants de courgettes, elle s'aère l'esprit. « Cela faisait longtemps que je n'avais pas travaillé la terre, et cela me fait vraiment du bien », dit-elle en s'épongeant le front, le visage inondé de soleil. Longtemps, c'est peu dire. Depuis qu'elle a quitté Maghnia, à la frontière algéro-marocaine, où le soin des jardins est confié aux femmes. À son côté, Fatma, 63 ans, est aussi venue pour le plaisir de « sentir la terre » en compagnie de ses deux filles, Anissa et Dalila. Pour ces dernières, l'exercice n'a rien d'évident. Mettre en place des plants de tomates demande un coup de main qu'elles n'ont jamais appris.

La petite parcelle de 1 500 mètres carrés, aménagée entre blés et champ de trèfles, a été labourée et préparée au début du printemps par Michel Charmey, éleveur de volailles et producteur de tabac dans cette exploitation située au pied du village de Saint-Galmier (Loire), à 25 kilomètres de Saint-Étienne. « C'est une tradition familiale que d'échanger avec d'autres communautés, de partager nos richesses », explique-t-il. À ces motivations, héritées de deux années passées en Algérie comme professeur d'agriculture, s'ajoute le souci de « permettre aux enfants de découvrir ce qu'est une plante, pour ne plus les entendre confondre une botte de radis et une botte de fleurs ! »

Jardinage_ph-TerreVivante.jpg

Le jardin, où viennent aussi bien les enfants que les parents, est l'un des multiples fruits des croisements entre ville et campagne organisés par le centre social Espace loisir de Montchovet, quartier populaire perché dans les hauteurs de Saint-Étienne, dans une zone urbaine sensible. Là, de grandes barres abritent des familles à faible niveau économique et social, issues pour l'essentiel de l'immigration. Le projet a pris racine en 2004, à l'initiative de l'Association départementale pour le développement de l'emploi agricole et rural (Addear Loire) animé par des membres de la Confédération paysanne. L'idée : nouer des liens entre le monde paysan et les habitants des quartiers. « J'ai tout de suite pensé que cela marcherait, dit Jean-Paul Barbot, directeur du centre social. Ces deux populations ont en commun de venir de la terre. Et toutes deux souffrent d'un manque de reconnaissance de la part du reste de la société. » Trois cents familles et six exploitations sont concernées.

Pour multiplier les échanges, un marché paysan mensuel a été mis en place dans les locaux du centre social. Une dizaine d'agriculteurs viennent y proposer des produits fermiers à un prix modique. « Les agriculteurs souhaitent reconquérir les marchés urbains, aller à la rencontre des consommateurs, souligne l'apiculteur Jean-Paul Suc. C'est une démarche militante, sans grandes retombées économiques. » S'ensuivra une tournée en bus chez des exploitants de la région, et quelques après-midi d'été consacrées à des goûters paysans, marqués par un souci pédagogique. « Nous, Maghrébins, sommes de grands consommateurs de légumes frais, explique Zakia, 53 ans. Mais nos enfants ont tendance à mal se nourrir, à avaler un sandwich ou des frites. Ils ne savent pas comment fonctionne une ferme. Ils n'ont pas l'idée d'y aller ! » « La plupart des jeunes du quartier ne se sont même jamais rendus à la Roche Taillée, en plein Pilat, à quatre kilomètres d'ici, s'étonne Marcel Gaillard, secrétaire du comité des quatre quartiers sud-est de Saint-Étienne. Ils ne se déplacent quelque part que s'ils y connaissent quelqu'un. Ce projet permet de briser la peur qui peut exister vis-à-vis du monde extérieur au quartier. »

Au fil de rencontres, de repas partagés, d'échanges de recettes, le projet prend forme. « Nous n'en sommes qu'au début, souligne Jean-Paul Barbot. Cela peut encore se développer de multiples façons. » Déjà des femmes du centre social, qui à l'occasion préparent des repas achetés par les sociétés alentour, commencent à passer commande de produits fermiers, plutôt que d'aller se fournir au supermarché. Plusieurs réunions ont fait émerger d'autres pistes, comme des stages à la ferme pour les plus jeunes et un jardin accessible à tous, sans avoir à emprunter le minibus du centre social. Les habitants pensent également réserver des moutons pour la fête de l'Aïd-El-Kebir. Une épicerie solidaire pourrait même voir le jour d'ici à deux ans.

 

BÉNÉVENT TOSSERI

 

Source : La Croix

MIS À JOUR LE 27/11/08

Commentaires

Bonjour Madame,Monsieur,


Je vous prie de bien vouloir m'excuser de prendre ainsi de votre temps, mais depuis 2 ans de recherches, je me heurte à des murs successifs....

Ancien Normalien de La Rochelle, et maintenant en retraite, j’ai fait mon service national dans la coopération au Tchad en 1967-68 comme Volontaire Service National.

A ce titre, j’ai été convoqué le 04 septembre 1967 avec 70 autres partants, pour les derniers contrôles de papiers avant mise à l’avion.



1)il me semble que c’était peu éloigné du bois de Vincennes.

2)il me semble que c’était une maison des jeunes ou un lycée ou autre grande salle , mais pas un établissement militaire

Je cherche une MJC ou autre, vers st Mandé ou Porte Dorée ou château de Vincennes…

Où la Coopération aurait rassemblé en septembre 1967 ses coopérants en partance, pour vérifier les papiers, faire une conférence et distribuer les billets d’avion

Sur une semaine, nous étions 1200 à partir et 70 pour le Tchad



Je cherche désespérément cette adresse où le Ministère de la Coopération nous avait convoqués, car pour moi c’était le 1 er jour de ma vie d’adulte indépendant :

Je n’avais jamais quitté mes Parents

Je n’avais jamais pris le train

Je n’avais jamais vu Paris

Je n’avais jamais dormi seul à l’hôtel (suis resté 4 jours car décollage le vendredi 08)

Je partais pour un voyage de 5000km vers l’Afrique

…………et ma mémoire me trahit………







Ce matin, j’ai retrouvé la trace d’un ancien coopérant parti avec moi au Tchad qui m’a confirmé que le rassemblement avait bien eu lieu tout près du bois de Vincennes car il se souvient être allé à pied à la fête de l'humanité, à Vincennes pelouse de Reuilly

Je ne sais pas comment faire , d’autant plus que le Ministère de la Coopération n’existe plus.

Cette information doit bien exister quelque part car elle ne concerne pas que moi, nous étions 1200 à partir de Paris cette 1re semaine de septembre 1967 et nous, 70 pour le Tchad.

Quant à mon arrivée sur le site, le taxi m’amenant de la gare d’Austerlitz m’avait déposé à 07h00 dans une avenue, me disant d’attendre l’ouverture des cafés en face pour me réchauffer, le rendez vous étant dans une petite rue, à 08h00.



Je croise très fort les doigts car depuis des mois je n'ai que des refus de m'aider et je vous remercie d'avance pour ce que vous pourrez faire.

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur en mes sentiments les plus respectueux.

Alain Taillandier



taillandier.alain@wanadoo.fr



Taillandier alain

5 rue des vignes Villeneuve



17290 FORGES

Écrit par : taillandier alain | 29/01/2013

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