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06/10/2011

Messages à Jean-Pierre CHATEAUDON (3)

 

Message de Omar Kerdja (Lundi 9 mai 2011)

Il n’est pas nécessaire de redire, même si c’est déjà dit, qu’un pareil espace permet de se ressourcer, de recontacter, de suivre et savoir ce que sont devenus des personnages qui nous ont marqués dans notre enfance comme dans notre adolescence. Il est important de dire que quelle que soit l’étape, le degré que l’on aura atteint dans sa vie, celle-ci est liée au passé, autrement à ceux et celles qui ont contribué au façonnage. On imite, parfois jusqu’à idolâtrer ceux qui vous abreuvent de savoir et de bonnes habitudes. Mr Jean-Pierre Chateaudon en fait partie. Sa personne mérite tous les égards. Il n’y aura pas un élève parmi nos anciens camarades de collège, doté d’un minimum de bon sens, qui dira le contraire. Consacrant son temps et son argent, il nous a rendu le séjour à l’internat des moins pesants, pour nous qui voulions avoir la liberté de gambader à l’extérieur avec les externes. Art et culture, dessin, club-cinéma, sculpture, foyer et tableaux d’affichages (renouvelés chaque 15 jours). C’est là que nous avons connus la guerre du Viêtnam avec son napalm, Louis Armstrong, le plus célèbre homme du jazz, Apollo 9, 10 et 11 avec Youri Gagarine.... et d’autres thèmes (Un pour chaque tableau: 5 ou 6 au total et n’étaient pas des moindres.

Bref, comme dit précédemment dans un message, il a su concilier notre culture, notre environnement avec le monde extérieur. Nous ne pouvons le remercier assez.

Par ailleurs, il y avait aussi des professeurs au lycée Abderrahmane El Illouli de Larbaâ-Nath-Irathen à qui je rends hommage pour leur sérieux et abnégation dans leur travail à l’image de Mr et Mme Châtelain. Je n’ai pas eu de leurs nouvelles depuis leur départ d’Algérie.

Quant à mes professeurs algériens, bien sûr ceux qui m’ont marqué positivement par leur dévouement à la profession, je les rencontre et leur voue toujours ce respect solennel dû à ceux qui ont accompli convenablement leur mission d’éducateurs.

Omar Kerdja

Message de Omar Kerdja (Dimanche 26 juin 2011)

… Les mots sont insuffisants pour montrer la générosité sans limites de Mr Chateaudon. En dépit du temps et de la distance, pour certains, il est toujours présent dans les esprits qu'il a d'ailleurs fortement marqués d'une manière indélébile. …

 

CHATEAUDON_DSCF1245_recadrée.jpg

Rencontre avec d'anciens élèves en 2011

 

L’histoire de Jean-Pierre Chateaudon en Kabylie a commencé dès 1958. 

Voici le témoignage de Jean-Louis SAHUT : Un jeune enseignant français en Grande Kabylie (1958-1973)

C’est donc en jeep, recouvert de poussière, dégoulinant de sueur, la valise à moitié déchirée que je débarque dans mon premier poste après une halte à Bouzeguene, le temps d’y rencontrer le chef de la S.A.S. d’alors pour signer mon P.V. d’installation. A cette époque, l’officier S.A.S. remplit les fonctions de maire : à ce titre, il est donc chargé d’installer les enseignants et d’aménager leurs écoles.

En chemin, le commandant qui doit déjà avoir de sérieux doute sur les chances de la France de se maintenir en Algérie, me déclare, sans grand enthousiasme me semble-il,

- Vous êtes un pionnier, j’espère que vous ferez du bon travail. On a tellement besoin de gens comme vous ici, mais il est déjà bien tard…..

Cette phrase qui sonne comme un glas n’est pas faite pour me remonter le moral…… Avant l’arrivée de l’armée, il n’y avait pas d’école à Haoura où je suis accueilli par le capitaine S..  C’est un homme intelligent, ouvert, qui entretient de bonnes relations avec les responsables du village.

Plus tard, lors de ses contacts, il m’emmènera souvent avec lui. Il aime les rencontres, s’informer sur place, connaître les sentiments de la population, prendre la température, comme il aime à le répéter.

Je fais rapidement le tour de ma chambre. Mon mobilier est des plus sommaires : un lit, une table en bois à moitié bancale, une chaise métallique, un placard de rangement sans porte, les inévitables bougies remplacées plus tard par une lampe à gaz qui me permettra de nourrir mes soirées de lecture et de corriger les cahiers.

Dès le lendemain de mon arrivée, refusant l’escorte que, me propose l’adjudant de compagnie sur ordre du capitaine, je me présente seul à la population et me dirige sans perdre de temps vers le village situé en contrebas du poste. Lors de ce premier contact, je tiens en effet à montrer que je suis un civil et non un militaire. Cette différence, au moins au début ne sera jamais bien comprise ou admise par les habitants : ils sont un peu méfiants ou soupçonneux à l’égard de ce qui représente la France, d’autant que parmi les militaires dont je fais vite connaissance, les chasseurs Jean Pierre Chateaudon, Daniel Pajot, Gérard Braillon et Pierre Bufflier… assurent eux aussi la scolarisation des enfants des villages.

Nous nous répartissons sans difficulté les différents niveaux et le fonctionnement de cette école qui compte déjà 5 classes. Je suis le seul civil et travaille en étroite collaboration avec eux : tous nous avons pour seule préoccupation l’intérêt des enfants.

Peu à peu, à travers les différents contacts noués avec la population kabyle, je découvre les divers aspects de l’immense problème qui se pose à la France en Algérie. J’observe les évènements qui se déroulent autour de moi. J’écoute ceux qui ont une connaissance approfondie du problème.  Cette guerre est bien autre chose qu’une affaire de soldats. Il s’agit, dans toute sa violence, d’une opposition brutale et sanglante entre deux conceptions, deux civilisations, deux cultures…

 

Jean-louis SAHUT

Volvic juillet 2 007.

Ecole d’Aït Megève (Bouzeguène)_vers1958.jpg

Ecole de Bouzeguène (Photo-Miages)

 

Commentaires

mr jean- pierre CHATEAUDON

voila un monsieur que je n'oublierai jamais .
un homme exceptionnel .il a marqué notre vie.
je lui souhaite longue vie .

Écrit par : khaleche ali | 16/12/2013

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