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10/11/2010

1963, Alger mon amour (Pataouet)

 

Alger mon amour ! Disais-je.

 

Dès le mois de septembre, mon père repart à Alger. Il réintègre son appartement, son travail à la gare de l’Agha, son pays. Pour la Saint Sylvestre, ma mère et moi le rejoignons. Cette fois en avion et la fleur au fusil !

 

Pour le jour de l’An 1963 nous nous réveillons à nouveau chez nous.

 

Dés la fin des vacances, je fais ma rentrée au collège, je redouble ma 6ème car la précédente avait été un tantinet hachée et bâclée. Première surprise, la classe est mixte ! Enfin pas tout à fait car si les cours sont communs aux 2 sexes, les classements sont séparés. Heureusement pour moi cela m’a permis d’être au moins 2 fois premier de la classe ce qui ne m’était jamais arrivé et ne m’arrivera plus. Tans pis pour mon père qui adorait manier la carotte et qui a bien dû se résoudre à me les offrir ces carottes !

 

Premières filles, premiers émois. Je tombe amoureux d’une fille de fonctionnaire-coopérant qui ira même jusqu'à m’inciter à suivre, en sa compagnie, des cours supplémentaires d’anglais, le samedi après-midi. Ce n’est pas pour cela que je maitrise la langue de Shakespeare.

 

 

Cette fois je n'ai pas de bob mais je suis au dernier rang à coté de la prof' de français

Tiens, tiens, l'équilibre originaire à basculé !

 

 

 

 

Mais au delà de la gaudriole, des visites du dimanche en des lieux plus éloignés d’Alger, interdits jusque là, de la reprise de contact avec mon pays, tout n’est pas si drôle.

 

 

 

La situation politique est agitée. Les luttes de pouvoir et d’influence certaines. L’organisation administrative totalement déboussolée. Je me souviens d’un ministre dont j’ai perdu le nom mais dont je me souviens qu’on l’appelait le Kennedy algérien, assassiné sur les marches de l’Assemblée Nationale.

 

 

 

Le commerce aussi est totalement désorganisé. Les commerçants français sont partis et les commerçants algériens ont été assassinés avant l’indépendance. Il faut que tout cela s’organise.

 

 

 

Notre position est très ambiguë. Ce n’est pas inscrit sur mon visage que je me sens algérien. À notre tour de subir le délit de faciès. Je me souviens d’un copain, issu d’une riche famille kabyle qui possédait les moulins à huile d’Alger, me défendant des attitudes hostiles. Je me souviens aussi d’un autre copain, qui avait mis plus de temps pour me comprendre et il l’avait compris qu’après m’avoir piqué et rendu mon stylo à plume, qui un jour m’offre un pin’s de l’UGTA avec le drapeau algérien dessus en me disant : tiens porte cela, il te sera plus utile qu’à moi.  Je me souviens aussi d’un yaouled, c’est ainsi que nous appelions les jeunes algériens, c’est de l’arabe, prêt à se gaver d’eau à une fontaine plutôt que de me laisser la place. À la vue de mon épinglette je pus boire à satiété. Je me souviens enfin d’un révolver pointé dans ma direction dans les escaliers du souterrain des facultés.

 

 

 

Tout n’était pas rose ! Ajouté à cela, un gouvernement qui recommence à inquiéter les communistes, qui parle "d’arabétiser" l’enseignement, une situation politique toujours très instable et mes parents jettent l’éponge.

 

 

 

Mon père demande et obtient une mutation à Paris Montparnasse, nous avions encore notre logement-refuge en région parisienne, et avant même la fin de l’année scolaire, mais juste après les livrets, nous reprenons le chemin de la métropole mais cette fois en ayant soldé le mobilier et nos affaires.

 

 

 

Je n’approuve pas cette décision mais j’ai 12 ans et, de plus, aujourd’hui je dirais qu’elle était légitime.

 

 

 

Avant de quitter le sol de mon pays, je jure devant le drapeau algérien que je reviendrai m’installer en Algérie mais …

 

 

 

Blog de "Pataouet"

 

 

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Commentaires

Je pense que ce Ministre assassiné par BENBELLA et la complicité de BOUTEF d'après certains site il s'apelle KHEMISTI

Écrit par : Mehdi | 16/02/2011

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