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31/03/2009

A. et M-Th. Le Guerroué médecins-coopérants à L'Arbaa Naït Irathen

 

Alain Le Guerroué

Affecté au titre de Service National comme médecin coopérant au Service de Pédiatrie et de médecine-femme de l'hôpital du secteur sanitaire de L'Arbaa Naït Irathen en Grande Kabylie (Algérie).

 

Marie-Thérèse Le Guerroué-Le Bouard

A accompagné son mari.

 

 

 

Comment faire un travail valable quand c'est la valse incessante des coopérants de toutes nationalités dans ce secteur sanitaire de L’Arbaa Naït Irathen, en grande Kabylie, dans la wilaya de Tizi-Ouzou ? C'est ainsi que s'exprime Alain Le Guerroué qui partage avec son épouse, médecin comme lui, une action médicale générale pour lui, et centrée sur la femme et l'enfant pour elle.

 

Cela n'empêche pas ce ménage médical de s'attacher profondément à cette grande Kabylie, dont ils donnent une description ponctuée de beaux clichés. Mais ce qui retiendra le plus leur attention c'est bien la population – ce qui est normal pour des médecins – dont ils donneront une étude sociologique poussée. La soumission de la femme en est le trait marquant qu'ils relèveront d'emblée.

 

La structure du secteur sanitaire représente un ensemble équilibré, mais l'équipe médicale comprend en 1972, 60 % de médecins étrangers se renouvelant trop souvent. Heureusement en 1976, on compte 60 % de médecins algériens. Accoucheuses rurales et agents techniques d'assainissement, constituent un apport original et efficace à cette organisation, leur mobilité, en particulier quant aux derniers, correspond bien aux nécessités de l'immensité algérienne.

 

Les consultations hospitalières se déroulent le matin, bien suivies par les femmes qui échappent ainsi pour quelques heures aux contraintes familiales. La pathologie n'amène rien de bien particulier, dominée par les infections gastro-intestinales.

 

Le service hospitalier de Pédiatrie est restreint, réservé surtout aux cas graves, c'est-à-dire : déshydratation, broncho-pneumopathie, syndromes méningés, rhumatisme articulaire aigu. Les mères redoutent l'hospitalisation pour leurs enfants, elles n'y consentent que devant la gravité des affections.

 

Marie-Thérèse Le Guerroué, en sa qualité de femme, pourra cerner, ne serait-ce que sur le plan psychologique, les problèmes de gynécologie-obstétrique, bénéficiant d'une meilleure acceptation du contact médecin-malade. Cela va même, aux yeux de la femme algérienne, constituer un exemple de considération de leur sexe, qui sera ainsi valorisé.

 

Marie-Thérèse Le Guerroué nous présente le Centre de P.M.I.. Les consultations prénatales, par manque de moyens, restent superficielles et les femmes se présentent à tous les stades de grossesse ! Comment en faire le suivi ? La succession des grossesses et l'allaitement empêchent la reprise d'un cycle normal.

 

Les consultations post-natales sont de plus en plus fréquentes, mais les femmes algériennes sont régies par les coutumes ancestrales dont l'application est étroitement surveillée par les belles-mères. Le bébé emmailloté va accuser un retard psychomoteur, du rachitisme par carence nutritionnelle et non-exposition au soleil, une macération, des érythèmes fessiers.

 

Hélas la succession des médecins dont les règles hygiéno-diété­tiques varient avec leurs diverses nationalités, n'arrange rien : qu'en pense le personnel fixe ? Le difficile fonctionnement de la maternité va amener les femmes à préférer l'accouchement à domicile avec une matrone.

 

La stérilité du couple est toujours imputée à la femme : elle devient maudite ; des certificats de virginité sont souvent demandés, des déchirures graves de l'hymen sont très fréquentes.

 

Le centre d'information pour le planning familial est ici peu fréquenté, pourtant chaque secteur sanitaire dispose de son Centre, nous sommes en 1977, et c'est encore une notion bien nouvelle.

Article titré de  "Médecins nantais en outre-mer"  de Claude VERMEIL

Analyse des  Thèses de Doctorat publiées à Nantes en 1980 :

 

Deux ans de coopération en grande Kabylie. Une expérience médicale en milieu rural.

et

Deux ans de coopération en grande Kabylie.
Protection Maternelle et Infantile : maternité et planning familial.

 

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Village des environs de Fort-National

16/03/2009

Hubert PAPIN, médecin-coopérant à Saïda

Affecté au titre du Service National, comme médecin responsable de la Protection Maternelle et Infantile, à l'hôpital de Saïda en Algérie.

 

Hubert Papin va être seul Français dans cet hôpital de six cents lits à Saïda, dans l'Est algérien, régi par une équipe de vingt-cinq médecins chinois. Aussi cette coopération va lui ouvrir un double horizon et un double contact. Bien sûr et surtout avec le contexte algérien : c'est la raison de sa venue ; mais aussi avec la médecine chinoise, pour son plus grand bénéfice technique et moral.

 

Hubert Papin a la responsabilité du Service de P.M.I., assurant une couverture maximale de vaccination, améliorant les notions d'hygiène, évitant le gaspillage des médicaments. Il s'attache à l'enfance algérienne.

 

Les matinées de consultations ne se déroulent pas dans le calme, la salle d'attente est encombrée de femmes ravies de se rencontrer et de bavarder, le bon déroulement des présentations, grevées des inévitables passe-droits. En hiver dominent les surinfections broncho-pulmonaires compliquant souvent les rougeoles ; en été, les déshydratations, les problèmes diarrhéiques et parasitaires variés prennent le relais. L'enfant est souvent vu tardivement, couvert de poudre de caméléon en cas de rougeole pour faire sortir le mal. Comment recommander de varier la nourriture, quand une mère doit préparer le repas de douze personnes, avec bien peu d'argent ? Que deviennent les conseils d'hygiène contrés par la grand-mère ? Là aussi, aider à l'espacement des naissances, incombe essentiellement à la sage-femme qui informe, distribue les pilules et pose les stérilets... Seulement 4 % des femmes, en activité génitale, consentent à se soumettre à ces mesures.

 

Le désir de contraception augmente avec le niveau socioculturel et aussi le nombre d'enfants. C'est, dans le récit de Hubert Papin, que Duteau, son analyste, relève, exprimé avec affirmation ce que le coopérant appelle le choc de deux cultures.

 

Comment faire comprendre le principe d'un traitement par antibiotiques quand les interlocuteurs désirent une médecine "magique" à effet immédiat ?

 

Comment créer une confiance dans les traitements oraux, et éviter le gaspillage, surtout quand la piqûre est préférée ?

 

Comment éviter le laxisme du personnel soignant ? La médecine traditionnelle a toujours le même crédit, la mort est un don de Dieu comme la naissance.

 

Hubert Papin a appris l'acupuncture auprès des médecins chinois, et il a été séduit par cette technique. L'acupuncture est bien acceptée par les Algériens, car elle est revêtue pour eux de magie, et ils la mettent en parallèle avec les pratiques maraboutiques. Coopérant jusqu'au bout Hubert Papin n'a cessé d'assurer un enseignement auprès des jeunes élèves infirmières.

 

Hubert Papin nous fait un récit original de sa vie de coopérant dans une Algérie que, lui aussi appréciait beaucoup.

 

 

Article titré de  "Médecins nantais en outre-mer"  de Claude VERMEIL

Analyse de la Thèse de Doctorat publiée à Nantes en 1981

Seize mois de coopération médicale à Saida (Algérie).

 

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Jardin du 20 août à SAÏDA