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29/06/2008

Pierre Martin, un volontaire dès 1947 !

" …. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Pierre Martin sera élu quatre fois de suite et pendant douze ans au Conseil de l'Internationale des résistants à la guerre.

En 1947, en sa qualité de pionnier du Service Civil International, Pierre foule pour la première fois la terre africaine, pour diriger en Kabylie un chantier de développement communautaire. C'est au cours de ce chantier, qu'il fait la connaissance de Mouloud Feraoun, instituteur dans un village voisin. Cette rencontre a permis à Mouloud de publier son premier roman "Le fils du pauvre". Après cette riche expérience, dont le récit est relaté dans son premier ouvrage "En Kabylie, dans les tranchées de la paix", publié à Beyrouth en 1953, l'UNESCO lui confie une mission d'éducation de base auprès des réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, en Egypte et en Jordanie.  

Lui à qui le Mahatma Gandhi avait écrit que, s'il était résolu à agir dans l'esprit de la non-violence, il se devait de la pratiquer, là où il se trouvait : en se débarrassant de la peur et en luttant sans relâche contre toutes les formes d'injustice/ Plus il approfondissait la pratique de la non-violence, plus il souhaitait rencontrer Gandhi. C'est ainsi qu'en 1948, il entreprend de rallier l'Inde et enfourche sa bicyclette "Gertrude". C'est en Libye, qu'il apprend qu'une violence fanatique venait de ravir la vie du Mahatma. Gandhi, l'apôtre de la non-violence est assassiné.

Il rebrousse chemin et décide de s'installer en Algérie pour se consacrer à l'enseignement. Il demande et obtient un poste d'instituteur dans l'Ouarsénis, pour appliquer les méthodes de l'éducation intégrale. Peu de temps après le tremblement de terre d'Orléansville (actuellement Chlef) en 1954, Pierre est interdit de séjour en Algérie, il se retrouve en France et rencontre Louis Lecoin. Ensemble, ils créent le journal pacifiste "Liberté" et collaborent trois années durant à son animation. Cette précieuse collaboration conduira quelques années après, à la législation de l'objection de conscience.

En 1959, il interrompt une mission d'étude pour l'UNESCO, à Accra, pour rejoindre l'expédition internationale contre l'explosion atomique au Sahara. Les autorités françaises le bloquent au Ghana, il y mène quinze jours de grève de la faim devant l'Ambassade de France, à Accra. Son action est unanimement appréciée : Kwamé Krumah, panafricaniste et premier président du Ghana, lui adresse ce message :"Pierre, vous êtes un héros de l'Afrique. Votre nom sera perpétué par les générations futures."

En 1961, il arrive à Dakar, au Sénégal, pour s'occuper des coopératives.  

En 1962, il anticipe son départ en congé en France pour assister Louis Lecoin dans sa grève de la faim, qui a permis de convaincre de Gaulle de la nécessité de reconnaître l'objection de conscience.  

….

Après sa retraite en 1972, toute la famille fait une halte de quelques années en Algérie, avant de se retirer à Grasse, dans les Alpes Maritimes, et à Tourtour dans ce beau village provençal, perché dans le ciel du Haut Var.

Pierre comme nous l'appelons affectueusement et avec respect, était une personnalité hors du commun, qui a consacré son intelligence, son courage et l'énergie d'une vie au service d'une grande cause : la Paix. Il en était un inspirateur infatigable, et restera un exemple pour les générations futures. Ceux qui liront son ouvrage "Candide face au Moloch", comme ceux qui s'abreuveront aux sources fécondes du pacifisme, découvriront un homme qui n'a jamais abdiqué face à l'histoire.

Pierre Martin était convaincu que la paix dans le monde passe par une véritable solidarité fraternelle entre les peuples. Les ressources de son amitié et l'éclat de sa douce voix prolongent en notre vive mémoire leurs inépuisables échos. Grand humaniste laïque, il restera toujours vivant par la constance de son engagement. "  

Témoignage de Malick M'Baye

       

MARTIN-Pierrre_En-Kabylie-dans-les-tranchees-de-la-paix-1.jpg

Un évènement marquant pour Pierre MARTIN en Kabylie : sa rencontre avec Mouloud FERAOUN  

« Un jour de 1948, l’instituteur de Taourirt Moussa, petit village perché sur une crête de Grande Kabylie, m’avait invité à prendre une tasse de thé chez lui. Après m’avoir parlé de sa vie calme, de ses joies d’instituteur du bled, il me tendit avec quelque hésitation deux cahiers d’écolier remplis d’une écriture sage bien moulée. « Lis ça, si ça t’intéresse, et dis-moi ce que tu en penses, mais ne les perds pas. » Je remontai à « mon village », Tagmount Azouz, à deux kilomètres de là. J’y dirigeais depuis quelques semaines une équipe du Service civil international, des volontaires hommes et femmes de sept pays s’étaient mis à la disposition des Kabyles de cette commune pour aider à construire leur maison communale, et améliorer les fontaines. Tout de suite, Mouloud Feraoun qui passait nous voir chaque semaine en allant au marché, avait montré un grand intérêt pour cette tâche de solidarité humaine. Il allait devenir plus tard un des premiers Kabyles de la section algérienne du SCI. »  

Pierre MARTIN, juin 1962

Source de cet extrait

Jules-Migonney_Femmes-Kabyles-revenant-de-la fontaine_1910_recadree-mf_ph-ganeshabreizh.jpg
Tableau de Jules MIGNONNEY 1910

Commentaires

je ne connaissais pas cet homme remarquable je suis très contente de découvrir de telles figures de proue qui ont participé à l indépendance des contrées colonisées comme lAlgérie merci pour ces informations instructives

Écrit par : zazou | 08/06/2011

Merci pour cette révélation, comment peut on trouver ce livre?

Écrit par : aissa moali | 07/09/2013

je suis très émue de connaître cet homme qui a oeuvré pour les peuples opprimés dont faisait partie l'Algérie .un "grand" homme qui n'a pas vécu pour rien mais pour les autres .

Écrit par : mazou | 08/09/2013

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