24/04/2008
Jean-François COFFIN, des coopératives algériennes au commerce équitable
1. Quel a été votre parcours professionnel jusqu'à aujourd'hui ?
J'ai fait des études de droit et d'économie, avec une spécialisation agricole et rurale. Peu attiré par la vie militaire, j'ai pu effectuer mon service au titre de la Coopération en Algérie où j'assurais la formation de directeurs de coopératives agricoles. J'ai ensuite travaillé dans des groupes de l'agroalimentaire où d'ingénieur d'études j'ai progressivement glissé vers ce qui est devenu une passion : la communication. Aujourd'hui, je suis journaliste indépendant pour la presse agricole et de l'environnement. Membre du conseil d'administration d'Artisans du monde, je collabore tout naturellement à sa stratégie de communication.
2. Comment êtes vous tombés dans le commerce équitable ? y a-t-il eu un déclic, quelqu'un, un événement, une rencontre ?
Je suis « tombé » dans Artisans du monde il y a plus de 15 ans en aidant mon meilleur ami qui en était le président. Déjà la communication était une préoccupation d'Artisans du Monde et la Fédération voulait organiser une conférence de presse pour mieux se faire connaître. Comme mon métier était attaché de presse à l'époque, ils m'ont demandé un coup de main. Le coup de main dure toujours car je partage la manière concrète et positive d'Artisans du Monde pour aborder les problèmes de relation Nord/Sud.
3. Qu'elle a été votre plus grande satisfaction sur ce parcours ?
La rencontre avec nos partenaires qui témoignent de la réelle importance du commerce équitable. Si notre action peut sembler une goutte d'eau dans la mer, le passage d'une utopie il y a 25 ans à cette prise en compte aujourd'hui est encourageant.
…
13. Quel avenir selon vous pour le commerce équitable ?
Je pense que le bond en avant que nous connaissons aujourd'hui vient d'un travail en profondeur qui a été fait notamment par Artisans du monde. Nous avons préparé le terrain. Le commerce équitable a encore toute sa place et l'avenir devant lui. Mais attention au phénomène de mode, aux récupérations !
Les pouvoirs publics s'intéressent aussi à ce phénomène et apportent un certain nombre d'aides.
14. Et pour Artisans du Monde, des projets pour l'avenir ?
Développer la présence d'Artisans du monde en province mais aussi dans le « désert » parisien qui ne compte que 3 boutiques. Multiplier les relations avec nos partenaires, comme prévu dans notre plan triennal, développer notre travail d'éducation au commerce équitable.
Autre projet, adapter les produits à la demande. Des tentatives ont été faites. Ainsi, nous avons fait intervenir un designer dans une coopérative de Madagascar lors d'un stage de créativité de 15 jours avec les artisans. Le but était de varier le type de produits (besoin de nouveautés) avec une qualité correspondant à la demande de la clientèle. Résultat : des sacs splendides, avec un design inspiré des motifs locaux ! Chacun a su exploiter son savoir-faire. Ce stage a même révélé des talents chez certains artisans. C'est ça le commerce équitable : l'échange, le partage des compétences, le respect de chacun.
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