22/03/2012
1962 vu par Pierre et Claudine CHAULET
Interview de Pierre et Claudine CHAULET
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- Comment avez-vous vécu le 5 Juillet 1962 ?
Pierre et Claudine : En banlieue parisienne, dans une soirée organisée par la Fédération de France du FLN. Nous avons fêté l’indépendance qui était enfin là. Et nous savions que d’autres problèmes aller se poser ...
- Comment avez-vous trouvé Alger à votre retour, avec les «Pieds-Noirs» qui partaient ?
Pierre : Avec une joie mêlée de peine au souvenir des amis proches que nous avions perdu au cours de la lutte. Nous ne pensions pas spécialement aux «Pieds-Noirs» qui partaient : c’était leur choix. Nous avions fait tout ce que nous pouvions pour aménager une phase transitoire acceptable pour ceux d’entre eux qui restaient (enseignants, personnels de santé, ingénieurs, techniciens). Pour nous, comme pour tous les «revenants» de la guerre (anciens détenus, anciens réfugiés à l’extérieur, nouveaux cadres), il fallait trouver un logement et un emploi. C’est ainsi que j’ai signé en juillet 1962 un contrat de médecin spécialiste à temps plein à l’hôpital Mustapha et que Claudine a été recrutée au Bureau des études au ministère de l’Agriculture et de la réforme agraire, et que nous avons trouvé à louer la maison où nous vivons, à Hydra.
- La crise de l’été 1962, comment l’avez-vous vécue ? Vous a-t-on conseillé de ne pas prendre position ?
Pierre : Nous l’avons vécue de loin. Cette crise avait été amorcée lors du Congrès de Tripoli. La virulence des ambitions qui s’affrontaient ne nous intéressait pas. Pour nous l’objectif de l’indépendance étant atteint, nous choisissions de faire notre métier et de mettre au service de la collectivité nos savoirs et nos compétences, en médecine et en sociologie rurale. Personne ne nous a conseillé de faire ou de ne pas faire quoi que ce soit. J’ai assisté à une réunion de la nouvelle équipe qui avait pris en mains El Moudjahid, dans les locaux de L’Echo d’Alger : ce n’était plus la même chose qu’à Tunis, je ne me sentais plus à ma place, et je n’y suis plus revenu.
- Comment avez-vous perçu l’accession de Ben Bella au pouvoir ?
Pierre : Comme un prolongement de la crise de l’été 1962. On ne nous a pas demandé notre avis ! Il y avait tellement de choses à faire que la personnalité des responsables politiques du moment nous importait moins que la réalisation des taches quotidiennes.
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