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14/06/2011

Le Volontariat par Jean PONSIGNON (1)

 

  Le volontariat et le bénévolat de solidarité internationale sont-ils d’utilité publique, ou servent-ils seulement d’alibi à notre mauvaise conscience ?  

   

  Le volontariat et le bénévolat de solidarité internationale ont-ils encore un sens à l’heure de la mondialisation ?

 

Avant de proposer une réponse à ces questions, il est sans doute utile de rappeler qui sont ces “ volontaires ” et ces " bénévoles ", ce qu’ils font et dans quel esprit. Sont-ils des post soixante-huitards attardés (et retardant de plus d’une génération), des accros de l’anticonformisme ou des témoins, des précurseurs et qui sait des prophètes ?

Je laisserai bien entendu au CLONG (Collectif des organisations de volontariat) le soin de fournir et de commenter les chiffres et la répartition des " volontaires " (statut de 1995). Sur les dix dernières années on constate une évolution et une diversification de ceux qui consacrent une partie de leur existence à la solidarité internationale. Le volontariat a perdu la forme CSN avec l’arrêt du Service National, sans que le nouveau volontariat de droit public ne vienne le remplacer pour les associations. Les salariés sont devenus plus nombreux, parce que certains postes tenus autrefois par des volontaires devenaient de plus en plus difficiles à trouver (sous l’effet d’un besoin d’expérience de plus en plus poussé) ; les indemnités de volontariat ont eu tendance à augmenter et à atteindre des montants de salaire, ce qui était contraire à l’esprit du volontariat. Certaines associations, notamment Handicap International en ont pris conscience et ont remplacé une part importante de leurs postes de volontaires par des postes de salariés.

Enfin il y a de plus en plus de jeunes en cours de cursus universitaires qui souhaitent s’investir dans la solidarité internationale pour une durée inférieure à celle du volontariat, et sans prétendre à la même compétence. S’y ajoutent ceux qui dans le cadre d’un DESS, d’un Master ou d’un DU doivent faire un stage de mise en pratique. Ce corps de " bénévoles ", que Solidarités Etudiantes s’est donné pour mission de guider dans leurs réflexions et leur recherche, est utilisé par de nombreuses associations (Enfants du Mékong, Pour un Sourire d’Enfants, Arche International, ...). Leur nombre est plus difficile à évaluer et à mesurer puisqu’il n’est concerné par aucun statut, mais la demande de jeunes souhaitant trouver un poste de bénévole me parait avoir augmenté au cours des dernières années.

Certes ces chiffres sont faibles en valeur absolue ; en estimant approximativement à 2000 les volontaires présents sur le terrain (partis pour plus d’un an pour des actions de développement avec les 28 associations agréées par la Commission Mixte du Volontariat), et à un nombre analogue ceux partant pour des actions d’urgence (et de ce fait pour des durées plus courtes), et en ajoutant environ 500 bénévoles, on arrive à un total compris entre 4 et 5 000 personnes (françaises pour la plupart, et dans une très faible proportion issues des autres pays de la Communauté Européenne). Cela signifie que, à un moment donné, 1 Français sur 8 000 est actif hors de nos frontières dans le domaine de la solidarité. Comme il y a au moins 10 candidatures pour 1 départ cela témoigne du fait qu’environ 1 Français sur 800 fait une démarche en ce sens. Et depuis 30 ans on sait que, en cumul et toutes filières confondues, ce sont plus de 300 000 personnes qui ont fait cette démarche ( soit environ 1 sur 200 ), d’où l’importance d’une réflexion sur les enjeux du volontariat.

 

 

À suivre

Jean PONSIGNON

 

Secrétaire général de Intercordia

 

AVENTURE N°96 - AUTOMNE 2002

 

 

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