29/05/2010
Mission d’inspection en Algérie (Roger BOUDY) 2
Le Sahara par la route:
La piste est bien goudronnée et même balisée à de nombreux endroits par des bordures de trottoirs et des lampadaires qui l'éclairent généreusement surtout dans la traversée des villages où se dressent des HLM importées d'URSS.
Beaucoup attendent le camion de livraison de gaz avec leurs bouteilles vides.
On rencontre de nombreux cadavres d'ânes et de jeunes dromadaires surpris par les phares des camions de nuit.
À Laghouat les aviateurs s'entraînent avec des Migs soviétiques.
Le chauffeur de l'ambassade cherche un poste d'essence et veut absolument du super, il demande en arabe à un passant qui me voyant, lui répond en français, me disant qu'il avait travaillé chez Renault ; chauffeur intégriste refusant d'être convié au restaurant avec sa femme.
Des coopérants seront vus à Ghardaï, Ouargla, Touggourt.
De Lagouat à Ghardaï :
C'est vraiment le désert, chameaux, dromadaires, moutons épars ; on croise des Mozabites reconnaissables à leur habit particulier, pantalons-golfs en toile bleue.
Dans ce lycée, 2 surveillantes générales ; les lycées comptent plusieurs milliers d'élèves, filles et garçons, des filles en blue-jean ou voilées.
Des bases militaires au milieu des sables semblent garder les ressources du sous sol.
De Ghardaï et de Ouargla à Touggourt:
À Ouargla l'inspecteur d'académie m'accueillera très chaleureusement en me disant que j'étais ici chez moi ; humour, provocation ou sincérité ?
Les oranges du jardin de la résidence sont magnifiques.
Les land rover Lada découpent le vent de sable sur la route de l'aéroport, un Boeing 737 d'Air Algérie qui emploie des pilotes français me ramènera à Alger, cette vue aérienne des dunes de sable est grandiose, avec des palmeraies havre de paix.
Une nuit dans un hôtel de Touggourt assez vide, les cafards se promènent librement ; dans la ville des prisonniers balaient les rues, plus de mendiants : ils ont été envoyés dans des camps, c’est ce que disent les journaux français.
On croise d'anciens coloniaux, la guerre ici n'a pas été aussi violente, ils font encore des affaires... Les supermarchés sont tristes et mal approvisionnés.
À Touggourt:
On voit des bidonvilles de Noirs dans les sables ; ils sont considérés comme des esclaves par les Arabes.
Les professeurs coopérants ont organisé des travaux pratiques par groupes en sciences physiques, tenant compte de mes recommandations ; ils se plaignent du manque de matériel et de sa détérioration, mais faire l'électrolyse de l'eau au milieu du Sahara, c'est sans doute un exploit !
On trouve des fondations catholiques dont les religieuses vendent les fabrications de leurs pensionnaires.
En conclusion :
Beaucoup d'hommes de différentes nations ont coopéré avec ce pays très riche de par ses ressources en pétrole et gaz ; des Américains qui ont appris l'arabe avant de partir, des Roumains qui parlent français, des Égyptiens dont la langue est mal comprise, mais qui sont là pour apprendre aux élèves l'arabe classique académique, ingénieurs, techniciens, professeurs se côtoient mais ne se comprennent pas forcément !
Dans les lycées, les élèves préfèrent les professeurs français aux roumains ou égyptiens.
Entre Ouargla et Touggourt je vois au passage les champs de pétrole d'Hassi Messaoud bien gardés par des grillages et barbelés.
C'est ensuite un retour rapide vers Paris-Orly à bord d'un Boeing 727 d'Air Algérie.
Ce ne fut pas une mission touristique car beaucoup de classes de coopérants à visiter pour l'évaluation de leurs compétences, dans un contexte et un environnement très particulier, de nombreux kilomètres parcourus en voiture et en avion ; mais des rencontres très enrichissantes dans tous les domaines.
Roger BOUDY
D'après des notes prises en mission Jonzac 1979 ; Coulounieix 2010.
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Commentaires
Salut , je ne suis pas sur que mon message vous parviendra mais etant un miserable nosta , j'ai revetu ma peau de jeunesse et lancer un site de voyage dans le temps , je vous invite tous à prendre les ailes et m'accompagner dans mon voyages .http://touggourt.orgfree.com
Écrit par : Djamel | 29/05/2010
C'est une route que j'empruntais souvent surtout Tiaret Laghouat. J'en profitais pour rendre visite à un collégue radio à Medarrec ,à Laghouat nous avions une station de compression de gaz la premiére d'Hassi R Mel à Arzeu Je me rappelle qu'a Laghouat il y avait un petit bar fait de bric et de broc tenu par un marginal Français qui l'avait baptisé " Au tord boyau"
A+++++
Écrit par : Michel | 02/06/2010
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