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05/04/2010

S. MONTEVERDI et J-Y SANCHEZ au Département de Chimie

Serge MONTEVERDI et Jean-Yves SANCHEZ au Département de Chimie

 

 

L’émergence d’une communauté de chimistes

 

En 1962, les Algériens prennent possession de l’université coloniale. La politique de la terre brûlée a laissé ses empreintes : incendie de la bibliothèque de l’université, départ massif des enseignants européens qui animaient cette université. Les enseignements redémarrent grâce à la coopération internationale et aux premiers coopérants qui répondent à l’appel de l’Algérie, au titre de leur engagement politique. Dès la rentrée universitaire 1962-1963, à l’appel lancé par la nouvelle équipe dirigeante, le recrutement d’étudiants est massif. Mais il montre très vite une grande hétérogénéité des lieux comme des itinéraires de formation. Parmi eux, des expatriés, des militants dont les études avaient été interrompues par l’action politique, et ceux qui ont pu bénéficier de conditions spéciales, dérogatoires d’accès aux études supérieures.

 

 

Le redémarrage de la faculté des sciences d’Alger à l’indépendance

 

Faut-il rappeler ici que, du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, les Algériens étaient exclus des carrières scientifiques ? Ainsi, l’histoire de la faculté des sciences d’Alger, tout au long de la période coloniale, révèle une institution « dont le rôle réel est de reproduire des rapports de domination et dont les enseignements dispensés expriment les intérêts d’une classe dominante ». Dans ce contexte, on comprend aisément que des disciplines telles que la médecine ou le droit aient pu occuper une place et un rôle de premier plan. Les choses n’évolueront qu’avec l’indépendance.

 

En pratique, la faculté des sciences d’Alger reste, jusqu’au début des années 1970, dominée par la présence française tant institutionnelle qu’universitaire. Dans les premières années de l’indépendance, son premier doyen est le professeur François Dumontet. Puis, de 1964 à 1970, Rachid Touri, le premier Algérien agrégé en mathématiques avant l’indépendance, lui succède.

 

Au moment de l’indépendance, les enseignants de la faculté des sciences d’Alger, toutes disciplines confondues, sont, pour quelques-uns, des enseignants issus de familles « pieds-noirs » d’Algérie et qui y sont restées après 1962 ou des enseignants venus de l’ex-métropole. Parmi ces enseignants, des communistes qui avaient marqué leur engagement en faveur de l’indépendance de l’Algérie tel le professeur Robert Sauterey, normalien de la promotion 1943, et des chrétiens libéraux. Ici, le cas d’André Mandouze a valeur d’exemple. Universitaire, latiniste de renom, il est le premier directeur de l’enseignement supérieur en Algérie.

 

La création du département de chimie

Quelques changements institutionnels intervinrent dès les premières années de l’indépendance.

 

En 1966, un chimiste algérien, Ramdane Ouahes, arrive à Alger. Agrégé de l’École normale de la rue d’Ulm, il est, dès son retour, porté par ses collègues algériens pour succéder à Robert Sauterey à la tête de la chaire de chimie, avec l’idée d’une réorganisation institutionnelle de la chimie à l’Université. Un projet de création d’un véritable département de chimie à l’université d’Alger se profile. Étant le plus gradé parmi ses collègues algériens, Ramdane Ouahes prend la direction du département de chimie créé en 1964.

 

Après l’indépendance, plusieurs coopérants français arrivent à Alger pour renforcer la communauté naissante. On peut citer, par ordre alphabétique, des professeurs : Micheline Broust-Bournazel, Annie Diara, Valentin Hekanel ; des maîtres de conférences : Marc J. M. Abadie, Daniel Bodiot, Jean-Bernard Bourdet, Michel Daguenet, José Gayozo, Jean-Pierre Monthexerd, Louis Robert, Louis Schuffenecker, Bernard Spinnck, Jean-Maurice Vergnaud, Edgard Wendling ; des maîtres-assistants : Bernard Devallez, Michel Andriaux, André Pralloux, Robert Granger, Michel Leard, ainsi que des volontaires du service national actif (VSNA) tels Serge Monteverdi ou Jean-Yves Sanchez.

 

L’institutionnalisation d’un département de chimie et le renforcement de la communauté universitaire, parallèlement à la mise en oeuvre de l’accord franco-algérien de 1963, vont susciter, en 1965, la venue d’une deuxième vague d’étudiants algériens composée de physiciens, de chimistes, de mathématiciens, tous titulaires de thèses de troisième cycle. Ces étudiants, parmi lesquels on comptait des militants de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) étaient en majorité issus de l’université de Bordeaux alors que ceux de la première vague, qui a caractérisé l’année 1963, étaient partagés entre les universités de Besançon et Dijon. Parmi eux, on peut citer les noms de Abdelkader Kacher, Mustapha Bouhadef et Hakim Ladjouze. Les jeunes assistants qui ont assuré le démarrage de l’université à l’indépendance, en l’occurrence Mouloud Achour, M’hamed Meklati, Ouassini Benali-Baïtich, préparent, de leur côté, leur thèse.

 

De façon générale, la plupart des thèmes de recherche abordés relèvent davantage de la science fondamentale et servent plus particulièrement à l’organisation de formations supérieures spécialisées sans prise sur le secteur économique. Il faudra attendre la réforme qui touchera l’Université algérienne à partir de 1970 pour voir se profiler de nouvelles logiques académiques et la volonté manifeste des pouvoirs publics d’instaurer de nouveaux liens entre science et industrie.

 

Source

Alger_Bab-Ezzouar_USTHB_Auditorium.jpg

Auditorium de l'Unversité de Bab-Ezzouar (Alger)

Commentaires

Bonjour,
J'ai bien connu Serge Monterverdi et JB Bourdet qui habitaient comme moi à la cité des Anassers à Kouba. Que de bons souvenirs! Que sont-ils devenus?
Bien à vous
Thierry Lavoux

Écrit par : lavoux | 09/07/2012

Les commentaires sont fermés.