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09/03/2010

Ania FRANCOS, auteur de « Un Algérien nommé Boumediène »

 

Ania FRANCOS , journaliste et romancière

 

Ania Francos vient au monde le 19 juillet 1938 à Paris où ses parents, juifs émigrés d'Europe de l'Est, se sont réfugiés. Sa mère, Shoshanah, est polonaise, native de Varsovie. Son père, Mordekhai, né à Tarnopol en Galicie, avait séjourné quelques années en Palestine avant de venir en France. Ania a quatre ans lorsque son père est arrêté par la milice, le 13 juillet 1942, du côté de Vierzon. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'elle trouvera son nom dans la liste des déportés à Auschwitz par le convoi du 17 juillet 1942.

 

Lorsqu'elle devient journaliste, Ania Francos collabore aux journaux engagés que sont Jeune Afrique, Le Nouvel Observateur, L'Autre Journal et Libération. Dans ses articles, elle défend les combats tiers-mondistes et les révolutions communistes de l'époque. En 1962, elle publie son premier ouvrage, La Fête Cubaine, essai sur la révolution dont elle avait rencontré le dirigeant Fidel Castro. Suivent des livres sur l'apartheid en Afrique du Sud, puis sur le combat des Palestiniens. La Blanche et la Rouge, son roman sur l'Algérie paraît deux ans après l'indépendance. Léna Eisenberg, l'héroïne juive de ce livre, ressemble fort à son auteure : journaliste comme Ania Francos, elle soutient comme elle les mouvements de libération des peuples. Le dernier ouvrage documentaire d'Ania Francos, Il était des femmes dans la Résistance, est récompensé en 1979 par le prix des lectrices de Elle.

 

Atteinte d'un cancer, Ania Francos le raconte avec ironie dans Sauve toi Lola en s'y travestissant à peine sous les traits d'une jeune avocate juive. Ce roman paru en 1983 est porté à l'écran par Michel Drach. Mais le courage et l'ironie d'Ania Francos ne suffisent pas à la sauver. Elle décède le 24 janvier 1988, laissant son fils Sélim orphelin.

 

Deux de ses confrères honorent sa mémoire dans Le Monde paru trois jours après sa mort. Jean Lacouture salue en elle la combattante : " Elle était cette République de Delacroix qui se dresse sur la barricade, offerte à tous les coups de l'histoire " ; tandis que Gilles Perrault rappelle qu'elle était née juive et que " sans être jamais allée à Auschwitz, elle n'en était jamais sortie et traînait l'incompréhensible remords de sa mort évitée. "

 

 

Bibliographie :

La Fête cubaine, Paris, Julliard, 1962.

La Blanche et la rouge, Paris, Julliard, 1964.

L'Afrique des Afrikaaners, Paris, Julliard, 1966.

Les Palestiniens, Paris, Julliard, 1969.

Un Algérien nommé Boumediène, Paris, Stock, 1976, en collaboration avec Jean-Pierre Séréni.

Il était des femmes dans la Résistance, Paris, Stock, 1978.

Sauve-toi Lola, Paris, Barrault, 1983.

 

 

 

Michèle Bitton, sociologue.

 

 

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Commentaires

Excellent travail, votre blog m'a ouvert les yeux. Votre blog me donne envie d'en créer un également... j'espère que j'y arriverai !

Écrit par : cotes | 06/04/2010

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