27/07/2009
Jo Briant De retour de Kabylie et d’Algérie (3)
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Un peuple qui ne se résigne pas... : L’espoir malgré tout
Cet état des lieux, qui peut paraître désespérant, est certes conforme à la réalité, mais ne rend pas compte de la vitalité d’un peuple qui ne se contente pas de rejeter massivement un pouvoir qui a tourné le dos depuis si longtemps aux idéaux de la Révolution de novembre (1954). C’est vrai que la tentation du renoncement et de la résignation est forte, face à un pouvoir qui semble si inaccessible et si lointain... Et pourtant, ce peuple algérien résiste à sa façon. Les grèves dans la fonction publique - notamment dans le secteur de l’Education - , dans les entreprises, pour exiger des salaires décents ou s’opposer à des projets de " restructuration " ou de fermeture, les manifestations contre les coupures d’eau ou pour exiger une répartition transparente des nouveaux logements, les barrages de route érigés par les sinistrés (suite au séisme de mai dernier) pour exiger un relogement d’urgence avant l’hiver, ces " mères de disparus " qui se rassemblement chaque semaine à Alger pour exiger de véritables enquêtes, ces militants associatifs qui essaient, avec quel courage !, de reconstruire une " conscience citoyenne ", sans oublier bien sûr ces milliers de jeunes de Kabylie qui s’opposent, au risque de leur vie, à un pouvoir " assassin " et méprisant, et ces femmes qui luttent courageusement pour les droits de leurs " sœurs " et contre le " code de la honte "... Oui, j’ai rencontré à longueur de journée des dizaines d’acteurs individuels et collectifs qui s’engagent pour qu’émerge enfin une " autre " Algérie, démocratique et plurielle. Même s’il manque cruellement des organisations politiques à l’écoute des citoyens et des militants de base capables de relayer ces révoltes, même minuscules, et ces espoirs.
Le peuple algérien a suffisamment montré par le passé son esprit de résistance et sa vitalité pour qu’il trouve les ressources d’une renaissance tant attendue.
À nous de l’appuyer dans sa lutte, en nous opposant d’abord à la complicité au soutien permanent du gouvernement français, en établissant ensuite des ponts et des liens de solidarité avec les mouvements citoyens de l’autre rive.
Jo BRIANT (octobre 2003)
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