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04/03/2008

Enquête auprès d'anciens coopérants (DCC-1997)



"Ce temps de coopération a été un temps fondateur pour moi. Il y a un avant et un après mon passage en Afrique. Extraite de mon milieu d'origine, j'ai été provoquée à faire appel en moi à des ressources jusque là ignorées. Dans la rencontre-choc avec une autre culture, un autre milieu, une autre façon d'être au monde, mon séjour là-bas m'a ouvert des horizons insoupçonnés, a changé mon regard sur l'Autre, me permet de relativiser les situations et d'aller à l'essentiel. J'ai sûrement plus reçu que je n'ai pu donner : 20 ans après j'en cueille encore les fruits".

Ce témoignage de Pierrette est une parfaite synthèse de ce qu'ont vécu et vivent encore aujourd'hui des dizaines de milliers de coopérants ou volontaires partis au cours de ces trente dernières années. Partir en coopération n'est pas seulement une expérience extraordinaire de deux ou trois ans, c'est aussi une étape décisive dans l'histoire d'une vie.
Afin de démontrer cela au-delà du témoignage individuel, le réseau des volontaires de retour, créé en 1992 à l'initiative de la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) et de quelques anciens volontaires et comptant maintenant mille membres, a lancé une enquête. Celle ci se présentait sous forme d'un questionnaire, composé de onze chapitres, diffusé à 450.000 exemplaires par voie de presse (celle des partenaires : du CCFD, de la DCC, La Croix, La Vie, Croissance Le monde en développement) et par le milieu associatif (le CLONG). L'enquête a démarré en février 97 pour une durée de 4 mois. Elle couvre la France entière. Plus de 4000 réponses ont été traitées par informatique. A l'heure ou les réflexions sur l'intérêt d'une telle expérience vont bon train du fait en particulier de la restructuration liée à la suppression du service national, l'enquête apporte un éclairage nous semble-t-il intéressant.
La quasi totalité des réponses provient d'anciens volontaires partis dans le cadre d'ONG et d'ancien coopérant du service national. Les coopérants en entreprise constituent moins de 2% des réponses alors qu'ils représentent près de 90% des expatriés français. Ceci semble démontrer qu'ils ne se considèrent pas comme coopérants dans le sens : "rencontre avec une autre culture et aide au développement".
- 97% des anciens coopérants jugent cette période importante dans leur propre vie, même pour ceux rentrés depuis plus de trente ans.
- 42% de ceux partis dans le cadre associatif considèrent que cette expérience a eu une influence "capitale" sur leur vie actuelle (contre 30% de ceux partis avec l'Etat). Les différences qualitatives entre une coopération par une ONG ou par l'Etat ressortent d'ailleurs à travers de nombreux indicateurs de l'enquête.
- Les deux principales motivations au départ sont : rencontrer des gens d'une autre culture (70% l'évoquent), et aider au développement du Tiers Monde (66%).
- Plus de 80% d'entre eux estiment que leur présence a été bénéfique pour le projet pour lequel ils ont travaillé.

Une expérience qui a des retombées sur toutes les sphères de la vie des anciens coopérants.
- 53% d'entre eux estiment que cette coopération a une influence sur leur vie professionnelle, 47% sur leur rôle de citoyen, 37% sur l'éducation des enfants et 22% sur leurs choix financiers.
- La moitié d'entre eux sont actifs dans le milieu des associations de solidarité.
- 91% précisent que cette expérience les a rendus plus ouverts à d'autres cultures, même si 1,9% disent être revenus moins tolérants pour d'autre religion.
- 60% d'entre eux poursuivent une relation épistolaire avec des personnes de leur ancien pays d'accueil, et 39% les accueille ici en France.
Cette enquête fait actuellement l'objet d'une exploitation plus approfondie. Elle démontre à l'évidence de la richesse de ce qui a été vécu et reçu par tous ces coopérants. Tous affirment à quel point ils ont plus reçu que donné. Leur regard sur les pays dans lesquels ils sont allés ne témoignent pas d'une rencontre avec des miséreux ou des incapables mais avec des hommes et des femmes qui ont, comme chacun d'entre nous, vocation à vivre debout ! Cette expérience permet de prendre conscience que la question du développement n'est pas une problématique qui ne touche que les pays du Sud mais aussi nos pays. Les exclusions économiques et sociales se retrouvent partout. Vouloir aider d'autres à transformer leur quotidien nécessite une conversion personnelle. Une expérience de coopération peut en être le ferment.

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D'après : Enquête auprès d'anciens coopérants. Principaux résultats. Opération "Appel à Témoins" menée par le "Réseau des volontaires de retour".
DELEGATION CATHOLIQUE POUR LA COOPERATION.

France, 1997/08, 12 p.


Fiche : Partir en coopération, découvrir l'autre pour se redécouvrir soi-même
établie par DEROLEZ, Manuel. BULTEAU Marc


"Pour une terre d'avenir"

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Commentaires

je voudrais avoir des renseignements ou etre contactés par des volontaires du service national actif ayant excercès entre 1963 et 1974 dans le domaine de l'enseignement en Algérie spécialement à Belcourt aux courd de rattrapages et autres.

Écrit par : rahai mohammed | 10/07/2010

aux cours de rattrapages de Belcourt entre 1963 et 1974 il y avait si je me souviens bien: pierre Lafitte,françois Lefort, Alain Steinbach, un certain André, un certain Charles(barbu à l'époque) ect........

Écrit par : rahai mohammed | 10/07/2010

Voici une page consacrée à François LEFORT (et aux accusations portées contre lui en 1995)

http://www.dalj-soutient-francois-lefort.com/index.php?page=homme

Écrit par : GéLamBre | 11/07/2010

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