Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/01/2008

Un Belge à Khemis-Miliana : Michel Van Muylem (3)

 

Certains jours, l’atmosphère de la grande ville avec son animation et ses magasins me manque. Alors, je me rends à Alger. D’abord, le col du Kandek, un ou deux tunnels creusés dans la montagne, quelques tournants, puis la plaine. La route est pleine de nids de poule ! C’est super pour les amortisseurs !

Enfin, Alger, surnommée la Blanche. Une très belle ville ! L’occasion de se promener, d’aller au restaurant, d’acheter du jambon et une côte de «halouf » (porc) !!

Mais, malgré tout, en ce début de première année, je ressens souvent le "manque" de Bruxelles et de certains amis. Si bien, qu'aux premières vacances, celles de Noël, je prends l'avion pour rentrer en Belgique. L’aéroport de Dar el Beida. La grande salle noire de monde. L’avion décolle.

À Bruxelles, je me sens un peu perdu. Tout va si vite. Le stress. Et puis, tous ces magasins débordant de marchandises, cette publicité envahissante, tout ce luxe, cette consommation effrénée… Cela m’écoeure. Bien sûr, au début de mon séjour à El Khémis, j’étais parfois frustré par certaines privations, mais peu à peu je m’y étais habitué. Je me rends compte que, tout compte fait, plein de choses ne me sont pas indispensables. J’ai découvert de nouvelles valeurs plus importantes à mes yeux : les relations, prendre le temps, être satisfait avec ce que j’ai et ce que je vis…Depuis lors, je n’ai plus jamais été un «Consommateur». Je ne prends aucun plaisir à « acheter » !

À mon retour, je me sens déjà «entre deux». D’un côté, l’Algérie, mon nouveau pays d’adoption et de l’autre, la Belgique où j’ai grandi et ai étudié.

Durant les mois qui suivront, je me sentirai de mieux en mieux en Algérie. Autant en Belgique, j’ai l’impression que tout est acquis, autant ici, tout est à construire. Et le gouvernement algérien déploie tous ses moyens pour essayer d’y arriver. 

J’aime de plus en plus ce pays et la façon d’y vivre. Elle devient un peu ma seconde patrie !

À l’école, je sympathise avec des collègues algériens, Rachid Benaziza, Maamar Beghdad et le prof de math, Mohamed Bessakria qui vient de Aïn Defla. Ils deviennent peu à peu des amis. Je me rappelle d’une virée mémorable en voiture avec eux à Oran. C’est que la deuxième année, j’avais ramené de Belgique une vieille Volkswagen Coccinelle de couleur jaune. Elle ne passait pas inaperçue ! Elle me permettra après de découvrir ce merveilleux pays : Ghardaia, la Kabylie, Biskra et les Aurès. Je me souviens avoir été bloqué par un vent de sable, je ne sais plus très bien où, sans doute au sud de Biskra, El Oued ?

Durant la période du Ramadan qui tombe, à cette époque-là, en été, j’entends chaque jour les sirènes. Elles annoncent la fin du jeûne. La première fois, je suis fort surpris : tout le monde se presse, commence à courir dans les rues. Puis, la ville est, tout d’un coup, complètement vide et silencieuse.

 

Lors de la fête du mouton, c’est la stupéfaction lorsque je découvre que des moutons sont égorgés juste en bas de mon immeuble. 

Michel Van Muylem (2006)

À suivre

eca417a49397a7d1131e59d26a298040.jpg
La Salle de cinéma : VOX (photo Scaff récente)

Commentaires

Salut Michel

Je viens de lire les premières péripéties de ton séjour en Algérie. C'est tjs avec une grande émotion que je découvre les expériences des uns et des autres.
J'étais à cette époque coopérant en Kabylie en même temps que mon ami Gérard Lambert dont le blog m'a permis de trouver tes écrits. Les miens sont en lien sur le sien.
Es-tu retourné là-bas depuis? Moi j'en reviens (deux séjours en 2007). Comme toi, je suis accro et ce passage de ma vie est plus important que tout le reste. Serait-ce le sortilège de l'Afrique qui en est la cause.
En tout cas, bravo d'avoir pris l'initiative de raconter ce moment de ta vie et de le faire partager à d'autres qui ont suivi le même chemin.
Ernest

Écrit par : ernest | 09/01/2008

Les commentaires sont fermés.