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03/10/2010

Pas de repentance pour Daniel CABUZEL (2)

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Il en a été tout autrement en Algérie. La colonisation de peuplement (1848, 1871, Alsaciens, immigrations italienne et espagnole) a été beaucoup plus traumatisante pour les populations autochtones, repoussées à l’intérieur des terres. Il ne s’agit plus de fonctionnaires ou de cadres moyens, mais d’un peuplement d’origine populaire. La prégnance de l’Islam, aucunement contrecarrée par la laïcité républicaine qui n’a jamais franchi la Méditerranée, est une caractéristique forte.

Certes, là aussi, la colonisation a permis le développement et la modernisation, les apports culturels et sanitaires. La preuve en est l’augmentation considérable de la démographie autochtone grâce à la fin des famines, des épidémies et des guérillas intestines, du plein emploi, même à des coûts dramatiquement bas. L’économie et le commerce, par contre, sont beaucoup plus équilibrés qu’en Afrique noire.

Cette population de colons a représenté une force électorale très cohérente et efficace : Chaque fois que le pouvoir central avait quelques velléités progressistes au bénéfice des autochtones (je répugne à utiliser l’expression « population musulmane », comme si un Maghrébin était forcément musulman, arabe de surcroît !), les lobbies des Français d’Algérie s’y opposaient avec succès la plupart du temps. Par exemple, pas question de donner le droit de vote aux « Arabes » ! Ni d’avoir les mêmes salaires qu’en métropole ! Ni de donner la nationalité française aux anciens combattants de 14-18. Ce fut le cas, en particulier, sous le second Empire où Napoléon III avait une notion de la colonisation pas du tout du goût des « pieds-noirs » (cette « expression est bien postérieure, mais tant pis…)

 

Alors, qu’on ne vienne pas rendre tous les Français responsables de ça ! Et même chez les Français d’Algérie, j’ai connu des progressistes qui se sont battus toute leur vie pour l’égalité des droits et lutté à contre-courant contre le racisme.

Quant à ce dernier, une des constantes de la colonisation, il est bien pratique pour justifier la spoliation et l’exploitation. Remarquons aussi que la mise en valeur unilatérale des terres et des ressources naturelles a donné à ces territoires une valeur qui a suscité des jalousies nouvelles. Les problèmes de la Palestine en sont une illustration flagrante.

Cela me fait penser que si Obama avait été un descendant d’esclaves, il n’aurait jamais été élu. Je crois même savoir que son ethnie nilotique maternelle au Kénia avait historiquement exploité les kikouyous, population bantoue préexistante.

 

Alger_Grande-Poste_foule-habituelle_1964_pf.jpg

 ALGER, foule habituelle en 1964

 

 

L’ambigüité des « bienfaits » de la colonisation

Le regain démographique est un cadeau empoisonné, on le voit bien en Algérie avec une économie défaillante incapable d’employer l’innombrable population de jeunes, évidemment candidate à l’immigration clandestine dans l’ex-métropole.

Créer des infrastructures modernes n’est pas suffisant pour développer un pays : il aurait fallu y implanter des entreprises de main-d’œuvre permettant une autosuffisance. On a fortement compromis l’agriculture familiale vivrière en dépeuplant de fait les territoires, quand on ne les a pas définitivement stérilisés par des méthodes d’agriculture inadaptées, sans parler de la déforestation qui continue.

Que penser enfin de ces jeunes à qui la France glorifie les bienfaits de la Révolution française et de l’égalité des droits, et qui constatent à quel point il y a loin des paroles aux actes.

 

Daniel Cabuzel

le lundi 23 novembre 2009

 

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