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19/02/2008

Point de vue de Kadda Cherif Hadria sur sa jeunesse

(Kadda Cherif Hadria par lui-même)d5fae6f04186f06ca4f237a183636652.jpg

 

 

Né en 59 dans un quartier populaire d'Oran. Dans une famille plutôt aisée mais très traditionnelle.

 

Éducation bâclée car j'entre à l'école au moment de l'islamisation et de l'arabisation de l'enseignement... Jusque-là l'éducation était confiée à des coopérants français et des enseignants algériens. Du jour au lendemain, le pays, (et les écoles) a été envahi de frères musulmans venus d'Égypte ou d'ailleurs qui ont dispensé une éducation rigide, limitée et anti-occidentale. Du bourrage de crâne qui, au mieux, n'intéressait pas l'élève (comme moi qui étais devenu rapidement champion d'école buissonnière), ou, au pire, commençait à construire la société divisée, celle de la guerre civile que l'on connaît actuellement.

 

Donc l'école de la rue, et musique dans la rue.

 

À 14 ans, je joue bien de la derbouka, mon père a cassé ma guitare...

On me demande de plus en plus souvent de chanter, partout, dans les fêtes, les mariages...

Un peu plus grand, je vais travailler quelques mois dans un cabaret d'Alger : le raï commence, les première cassettes, mais il est hors de question que j'enregistre ou que je continue cette vie de cabaret. Donc je ne tente même pas une carrière, laisse tomber toutes les propositions et me rabats sur le foot.

Je fais monter la petite équipe locale dont je suis capitaine et défenseur, et même vice-président, en 2° division. Mais le foot déplait aussi à mon père ! Et d'ailleurs, même à un petit niveau d'une équipe de province, il y a tellement de magouilles, que même moi je finirai par être dégoûté.

 

Service militaire : 2 ans dans le Sahara. On me met à la tour de contrôle. Une catastrophe !Rapidement, je crée un groupe avec 3 musiciens et nous devenons les privilégiés du régiment. Deux années très sympas finalement malgré un entraînement militaire incroyablement rude. Le groupe est bon, nous sommes invités partout, même par la nomenklatura russe qui sévissait à l'époque en Algérie. (Les Russes sont dans le pays pour "organiser" l'armée, la médecine et d'autres secteurs de coopération). On se fait courtiser par les femmes désœuvrées des officiers russes ! Mais le retour est rude : je laisse tomber la musique, je bosse avec mon père, me marie et continue de chanter dans les mariages Per Gusto (pour le plaisir).

 

Jusqu'au jour où je craque, à 30 ans, et pars vivre en France.

 

 Je découvre le racisme anti-arabe mais aussi un pays. J'aime la Bretagne le Pays Basque, la Provence ; je ne cesse de découvrir toujours plus de coins différents et encore plus beaux. Un autre jour, Besançon ou la Corse. Incroyable. Et maintenant ma vie est ici. Il y a ma femme, mon fils et mon boulot.

 

 

"Djezair" était mûr depuis longtemps, on avait même beaucoup trop de morceaux, c'était dur de choisir, d'autant qu'en route, dans le studio, on a créé 2 ou 3 nouveaux titres. C'est un album, je dirais, oriental. Pas spécialement algérien ; il y a des influences de partout, beaucoup du Maroc, mais aussi de Tunisie et du Moyen-Orient.

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